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Tabaski : Les enfants fêteront autrement cette année
Publié le mercredi 29 juillet 2020  |  Mali Tribune
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© RFI par Ndiassé SAMBE
Des moutons dans un point de vente pour la Tabaski.
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La fête est beaucoup plus une affaire d’enfants que d’adulte. Ils sont plus joyeux et font des projets en avance. Certains préfèrent les restaurants, les glacières mais surtout les parcs d’attraction et le jardin zoologique. Chaque fête ces différents endroits rassemblent plus d’enfants que les autres jours. Mais le contexte crise sociopolitique, crise sanitaire et autre conjoncture semble être un handicap pour la Tabaski de cette année.
Lors des fêtes, les enfants sont les plus enthousiastes à l’idée de se promener partout où ils n’ont pas l’habitude de se rendre, la fête est l’occasion rêvée. Mais cette année, avec les crises sociopolitiques et sanitaires qui secouent le pays, la fête des moutons se fera dans un climat assez tendu qui ne profitera pas aux enfants.

A deux semaines de la fête déjà on pouvait sentir de la joie chez les enfants à travers des planifications d’où ils souhaitent se rendre le jour de la fête, mais cette année cela ne se sent pas trop.

Selon Mohamed Diarra, “je ne pense pas que mes amis et moi vont pouvoir faire grand-chose cette année car les endroits où nous aimons nous rendre comme le parc national, l’Amandine seront certainement fermés à cause de la Covid-19 ou vont limiter les places. Et à cela s’ajoute la crise sociopolitique”.

Au regard des différentes manifestations qui ont entrainés des morts, nombreux sont les parents qui se verront dans l’obligation d’interdire la sortie à leurs enfants comme Fatoumata Sangaré. “Mes enfants n’iront nulle part cette année. Ils vont rester avec moi à la maison. S’ils doivent sortir ça serait uniquement avec moi”.



Les enfants ne sont pas les seuls à qui ces crises ne profiteront pas. Le chiffre d’affaire de certains lieux de distraction va prendre un coup dur. Même s’il est probable que certains rouvrent leurs portes je jour de la fête. Notamment le parc zoologique compte ouvrir tout en mettant en place des dispositifs de protection. Selon un responsable. “Nous comptons ouvrir nos portes pour la fête de Tabaski. Et pour l’occasion nous avons installé des kits de lavage des mains, des gels hydro alcooliques, le contrôle des températures. Tous les visiteurs doivent être obligatoirement munis d’un masque”.

Oumou Fofana

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SELIBA

Les saveurs de la fête

La première chose à laquelle tout le monde pense en attendant le nom de Tabaski c’est la viande. Autour de cette journée sainte et de retrouvailles, plusieurs plats sont préparés délicieusement pour la rendre inoubliable. Avec quoi vous accompagnez vos viandes ?

Fatima Tambadou femme au foyer attend impatiemment le jour de la fête pour pouvoir faire ses petites astuces à base de viande pour sa famille. A chaque Tabaski son mari célèbre la fête dans la joie et le partage avec leurs proches et amies. Selon elle, “généralement à chaque Tabaski je prépare du vermicelle car on a beaucoup de viande. Je change souvent. Par exemple l’année passée j’ai fait le woudjoula à midi et le soir j’ai préparé de la salade avec des brochettes et quelque assaisonnement”.



Dans la famille Coulibaly à Naréna village de Baya, pendant la fête, les belles filles avec leurs belles-mères préparent le riz avec la sauce d’oignon comme plat de résistance. Au petit déjeuné c’est l’igname soit la pomme de terre avec le poulet ou la viande. Une fois le mouton abattu, c’est les grillades. Au petit soir, elles prévoient la bouillie (avec du petit mil ou le riz).

Selon Mme Coulibaly Awa Bernadette Keïta, après la cuisine malgré tous les membres de la famille s’assoient autour d’un même plat et mangent à la main sans écarter aucun plat de côté. Ordinairement elles préparent du “gnaignai kini et du tôt”.

Contrairement à la famille Coulibaly, la famille Koné à Magnambougou projet a l’habitude de préparer le fonio ou le couscous arabe avec sauce oignon. C’est une vielle tradition chez elle de préparer le fonio pendant les fêtes. Un plat considéré spécial dans la famille.

