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Sayon Mara juriste guinéen à Mohamed Aly Bathily du Mali: « A soixante-sept (67) ans, vous ne devrez plus jouer avec la langue comme un enfant. »
Publié le mercredi 29 juillet 2020  |  L’enquêteur
Quelques
© aBamako.com par Androuicha
Quelques candidats de la présidentielle de 2018
Photo Mohamed Ali BATHILY
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Suites aux accusations de Me Mohamed Ali Bathily, juriste malien et president de l’APM à l’endroit du Président Guinéen Alpha Condé concernant sa supposée implication dans la crise malienne, le juriste Guinéen Sayon Mara répond en l’invitant de tourner la langue sept fois avant de parler. Lisez plutôt
Dans une interview que vous avez tout récemment accordée à une télévision malienne, vous vous êtes livré à des attaques d’une grossièreté frisant la démence contre le Président de la République de Guinée, le Prof Alpha Condé, dont le seul crime, si c’en est un bien sûr, est de mobiliser ses pairs Présidents de la CEDEAO autour de la crise qui secoue la République du Mali depuis un certain temps, pour une issue heureuse.
Une sagesse africaine nous enseigne : « Il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler».
Loin de moi une quelconque intention de vous tenir compagnie dans cette extravagance dans laquelle vous trouvez souvent du confort, je tiens tout juste à vous rappeler que le respect d’un Chef, d’un ainé, constitue des valeurs cardinales consacrées par la Charte de Kouroukan Fuga. Si vous êtes un bon Mandenka, vous appréhenderez tout de suite la profondeur de ma missive et vous vous confondrez aussitôt en excuse auprès, non seulement de ce mécène, ce grand panafricaniste que vous accusez, à tort, de tous les péchés d’Israël mais aussi, demanderez pardon au vaillant Peuple de Guinée car, le Prof Alpha Condé incarne la Nation guinéenne.
Le Mali et la Guinée sont, comme l’affirmait le Camarade Ahmed Sékou Touré, deux poumons dans un même corps. Laisser donc ce beau Pays s’embraser, sans faire quoi que ce soit, serait de berner les liens historiques soudant les deux Pays. Le Prof Alpha Condé ne saurait être responsable de cette félonie devant l’histoire demain. C’est ce qui traduit d’ailleurs son engagement à ne point apostasier ses frères maliens à la porte d’un accrochage fratricide.
Si vous ne le savez pas, la République de Guinée n’est pas à sa première participation à la résolution d’une crise malienne. Elle a toujours été aux côtés du Peuple malien dans les moments laborieux et inversement.
En vérité, la Guinée n’a aucun intérêt d’activer le feu ou de voir le Mali partir en fumée, sans venir à sa rescousse, au risque d’être touchée par des étincelles.
Pour rappel, notre Pays, la République de Guinée, joua un rôle de premier plan en 1974 dans la réconciliation entre votre pays, la République du Mali, et la Haute- Volta, actuel Burkina Fasso.

En effet, un problème frontalier opposant les deux Pays faillit tourner au pire entre le Président malien, le Général Moussa Traoré et le Général Sangoulé Lamizana de la Haute-Volta, actuel Burkina Fasso. Les deux revendiquaient une même portion de terre et étaient entrés en guerre.
Pour éviter le pire, le Président Ahmed Sékou Touré invita les deux Chefs d’Etat à Conakry pour une mission de bons offices et d’issue heureuse à la crise. La rencontre eut lieu au Palais du Peuple.
Avant que le Président Ahmed Sékou ne prenne la parole, le griot à la voix magique, Sory Kandia Kouyaté, se leva et prit le micro. Il fit les louanges des deux Chefs d’Etat, leur rappelant l’histoire qui liait les deux hommes, les deux Peuples depuis le Mandingue, leur lien de parenté et l’intérêt qu’ils avaient à cultiver la paix.
Le griot sut tellement relater et sut tellement utiliser les mots pour parler de l’utilité de la paix et de l’entente, que les deux Chefs d’Etat se levèrent pour se serrer les mains. L’étincelle fut éteinte entre les deux Présidents. Ce qui marqua la fin de la crise, la hache de guerre fut enterré aussitôt.
