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Les présidents ivoirien et sénégalais au Mali pour dénouer la crise politique
Publié le jeudi 23 juillet 2020  |  Le Figaro
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© Autre presse par DR
Mission des Chefs d`Etat de la Cedeao au Mali. Arrivée du Président de la République du Sénégal SEM Macky Sall à Bamako dans le cadre de la résolution de la crise socio-politique. Il a été accueilli par le Premier ministre Dr Boubou Cissé
Bamako | 23 juillet 2020
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Les présidents du Nigeria, du Niger, de la Côte d'Ivoire, du Ghana et du Sénégal ont été mandatés pour s'entretenir avec le président malien, alors que le pays connaît de graves troubles socio-politiques.

Cinq chefs d'Etat d'Afrique de l'Ouest vont tenter ce jeudi 23 juillet à Bamako, lors d'un sommet de quelques heures au format inédit, de dénouer la crise socio-politique qui secoue le Mali depuis juin, en réconciliant le président Ibrahim Boubacar Keïta et une opposition qui réclame son départ.

Les présidents de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, et du Sénégal, Macky Sall, ont été les premiers à atterrir à l'aéroport de Bamako, où ils ont été accueillis par leur homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta. Mandatés par la Cédéao, ils devaient être suivis par les présidents Muhammadu Buhari du Nigeria, Mahamadou Issoufou du Niger et Nana Akufo-Addo du Ghana.

Négociations en coulisses

À la veille de leur arrivée, les négociations se sont poursuivies en coulisses pour mettre un terme au plus important mouvement de contestation du pouvoir en place au Mali depuis le coup d'État de 2012.

Ils s'entretiendront avec Ibrahim Boubacar Keïta dans un hôtel de la capitale, puis conjointement avec l'influent imam Mahmoud Dicko - figure emblématique de la contestation - et avec les dirigeants du Mouvement du 5-Juin (M5-RFP), la coalition hétéroclite de politiques, de religieux et de membres de la société civile qui réclame le départ du chef de l'État. La délégation devrait quitter le Mali vers 17h30, après la publication d'un communiqué final.

Des recommandations approuvées par l'Union africaine, les États-Unis et l'UE

Par la voix de son négociateur, l'ex-président nigérian Goodluck Jonathan, la Cédéao a mis sur la table dimanche dernier des «recommandations» pour une sortie de crise, qui ont reçu le soutien de l'Union africaine, des États-Unis et de l'UE. «Le rétablissement d'une Assemblée nationale légitime et d'un gouvernement d'union nationale permettront au Mali de surmonter la crise actuelle», a déclaré mercredi à Bruxelles une porte-parole de la diplomatie de l'Union européenne.

Les cinq présidents vont peser de tout leur poids pour «renforcer» les efforts diplomatiques déjà entrepris et «entériner» un accord, selon une source proche des négociations.

Insécurité, économie et corruption

Au pouvoir depuis 2013, le président Keïta, dit «IBK», est massivement contesté dans la rue depuis juin. Au climat d'exaspération nourri depuis des années par l'instabilité sécuritaire dans le centre et le nord du pays, le marasme économique ou une corruption jugée endémique, est venue s'ajouter l'invalidation par la Cour constitutionnelle d'une trentaine de résultats des élections législatives de mars-avril.

Le 10 juillet, la troisième grande manifestation contre le pouvoir à l'appel du M5-RFP a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers à Bamako, les pires dans la capitale depuis 2012. La crise politique actuelle au Mali, dont une large partie du territoire, en proie à des violences djihadistes et/ou communautaires quasi quotidiennes, échappe à l'autorité de l'État, inquiète ses alliés et voisins, qui craignent que le pays sombre dans le chaos.

Le plan de la Cédéao prévoit la nomination rapide d'une nouvelle Cour constitutionnelle pour régler le litige autour des législatives, ainsi que la mise sur pied d'un gouvernement d'union nationale. La feuille de route a été bien accueillie par le camp présidentiel, mais a jusqu'ici été rejetée par le Mouvement du 5-Juin. «C'est ce jeudi que le dernier acte se joue, le rideau va tomber», estimait mercredi un proche du M5-RFP.

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