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Mali : la France engagée jusqu’à quand ?
Publié le mercredi 29 juillet 2020  |  ladepeche.fr
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© AFP par Byline
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"La France n’a pas vocation à rester au Mali" : affirmée par François Hollande dès le début de l’opération Serval en janvier 2013, la ligne politique française n’a officiellement pas changé depuis. Mais un éventuel départ des 5 100 militaires français – dont 1 700 parachutistes de la 11e BP de Toulouse – désormais mobilisés sur le terrain n’est de toute évidence pas pour demain.

Engagée depuis août 2014 sur un territoire ayant pris la taille de l’Europe six mois après la création du G5 Sahel (réunissant la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad), la force a en effet pour mission d’appliquer "la stratégie sahélienne de la France". Et celle-ci vise "à ce que les États partenaires acquièrent la capacité d’assurer leur sécurité de façon autonome", face aux groupes terroristes jihadistes qui propagent le chaos dans la région. Mais depuis les attentats de 2015, cette mission a aussi pris une dimension de politique intérieure : face aux affidés d’al-Qaïda ou Daech, "la France combat un même ennemi sur deux fronts", sur son territoire national et dans la Bande sahélo-saharienne dont la stabilité est également vitale pour la rive sud de la Méditerranée, donc pour… l’Europe. Le problème auquel Paris doit faire face, dans ce cadre ? C’est que comme dans toute guerre asymétrique, il n’y a pas de front et donc jamais de victoire définitive… Mais au-delà, c’est que ses réels résultats militaires contre les jihadistes sont confrontés aux sables mouvants de l’impasse politique malienne comme aux soucis de légitimité des pouvoirs de la région. À terme, les états partenaires dont les forces combattent avec les soldats français devront donc "assurer leur sécurité de façon autonome" ? Mais justement… l’état du principal théâtre d’opérations, le Mali, fait face à des difficultés sanitaires, alimentaires, éducatives et sécuritaires d’autant plus graves qu’il est également confronté à une interminable crise politique incarnée par son propre président, Ibrahim Boubacar Keïta – IBK – surtout réélu par… 65,4 % d’abstentionnistes en 2018.

Ce faisant, à peine ce dernier avait-il fini, ce lundi, par recevoir le soutien de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest pour un appel à "l’Union nationale" et trouver un cabinet au terme de 40 jours sans gouvernement… que les appels à sa démission se sont de nouveau multipliés, au vu de son bilan catastrophique, les accords d’Alger signés en 2015 n’ayant, entre autres, jamais été respectés…

Or, le terrorisme se nourrit de la faillite des états. Tandis qu’à la tête de ces mêmes états… d’aucuns dirigeants savent aussi jouer de la peur du délitement pour murmurer à l’oreille de Paris "si vous nous lâchez, ici, ça deviendra aussi la Libye". Risque de "somalisation", même, résume Leslie Varenne, directrice de l’Iveris et spécialiste de l’Afrique.

Le contexte dans lequel on pouvait également lire le sommet du G5 Sahel à Pau, en janvier dernier, avec un Emmanuel Macron qui voulait visiblement replacer chacun face à ses responsabilités, après les lourdes pertes subies par les militaires africains et français, lorsqu’il rappelait à ses homologues que parallèlement à l’objectif militaire, "l’objectif politique" devait être "le retour de l’Etat partout", puisqu’il ne pouvait y avoir de solution sans la sécurisation économique, sanitaire et sociale des populations. Des populations vulnérables dont la défiance était aussi instrumentalisée contre la France par des intérêts étrangers, avait-il accusé avant de marteler, "Moi je sais qui est tombé pour la sécurité des Maliennes et des Maliens, des Nigériens et des Burkinabè : des soldats français". Le brigadier Tojohasina Razafintsalam, le 23 juillet…

"La France n’a pas vocation à rester au Mali" : affirmée par François Hollande dès le début de l’opération Serval en janvier 2013, la ligne politique française n’a officiellement pas changé depuis. Mais un éventuel départ des 5 100 militaires français – dont 1 700 parachutistes de la 11e BP de Toulouse – désormais mobilisés sur le terrain n’est de toute évidence pas pour demain.

Engagée depuis août 2014 sur un territoire ayant pris la taille de l’Europe six mois après la création du G5 Sahel (réunissant la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad), la force a en effet pour mission d’appliquer "la stratégie sahélienne de la France". Et celle-ci vise "à ce que les États partenaires acquièrent la capacité d’assurer leur sécurité de façon autonome", face aux groupes terroristes jihadistes qui propagent le chaos dans la région. Mais depuis les attentats de 2015, cette mission a aussi pris une dimension de politique intérieure : face aux affidés d’al-Qaïda ou Daech, "la France combat un même ennemi sur deux fronts", sur son territoire national et dans la Bande sahélo-saharienne dont la stabilité est également vitale pour la rive sud de la Méditerranée, donc pour… l’Europe. Le problème auquel Paris doit faire face, dans ce cadre ? C’est que comme dans toute guerre asymétrique, il n’y a pas de front et donc jamais de victoire définitive… Mais au-delà, c’est que ses réels résultats militaires contre les jihadistes sont confrontés aux sables mouvants de l’impasse politique malienne comme aux soucis de légitimité des pouvoirs de la région. À terme, les états partenaires dont les forces combattent avec les soldats français devront donc "assurer leur sécurité de façon autonome" ? Mais justement… l’état du principal théâtre d’opérations, le Mali, fait face à des difficultés sanitaires, alimentaires, éducatives et sécuritaires d’autant plus graves qu’il est également confronté à une interminable crise politique incarnée par son propre président, Ibrahim Boubacar Keïta – IBK – surtout réélu par… 65,4 % d’abstentionnistes en 2018.

Ce faisant, à peine ce dernier avait-il fini, ce lundi, par recevoir le soutien de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest pour un appel à "l’Union nationale" et trouver un cabinet au terme de 40 jours sans gouvernement… que les appels à sa démission se sont de nouveau multipliés, au vu de son bilan catastrophique, les accords d’Alger signés en 2015 n’ayant, entre autres, jamais été respectés…

Or le terrorisme se nourrit de la faillite des états. Tandis qu’à la tête de ces mêmes états… d’aucuns dirigeants savent aussi jouer de la peur du délitement pour murmurer à l’oreille de Paris "si vous nous lâchez, ici, ça deviendra aussi la Libye". Risque de "somalisation", même, résume Leslie Varenne, directrice de l’Iveris et spécialiste de l’Afrique.

Le contexte dans lequel on pouvait également lire le sommet du G5 Sahel à Pau, en janvier dernier, avec un Emmanuel Macron qui voulait visiblement replacer chacun face à ses responsabilités, après les lourdes pertes subies par les militaires africains et français, lorsqu’il rappelait à ses homologues que parallèlement à l’objectif militaire, "l’objectif politique" devait être "le retour de l’Etat partout", puisqu’il ne pouvait y avoir de solution sans la sécurisation économique, sanitaire et sociale des populations. Des populations vulnérables dont la défiance était aussi instrumentalisée contre la France par des intérêts étrangers, avait-il accusé avant de marteler, "Moi je sais qui est tombé pour la sécurité des Maliennes et des Maliens, des Nigériens et des Burkinabè : des soldats français". Le brigadier Tojohasina Razafintsalam, le 23 juillet…


Pierre Challier Source : 
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