En Décembre 2013, l’épidémie de la maladie à virus Ebola fit son entrée en Guinée. Au moment où les autres nous fermaient leurs frontières, le Mali nous ouvrait les siennes pour nous témoigner sa solidarité.
Sachez que les deux Peuples se reconnaissent l’un à l’autre. Ce qui fait que quand le vôtre est touché, le nôtre se sent immédiatement concerné et vice-versa. Pour preuve, les militaires guinéens sont en train de se battre aujourd’hui aux côtés de l’armée malienne pour bouter hors de vos frontières les terroristes qui font régner la terreur au nord du Mali depuis belle lurette.
Je vous rappelle tous ces faits hautement significatifs, pour que vous compreniez combien de fois nos deux Pays s’attachent l’un à l’autre. Malheureusement, votre faiblesse d’esprit vous empêche à mesurer la profondeur de cela.
À travers cette sortie malencontreuse donc, le monde a su quel genre de personne vous êtes. Ce n’est pas pour ne rien que le vaillant Peuple malien refuse de jeter son dévolu sur vous. Lors de la dernière élection présidentielle en 2018, vous avez recueilli moins d’un 1% de l’électorat malien. Cela explique tout.
Vraisemblablement, cette dérive verbale à l’endroit du Président guinéen, est la preuve palpable et irréfutable que vous n’avez aucun égard pour les valeurs sacrées unissant nos deux Etats.
D’ailleurs, comment la Guinée peut envoyer des troupes au Mali pour combattre des citoyens maliens ? Etes-vous un appendice de l’opposition guinéenne pour tenir de tels propos mensongers, grossiers et irresponsables ?
L’Imam Dicko, ce principal cerveau des insurrections contre un pouvoir régulièrement établi, est plus sage et plus respectueux des valeurs africaines que vous. Pour preuve, il n’a jamais tenu de tels écarts de langage à l’endroit d’un Chef d’Etat.
Mais soyez rassuré d’une chose, cette grossièreté ne nous poussera point à tenir des propos que le Peuple malien déplorera car, nous avons un énorme respect pour les valeurs historiques et culturelles fortes qui lient les deux Etats.
Par ailleurs, n’avez-vous pas un fragment de responsabilité dans le bilan du Président Ibrahim Boubacar Keïta que vous pointez du doigt aujourd’hui ?
Vous avez été deux fois de suite son ministre. Plutôt que de vous attaquer à tous comme un chien enragé, le Peuple malien aurait bien aimé que vous lui parliez de ce que vous avez posé comme acte à la tête du ministère de la Justice pour remédier à ce que vous appelez aujourd’hui des défaillances judicaires.
Parlez-nous de votre bilan à la tête du ministère des Affaires Foncières et de l’habitat. Malgré vos relations tendues parfois avec le Président IBK, vous avez préféré vous agripper à ces postes suscités comme une sangsue pour défendre vos intérêts au détriment de ceux du Peuple malien. C’est quand vous avez été débarqué pour improductivité que vous vous êtes tout d’un coup rendu compte que rien ne va au Mali.
Monsieur Bathily, si vous avez une once de dignité, vous commencerez par présenter vos excuses au Peuple malien pour l’avoir trahi en acceptant d’être ministre, par deux fois, dans le Gouvernement d’un bienfaiteur que vous livrez aujourd’hui à ses détracteurs.
A vrai dire, vous avez besoin de faire votre check-up. A soixante-sept (67) ans, vous ne devrez plus jouer avec la langue comme un enfant.
Le souci du Président Alpha Condé aujourd’hui est de voir un Mali uni, libre et prospère. C’est pourquoi il a retroussé ses manches pour qu’il ait assise nationale dans votre Pays.
En un mot, si vous ne pouvez pas le remercier, reconnaissez-lui au moins le mérite de mobiliser la CEDEAO autour de votre crise pour un dénouement heureux.
Mais nous comprenons votre attitude. Les bonnes relations qu’entretient le Président IBK avec notre Président, vous affolent au point de vous faire perdre la raison.
En clair, vous ferez mieux d’avoir une rude caboche contre les djihadistes qui terrorisent les populations au nord du Mali, plutôt que de continuer à invectiver les bonnes gens.

Ben chérif
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