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« Il est important que chacun garde à l’esprit que le Mali est actuellement à l’arrêt et qu’il urge, plus que jamais de sortir du blocage » dixit ABD
Publié le mercredi 22 juillet 2020  |  L’Informateur
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Dans le souci de mettre la lumière sur cette situation de grève qui coupe le sommeil aux clients des banques à l’approche de la fête, nous avons tendu notre micro à Hamadoun Bah Secrétaire général du Syndicat National des Banques, Assurances, Microfinance, Etablissement Financier et Commerce du Mali (SYNABEF). Une entrave à la liberté syndicale que la Direction de la BDM insiste et persiste à ne pas reconnaitre. Au début ils avaient compris et avaient voulu revenir sur leur décision de la mutation illégale d’une camarade militante Mme Keita Fatoumata Sangho pendant qu’elle était en campagne, membre du bureau exécutif du SYNABEF. La direction adressant une lettre au ministère de l’Economie et des finances affirmant que Mme Keita n’avait pas déposé d’avis de candidature. Une attitude qui a surpris le SYNABEB, puisqu’un syndicaliste ne dépose pas de candidature sur le bureau de la direction. Le syndicalisme émane des travailleurs, une volonté des travailleurs et ce sont eux qui organisent le scrutin, il n’y pas de dépôt de candidature. Par contre l’engagement syndical peut se matérialiser suivant cette démarche, Mme Keita a fait parvenir un mail pour dénoncer des pratiques du bureau syndical sortant et s’en est suivi d’autres mails des autres camarades voulant même faire une pétition contre l’ancien bureau. Ce sont ces actes matériels constatés qui témoignent qu’elle battait campagne et plus encore ils étaient venus voir le SYNABEB. La direction elle-même avait contacté Mme Keita pour lui dissuader de ne pas s’immiscer dans des activités syndicales, qu’elle était pressentie comme Directrice du département Banque digitale et marketing. Le syndicat y voit une mauvaise foi et c’est sur cette base qu’ils l’ont muté à Kabala pour affaiblir le comité syndical qui devait voir le jour. Le 21 novembre dernier lors de la mise en place du bureau elle était déjà mutée à Kabala. La convention collective des banques en la matière est claire, quand quelqu’un s’engage dans le syndicalisme, on ne peut en aucun cas le déplacé, l’article 8 de la convention le stipule ainsi. La direction de la banque concernée en tentant de se donner une échappatoire est allée jusqu’à dire que cet article ne fait référence qu’aux délégués. En confrontation avec l’article L 263 du code du travail, qui stipule « toute protection d’un délégué du personnel s’élargie aux délégués syndicaux ». Plus loin dans les contestations, la Direction a voulu gagner la bataille avec la notion d’établissement, qui cette fois- ci a été contrée par l’article L3 du code du travail qui démontre que l’établissement peut être constitué d’une seule personne, à la lumière de cet article, on ne peut muter une personne sans son consentement. Toujours fermant l’œil sur les évidences des textes, la direction s’est aventurée dans d’autres interprétations pour dire que toutes ces dispositions parlent d’un délégué de personnel et qu’il y a des collèges électoraux, qu’un délégué de personnel peut être élu dans une agence. Avec cette interprétation c’est ignorer les principes syndicaux. Dans le syndicalisme, il existe des comités mais il n’y a qu’un seul comité pour une seule entreprise et ici on parle du déplacement d’un membre d’un comité. Dos au mur, le Directeur de la BDM SA en a fait une question d’honneur, jurant d’en finir avec le SYNABEB. Un bras de fer qui risque de faire le malheur des clients à la veille de la fête de Tabaski. Le syndicat juge que le Directeur ne rend pas service aux gens qui l’ont nommé à ce poste. Compte tenu du contexte, qui ne s’y prête pas, il doit prendre son courage à deux bras pour reculer en prenant des décisions sages, comprendre que cette posture ne rend aucunement service aux personnes qui l’ont propulsé à ce poste. Après une tentative de négociation dans la journée d’avant-hier, les deux parties n’ont pas pu avoir de points d’accord. Et cet échec explique le maintien du mot d’ordre de grève de 72h à compter de ce mercredi. Se donnant espoir, ils pensent que les travailleurs sont démobilisés et ne suivront pas ce mot d’ordre de grève. Le syndicat, sans aucun ombre de doute a foi en ses militants et vont les suivre pour rétablir la justice, exceptés peut-être les travailleurs de la BDM pour la simple raison qu’ils ont les mains liées par les manigances du DG Haïdara. Qui pour le syndicat est un externe à la banque dont la nomination à tête de la BDM a fait couler beaucoup de salive au sein du comité syndical, jusqu’à faire une pétition pour décrier sa venue. Mais paradoxalement ce même comité continu de le défendre. Une attitude syndicale que déplore le SYNABEF. « Des propositions bâteau et nous nous sommes partis avec des propositions concrètes en appliquant tout simplement la loi, muter et dégrader un syndicaliste ne saurait passer inaperçu aux yeux du SYNABEF. D’autant plus toutes les conventions internationales y sont contre, notamment celle de 1987 qui soutient qu’on ne peut discriminer un travailleur parce qu’il il a opté pour la voie syndicale. Dans ce cas précis de Mme Keïta Fatoumata Sangho il s’agit bien de cela, elle n’a été mutée et dégradée que parce qu’elle s’est activée dans la lutte syndicale, ni par incompétence ou par mauvaise conduite. D’ailleurs pour quelqu’un qui était en passe de diriger un grand département au sein de sa structure, on ne pourrait parler d’incompétence. A en croire le secrétaire général, ils vont mener cette lutte jusqu’à obtenir gain cause qui est tout simplement d’appliquer les textes pour rétablir la justice et s’il le faut les banques n’ouvriront pas pendant les 72 heures qui sont décrétées avec possibilité de reconduction de la grève. Ce qui sera une première dans l’histoire des banques au Mali. Le syndicat appelle ses travailleurs où qu’ils soient à rester sereins en suivant le mot d’ordre. C’est une question de droit fondamental lié à la liberté syndicale, pour qui connait l’avènement du syndicalisme où des gens ont donné de leur vie. Ousmane Mariko Tribune : Honorable Aliou Boubacar Diallo sur les recommandations

