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Mali: l’armée subit de nouvelles pertes en pleine crise politique
Publié le dimanche 2 aout 2020  |  AFP
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou
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L'armée malienne a subi dimanche de nouvelles pertes lors de deux attaques simultanées dans le centre du pays qui ont fait cinq morts et cinq blessés, alors qu'opposition et pouvoir ne parviennent pas à dénouer à Bamako une crise politique qui préoccupe de plus en plus la communauté internationale.

La double attaque s'est produite à la mi-journée dans le cercle de Niono, dans la région de Ségou, à une centaine de kilomètres de la frontière mauritanienne, où les forces armées ont essuyé plusieurs sérieux revers depuis le début de l'année.

"Entre Goma-Coura et Diabaly, une mission #FAMa (Forces armées maliennes, ndlr) a été accrochée par des terroristes. Au même moment le camp de #Gomacoura a été attaqué à l'arme lourde", a précisé l'armée sur Twitter.

"Au cours de cette attaque, les #FAMa ont enregistré un bilan provisoire de 5 morts, 5 blessés et des véhicules détruits. Côté ennemi, aucun bilan n'est encore disponible. Un renfort y a été dépêché. Les fouilles sont toujours en cours", a précisé l'armée.

"C'est un convoi militaire quittant Goma-Coura vers Diabaly" qui a été visé, a déclaré à l'AFP sous le couvert de l'anonymat un élu local de Diabaly, localité à environ 300 km au Nord-Ouest de Bamako.

"Il est tombé aux environs de midi dans une embuscade. Il y a quatre pickups et un BRDM (véhicule blindé) portés disparus", a ajouté cet élu, expliquant que les habitants de la région vivent "la peur au ventre".

- Tourbillon de violences -

Si c'est du nord du Mali qu'est partie en 2012 une rébellion d'indépendantistes et de jihadistes qui marque le début de l'actuel conflit, les violences auxquelles se mêlent des conflits intercommunautaires meurtriers se sont propagés au centre du pays, notamment depuis l'apparition en 2015 d'un groupe jihadiste dirigé par le prédicateur peul Amadou Koufa, et au Burkina Faso et au Niger voisins.

Au moins 24 soldats maliens avaient été tués à la mi-juin dans une embuscade attribuée aux jihadistes dans la localité de Bouka Wéré, au Sud-Est de Diabaly.

le 26 janvier, le camp de Sokolo, également dans le centre du Mali, avait été l'objet d'une attaque qui avait coûté la vie à 20 soldats, revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste du Sahel affiliée à Al-Qaïda.

Les relations entre l'armée et certaines communautés du cercle de Niono sont en outre tendues depuis le début de l'année.

Un rapport de la Minusma, la Mission de l'ONU au Mali, a accusé en avril l'armée malienne d'être impliquée dans la mort d'au moins une cinquantaine de personnes dans le cercle de Niono entre janvier et avril.

- Fin de la trêve de l'opposition -

Dans le même temps, la crise socio-politique qui ébranle le Mali depuis juin n'a toujours pas trouvé d'issue, malgré les efforts de médiation au plus haut niveau de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Quelques recommandations de l'organisation régionale ont été suivie d'effets, dont la nomination de nouveaux juges à la Cour constitutionnelle pour régler un contentieux électoral relatif aux législatives de mars-avril, élément déclencheur de la crise actuelle.

Un gouvernement restreint a également vu le jour autour de quelques ministères régaliens, mais le Premier ministre Boubou Cissé n'a pas réussi à convaincre l'opposition, menée par le Mouvement du 5-juin, également dit "M5-RFP", de rejoindre un gouvernement d'union national.

Le M5-RFP, qui réclame depuis juin le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta, a annoncé la reprise dès lundi de ses actions de "désobéissance civile", après avoir observé une trêve à l'occasion de la fête musulmane de l'Aïd al-Adha, célébrée vendredi.

Le weekend du 10 juillet, une manifestation à l'appel de l'opposition a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers, les plus graves à Bamako depuis le coup d'Etat de 2012.

Le président Keïta a pour sa part redit samedi qu'il comptait bien rester en place et mis en garde ceux qui s'en prendraient aux "biens publics et privés".
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