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Police nationale : les nouvelles recrues se fâchent !
Publié le jeudi 23 juillet 2020  |  zireinfo
cérémonie
© aBamako.com par A S
cérémonie de recrutement au Service national des jeunes
Bamako, le 30 Aout 2018 La direction des écoles militaires a abrité, hier, la cérémonie de départ de la cohorte 2018 du 1er contingent des jeunes non fonctionnaires pour la formation commune de base du Service national des jeunes (SNJ)
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Entrés à l’Ecole Nationale de Police depuis le 23 décembre 2019, soit environ huit mois déjà, les élèves sous-officiers, officiers et commissaires de police sont privés de toute liberté de visites. Pas de permissions, encore moins de congés de fin de formation militaire prévus dans le statut de la Police. Voilà ce que subissent ces élèves de la promotion 2018-2019 de la Police Nationale dont la phase du Centre de Formation en Aptitude Physique Policière a pris fin depuis 17 avril 2020.




Selon nos sources, ces nouvelles recrues font des maintiens de l’ordre depuis le 10 juillet 2020, mais elles n’ont pas d’autorisation de visites en famille. Une chose qui va à l’encontre de leurs statuts d’élèves. Au niveau de l’Ecole Nationale de Police, le moral de ces recrues n’est plus au top. « Cette situation nous dépasse énormément et nous en avons vraiment marre. Aucun élève ne l’apprécie et si rien n’est fait, ça risque de tourner mal. Aujourd’hui pour nous calmer, l’administration de l’Ecole a acheté des téléviseurs écrans plats aux fonds des élèves sous-officiers de police (ESOP). Cela pour permettre aux gens de tuer leurs temps. Mais en réalité, ça ne peut rien changer. Les gens n’ont même pas leurs têtes à ça. Parce que cela fait très longtemps que nous traînons dans les locaux de cette école. On nous parle de mesure contre le coronavirus et de la situation sociopolitique du Mali. Tout cela, c’est pour nous priver de notre droit à la liberté. Si c’est vraiment le motif, pourquoi sommes-nous déployés sur le terrain pour faire les maintiens de l’ordre ? Je vous assure qu’à notre retour dans les locaux de l’école, il n’y a même pas de contrôle, ni test au Covid-19. Dans ce cas, pourquoi nous garde-t-on sous prétexte qu’on nous protège contre le coronavirus ? », nous a confié un élève très remonté et sous anonymat.

Pas de fête en familles !

Le pire, c’est que ces élèves, en fin de formation, risquent de ne pas aller fêter dans leurs familles respectives. Selon nos sources, le 20 juillet 2020, au moment où d’autres ESOP sont déployés dans les différents Commissariats de Police de Bamako, les responsables de l’Ecole Nationale de Police ont imposé des stages de formation au reste des élèves sous l’ordre de la hiérarchie. Les mêmes sources précisent qu’à cause de ces stages, ces recrues ne pourront pas aller fêter la Tabaski auprès de leurs parents. « Cette décision commence à mettre les gens mal à l’aise et suscite des mécontentements au sein des élèves. Vous imaginez, après huit mois à l’Ecole Nationale de Police, nous ne pouvons même pas aller fêter auprès de nos parents. Cela est injuste et si l’administration veut nous punir, qu’elle nous dise pourquoi. Sinon ce n’est pas la manière »,ajoute notre interlocuteur.

A situations difficiles, mesures difficiles !

Du côté de la Direction Générale de la Police Nationale, l’on ne nie pas les faits. Mais, pour autant, selon son Chef de la Cellule de Communication, Faly Diakité, que nous avons pu joindre par téléphone, il s’agit d’éviter à ces nouvelles recrues tout risque de contamination par le coronavirus. A la question de savoir pourquoi, malgré cette mesure, ces élèves policiers font des maintiens de l’ordre sur le terrain, Faly Diakité répond : « Ils ont prêté serment pour ça », avant d’ajouter : « Face à des situations difficiles, il faut des mesures difficiles.»

Toutefois, le chef de la Cellule de Communication de la Direction Générale de la Police Nationale estime que des mesures sont en cours permettant de leur accorder des temps de permission pour des visites en famille.

Ousmane BALLO

Source : Ziré
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