Du riz au gras, la sauce Fakoyi du woudjoula… L’important ce n’est pas ce qu’on prépare à la différence de l’ordinaire, mais c’est savoir que la viande du mouton donne un goût unique à n’importe quel plat.

Alan Bénédicte Marie Justine Dakouo

Reine Edith Magnificat Dembélé

(stagiaires)

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MICRO-TROTTOIR : Les Bamakois entre les inquiétudes

Seydou Camara, (habitant)

“La fête de l’année passée et celle de cette année ne sont pas du tout les mêmes. Beaucoup de marchandises ne rentrent pas dans le pays à cause de la maladie. Et les manifestations prennent de l’ampleur. Nous qui sommes au marché actuellement, n’avons pas l’esprit tranquille. Les marchandises qui étaient vendues à 500 F CFA sont cédées cette année jusqu’à 1000 F CFA”.

Djibril Diarra : (cordonnier à Garantiguibougou)

“Pour le moment, je n’ai pas de quoi m’acheter une chèvre à plus forte raison un mouton et l’amener au village. Toutes les activités sont arrêtées, non seulement à cause de cette pandémie mais également de la manifestation sociale qui fait de nous des prisonniers. Mes collègues et moi ne savons plus quoi faire. Je prie le Tout Puissant de m’accorder la chance d’avoir au moins l’argent d’une petite chèvre ou même d’un coq car les vendeurs de moutons ont décidé de doubler le prix des moutons. Un tout petit mouton est vendu entre 50 000 à 75 000 F CFA. Un moyen de 75 000 à 90 000 F CFA et les gros n’en parlons pas. Comme la bonté de Dieu est inestimable donc j’attends avec impatience”.

Badri Camara : (vendeur d’habits à Magnambougou)

“La fête de cette année nous inquiète énormément. Il n’y a pas de vente. Les manifestations en ville de ces jours n’arrangent malheureusement pas les choses. Je suis d’avis qu’il faut arrêter les violences que mènent actuellement les manifestants en ville. On ne peut trouver une solution en détruisant nos propres biens publics. Je ne suis pas d’accord avec eux.

Personnellement si j’arrive à acheter un même coq pour la Tabaski cette année même je serai satisfait”.



Assan Diarra : (commerçante d’ustensiles de cuisines au marché de Magnambougou),

“Les préparatifs de la fête de la Tabaski sont très différents par rapport à l’autre année passée. Les marchandises ne rentrent plus comme avant. Tout est stoppé.

Nous qui avons eu la chance de récupérer nos marchandises malgré les difficultés au niveau de la douane, on perd des clients car ils n’acceptent la hausse du prix. C’est très difficile de préparer la fête comme les années précédentes.

Aujourd’hui depuis que j’ai ouvert ma boutique le matin, un client ne s’est pas présenté. Ils ne s’arrêtent même plus pour prendre le prix depuis l’apparition de cette histoire de Coronavirus. On se plaignait de la Covid-19, grâce à Dieu le taux de contamination commence à baisser petit à petit, mais d’autre part il y a les manifestions qui nous empêchent d’aller au marché régulièrement. Même si les achats sont très lents qu’avant on gagnait un peu. Par contre depuis le début des manifestations, ça fait nous maintenant trois jours que mon mari et moi ne sommes pas allés au marché. On a des soucis à subvenir aux besoins de nos quatre enfants. L’inquiétude c’est surtout comment avoir le “lait” avec cet énorme problème dont notre pays fait face”.

Ousmane Mohamed Touré : (vendeur de mouton à Sabalibougou),

“L’année passée avant le 15e du mois on était déjà retourné, mais cette année on est au 22e jour et jusque-là je n’ai vendu qu’une vingtaine de béliers. La Covid a vraiment ralenti notre marché. On a trop de moutons non achetés. Le plus dure c’est qu’on n’a pas d’argents non plus pour retourner fêter avec la famille”.

Amadou Koné : (chaudronnier à Badalabougou),

“Vraiment je n’ai jamais vu une telle année. Rien ne va avec la maladie et c’est quand on commence à se réjouir que les manifestations pour la démission du président de la République se déclenche. C’est avec le cœur meurtri que mes deux femmes et sept enfants, allons célébrer cette fête de Tabaski. J’ai été agressé et arnaqué par des voleurs qui se faisaient passer pour des manifestants”.

Recueillis par

Marie Dembélé et Aline Doumbia

(stagiaires)
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