J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt la restitution des recommandations issues de la mission de médiation de la CEDEAO conduite par l’ancien Président du Nigéria, Jonathan Goodluck. Dans le document final et les commentaires de la mission, j’ai compris qu’ils ont saisi toute la complexité de la crise politique actuelle qui s’est vue accentuée par les tragiques évènements des 10 au 13 Juillet derniers. Je tiens à les remercier pour leur implication dans la recherche de solutions à ce blocage politique du Mali.
Je note que, dans le cadre du contentieux électoral, la médiation a préféré que la future Cour Constitutionnelle planche sur la question plutôt que de recourir au mécanisme communautaire de la Cour de Justice de la CEDEAO. Ils ont préféré un levier interne. Je comprends leur souci de privilégier des solutions internes mais il faut rappeler qu’une des raisons de l’exacerbation de la crise réside dans la rupture de confiance entre les populations et, non seulement leurs institutions, mais aussi leurs dirigeants. J’espère donc que le comité de suivi de la CEDEAO sera rapidement mis en place et qu’il permettra de donner des assurances quant au choix transparent des futurs membres de la Cour Constitutionnelle.

Je note aussi avec inquiétude, alors qu’il y a urgence, qu’il apparait un nouveau blocage dans la nomination des trois sages relevant du Conseil Supérieur de la Magistrature. L’apparition de ce nouveau blocage donne l’impression que l’on risque de ne pas régler ce problème de la Cour et de contentieux électoral qui n’a que trop duré alors que du sang malien a déjà coulé. J’en appelle l’ensemble des acteurs à continuer de privilégier le dialogue afin de sortir de cette crise sociopolitique.

Au moment où je rédige ces lignes, j’apprends qu’une délégation de chefs d’Etats de la sous-région viendra ce jeudi à Bamako. Elle sera la bienvenue en espérant qu’elle parviendra à faire avancer le processus de décrispation. Aujourd’hui, personne ne gagne dans la perpétuation de cette crise. Il est important que chacun garde à l’esprit que le Mali est actuellement à l’arrêt et qu’il urge, plus que jamais de sortir du blocage. Un mois et demi sans exécutif et deux semaines sans Cour Constitutionnelle sont insoutenables et font encore plus de mal à nos laborieuses populations qui continuent à souffrir de jours en jours.

Qu’Allah apaise les cœurs !
Que reposent en paix les victimes des récents évènements !
Qu’Allah accepte dans Son Infinie Miséricorde l’ensemble des victimes civiles et militaires de la crise qui frappe notre cher Mali depuis une décennie !
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