Le rapport sur l’Évaluation des ressources forestières mondiales, présenté, le mardi 21 juillet 2020, fait voir les tendances actuelles de la préservation, voire de la dégradation des forêts dans le monde. Ce de 1990 à 2020. Une évaluation qui peut aider les politiques dans leurs prises de décisions politiques.
« La sécurité alimentaire et les moyens d’existence de millions de personnes, aux quatre coins du monde, dépendent des forêts », précise l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture lors de la présentation du rapport sur l’Évaluation des ressources forestières mondiales le mardi 21 juillet 2020. D’où la nécessité de protéger les forêts et les ressources naturelles qui abritent une immense biodiversité. Cette protection pourrait également aider à atténuer les effets du changement climatique.
Aujourd’hui, il est essentiel de lutter contre la déforestation et l’appauvrissement de la biodiversité. Ce travail passe par la préservation et la meilleure gestion des forêts et des arbres. Une pratique qui permettra de lutter contre les problèmes liés aux forêts et à la sécurité alimentaire.
Les estimations 2020 sur les ressources forestières font comprendre que les émissions mondiales liées à la perte des forêts ont diminuées d’environ un tiers depuis 1990. Cette baisse du taux de déforestation est saluée par Anssi Pekkarinen, Forestier principal et coordonnateur de l’Évaluation, qui précise : « Bien que le taux de déforestation ait considérablement diminué ces dernières décennies, ce problème demeure une source d’inquiétude profonde ». D’où son appel à redoubler d’efforts pour faire cesser la déforestation. Cela afin de « pouvoir exploiter pleinement le potentiel des forêts en matière de production alimentaire durable, de réduction de la pauvreté, de sécurité alimentaire, de conservation de la biodiversité et de lutte contre le changement climatique ».
Selon les estimations de cette nouvelle évaluation des ressources forestières mondiales 2020, la superficie forestière mondiale est de 4,06 milliards d’hectares, soit près de 31 % de la superficie totale des terres. L’Europe, y compris la Russie, abrite 25 % de la superficie forestière mondiale. Elle est suivie par l’Amérique du Sud (21 %), l’Amérique du Nord et l’Amérique centrale (19 %), l’Afrique (16 %), l’Asie (15 %) et l’Océanie (5 %).
La perte forestière depuis 1990 dans le monde s’élève à 178 millions d’hectares. Néanmoins, cette évaluation indique une baisse de la perte forestière nette entre 1990 et 2020. Cela grâce à l’augmentation du terrain forestier dans certains pays et au reboisement ainsi que l’expansion naturelle des forêts. Sur la période 2010-2020, l’Afrique à elle seule a enregistré une perte de 3,9 millions d’hectares par an.
Depuis les années 1990, 420 millions d’hectares ont disparu en raison de la déforestation. Toutefois, cette évaluation note une baisse du taux annuel de déforestation entre 2015-2020. Durant cette période, ce taux était estimé à 10 millions contre 12 millions en 2010-2015 et 16 millions en 1990-2000.
Cette même source indique que dans les zones forestières protégées la superficie forestière a augmenté de 191 millions d’hectares depuis 1990. De nos jours, elle s’élèverait à 726 millions d’hectares. « En outre, la superficie forestière faisant l’objet d’un plan de gestion progresse dans toutes les régions. Au niveau mondial, elle a augmenté de 233 millions d’hectares depuis 2000 et s’est établie à un peu plus de deux milliards d’hectares en 2020 », indique-t-on dans le communiqué.
Le rapport sur l’Évaluation des ressources forestières mondiales indique que c’est dans dix (10) pays du monde qu’on enregistre les plus grandes pertes annuelles nettes moyennes de superficie forestière entre 2010 et 2020. Il s’agit du Brésil, de la République démocratique du Congo, de l’Indonésie, de l’Angola, de la Tanzanie, du Paraguay, du Myanmar, du Cambodge, de la Bolivie et du Mozambique.
C’est la Chine, l’Australie, l’Inde, le Chili, le Vietnam, la Turquie, les États-Unis d’Amérique, la France, l’Italie et la Roumanie qui sont les 10 pays ayant enregistré le plus de gains annuels nets moyens de superficie forestière durant la même période.
À l’occasion de la présentation de cette évaluation, Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO, a indiqué : « Cette somme d’informations sur les forêts dans le monde est un bien public précieux pour la communauté internationale qui contribuera à faciliter l’élaboration de politiques fondées sur des éléments factuels, la prise de décision et des investissements judicieux dans le secteur forestier ». Et de préciser : « Ces nouveaux outils nous permettront de mieux lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts, de prévenir la perte de biodiversité et d’améliorer la gestion durable des forêts ».