Contestation du régime IBK : Le M5-RFP s’essouffle

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Publié le mercredi 5 aout 2020 | aBamako.com

© aBamako.com par momo
Conférence de presse du M5-RFP
Bamako, le 14 Juillet 2020, le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a animé une Conférence de presse au siège de la CMAS.

C’est peut-être prématuré d’affirmer que le Mouvement du 5 juin, Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) qui réclame depuis deux mois déjà la démission du président IBK et son régime, vit ses dernières heures sur la scène sociopolitique de notre pays. Mais le moins que l’on puisse dire est qu’il a perdu de sa verve et de sa fougue avec lesquelles il avait entrepris la contestation. On en veut pour preuve la reprise timide voire froide de son mouvement de désobéissance civile amorcé le 10 juillet dernier puis suspendu pour raison de la célébration de l’Aid-El-Kebir.

Pis, à la réunion tenue le mardi 4 août 2020 au lendemain de cette reprise ratée ; laquelle réunion était censée galvaniser les troupes quelque peu lassées, le Comité stratégique du M5-RFP s’est juste limité aux remerciements et aux félicitations de ses militants. Et pour montrer qu’il ne faiblit pas pour autant, il a annoncé de façon poussive un grand rassemblement pour le mardi 11 août prochain toujours à la place de l’Indépendance. Il s’agit-là d’un retour à la case de départ car nulle part, le M5-RFP n’a plus fait cas de la poursuite ou non de la désobéissance civile qui constituait en soi une étape supérieure de la lutte. A cette réunion où l’on s’attendait aussi à une déclaration énergique au sujet des militants interpellés et qui devront être jugés ce jeudi pour troubles à l’ordre public, ces soi-disant désobéissants n’ont fait l’objet d’aucune réclamation, encore moins d’aucune pensée particulière. N’est-ce pas là un aveu d’essoufflement qui ne dit pas son nom ?

Pour qui sait que le mouvement contestataire du régime en place est né le 5 juin dernier, un vendredi donc, et qu’il a dès lors, organisé toutes ses manifs les vendredis notamment le 19 juin et le 10 juillet ; le choix de mardi pour son prochain rassemblement programmé n’est pas fortuit en soi. Ce choix est plutôt porteur de sens à plus d’un titre. D’une part, il dénote de la division interne au sein du groupe. En effet, certains des leaders notamment les plus proches de l’imam Mahmoud Dicko ont plus à perdre dans le choix des vendredis jours de prière que dans les autres jours. D’autre part le choix de mardi justifie la réserve et la retenue des organisateurs qui ont en eux la hantise des interpellations. Si débordement il devait en avoir encore, d’éventuelles interpellations en pleine semaine ouvrable pourraient moins durer que celles des débuts de week-end. D’ici là, Bamako ainsi que l’intérieur du pays coulent en douceur leur habituel paisible quotidien ce, dans l’attente d’un retour à la normale au niveau des institutions. Plus de peur que de mal pour l’heure.

André SEGBEDJI/abamako.com

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