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Amnesty dénonce la "répression sanglante" des manifestations au Mali
Publié le jeudi 6 aout 2020  |  AFP
Funérailles
© aBamako.com par AS
Funérailles des personnes décédées au cours des manifestations à Bamako
Bamako, le 12 Juillet 2020, les funérailles des personnes décédées au cours des manifestations ont eu lieu à la Mosquée que Mahmoud Dicko dirige à Badalabougou.
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Amnesty International a dénoncé mercredi "la répression sanglante" qui a visé le mois dernier des manifestants appelant à la démission du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, dont une dizaine ont été tués par balles par les forces de sécurité selon des témoins cités par l’ONG.

Le weekend du 10 juillet, une manifestation à l’appel du Mouvement du 5 juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), opposé au président Keïta, a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers.Le 11 juillet, après des rumeurs concernant l’arrestation de la figure de proue de la contestation, l’imam Mahmoud Dicko, des manifestants et des habitants se sont rassemblés près de son domicile, a expliqué dans un communiqué Ousmane Diallo, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest à Amnesty."Des agents de sécurité et des policiers ont alors tiré à balles réelles sur les manifestants, tuant quatre personnes", a dit le responsable d’Amnesty.L’ONG affirme également que plusieurs personnes ont été tuées par des balles perdues alors qu’elles ne participaient pas aux manifestations. Elle cite le cas d’un homme de 25 ans atteint dans une mosquée et celui d’un laveur de voitures de 21 ans.

Amnesty estime à "au moins 11" le nombre de manifestants et de passants tués, tandis que l’opposition évoque un bilan de 23 morts et plus de 150 blessés. Le Premier ministre, Boubou Cissé, a parlé de 11 morts et l’ONU de 14 manifestants tués.Dans son communiqué, Amnesty réclame aussi une "enquête approfondie" sur le rôle qu’aurait joué la Force spéciale antiterroriste (Forsat) dans ces événements.Selon des témoins cités par Amnesty, "des hommes encagoulés et lourdement équipés et armés et soupçonnés d’appartenir aux Forsat sont arrivés à bord de deux bus banalisés afin d’interrompre (un) rassemblement" de l’opposition. Ils sont également soupçonnés d’être intervenus aux abords du domicile de l’imam Dicko.Sollicité par l’AFP, le ministère de la Justice n’a pas réagi dans l’immédiat au communiqué d’Amnesty.

Ces violences sont l’une des pierres d’achoppement du règlement de la crise politique qui ébranle le Mali depuis juin et qui s’ajoute à un climat d’insécurité dû notamment aux attaques des groupes jihadistes dans le nord et le centre du pays.Le contentieux liés aux législatives de mars-avril, élément déclencheur de la crise actuelle, reste lui aussi à régler et l’opposition refuse toujours d’intégrer un gouvernement d’union nationale. Elle prévoit de manifester mardi 11 août à travers le pays.
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