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Crise sociopolitique au Mali : Les députés dont l’élection est contestée refusent de démissionner
Publié le jeudi 30 juillet 2020  |  Le Républicain
Conférence
© aBamako.com par AS
Conférence de presse des députés objets de contestation
Bamako, le 29 juillet 2020 au Mémorial Modibo Keita. Les 31 députés dont l`élection fait aujourd`hui objet de contestation ont animé une conférence de presse pour dire non à leur invitation à la démission
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Hier, mercredi 29 juillet 2020, les députés dont l’élection a été contestée étaient face à la presse au Mémorial Modibo Keïta de Bamako pour informer l’opinion nationale et internationale qu’ils ne démissionneront pas. « La CEDEAO a rendu public un communiqué dans lequel on demande à 31 députés de l’Assemblée nationale du Mali de démissionner. Les 31 députés cités dans cette communiqué se sont concertés. Nous, députés concernés par cette déclaration, nous nous sommes concertés et nous avons convenu que nous, on ne démissionnera pas. Nous avons décidé de ne pas démissionner parce que cette décision ne répond pas à la loi électorale, ne répond pas à notre constitution », a déclaré l’honorable Gouagnon Coulibaly, député élu à Kati (Koulikoro) sous les couleurs de l’URD, porte-parole des députés dont l’élection est contestée.

Cette conférence de presse était animée par l’honorable Gouagnon Coulibaly, député élu à Kati (Koulikoro) sous les couleurs de l’URD, porte-parole des députés dont l’élection est contestée, en présence d’autres députés. Me Cheick Oumar Konaré, avocat à la cour était également présent à cette conférence de presse.

Ladite conférence de presse fait suite au Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la CEDEAO par visioconférence, le 27 juillet 2020 sur la situation au Mali. Au terme de ce Sommet Extraordinaire, la CEDEAO a exigé des mesures pour résorber la crise sociopolitique qui sévit au Mali depuis quelques mois. Parmi ces mesures figure la démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée, y compris le Président du Parlement (Moussa Timbiné). Furieux de cette déclaration de la CEDEAO, les députés concernés rompent le silence. « La CEDEAO a rendu public un communiqué dans lequel on demande à 31 députés de l’Assemblée nationale du Mali de démissionner. Les 31 députés cités dans ce communiqué se sont concertés. Nous sommes 30 sur les 31.

Les 30 députés sont repartis entre plusieurs partis politiques à commencer par le RPM, l’ADEMA, l’URD, la CODEM, la CDS, l’APR et les indépendants. Nous, députés concernés par cette déclaration, nous nous sommes concertés et nous avons convenu que nous, on ne démissionnera pas. Nous avons décidé de ne pas démissionner parce que cette décision ne répond pas à la loi électorale, ne répond pas à notre constitution. Notre constitution est violée par cette déclaration », a déclaré le conférencier l’honorable Gouagnon Coulibaly. Selon lui, l’arrêt de la Cour Constitutionnelle est définitif et insusceptible de recours. « Un député est élu pour 5 ans.

Il peut quitter son poste pour trois raisons : quand il y a décès, quand un problème juridique s’attaque à ses droits civiques et s’il décide de démissionner de son gré. Mais quelqu’un d’autre ne peut pas demander à un député de quitter son poste avant les 5 ans. Quant la CEDEAO nous demande de démissionner de notre propre fief, cela ne nous convient pas parce que ce n’est pas légale », a-t-il dit. À l’en croire, les partis URD, CODEM, APR et les Indépendants ont déclaré que leurs députés ne démissionneront pas. Selon lui, les 116 députés restants ne veulent pas aussi leur démission. « Ils ont dit que nous avons commencé ensemble, ils souhaitent qu’on finisse ensemble », a conclu Gouagnon Coulibaly.

Aguibou Sogodogo
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