24 heures après la fin de la trêve unilatérale qu’ils ont fait observer sur toute l’étendue du territoire national, les leaders du Mouvement du 5 juin du Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) ont tenu une réunion extraordinaire, le mardi 4 août dernier, qui sera suivie d’une conférence de presse, le jeudi 6 courant. C’est à son QG de la Commune VI, archicomble et débordant de monde, que s’est déroulée cette série de rencontres d’information et de sensibilisation assortie de l’annonce de la tenue, le mardi 11 août prochain, de l’Acte 5 du plan d’actions du mouvement dont l’objectif principal est de resserrer l’étau autour du Président IBK jusqu’à l’évincer du pouvoir.
Pour réussir leur première sortie publique après la trêve dans le cadre de leur demande de la démission du Président Ibrahim Boubacar Kéïta, les leaders du Comité stratégique du M5-RFP projettent à nouveau un rassemblement à l’image de ceux d’avril, juin et juillet derniers. C’est pour demain, mardi 11 août, à Bamako et à l’intérieur du pays. Légèrement différente des précédentes, la manifestation prévue pour le 11 de ce mois se déroulera ici à Bamako sur le Boulevard de l’Indépendance et dans toutes les six Communes du District ainsi qu’à l’intérieur : dans toutes les capitales, les grandes agglomérations et les chefs-lieux des cercles.
Face à la presse, les membres du Comité stratégique ont révélé également qu’outre les préparatifs des actions futures, il y a le projet de deux plaintes devant être introduites auprès des Tribunaux compétents maliens et de la Cour Pénale Internationale de La HAYE contre les auteurs et les commanditaires des fusillades à bout portant des manifestants à mains nues des 10, 11 et 12 juillet dernier à Bamako, plus ceux de Sikasso. Au total, selon leur rappel, à Bamako, ce sont 23 jeunes qui sont tombés sous les balles des tireurs déguisés sous les bannières de la FORSAT (Force de sécurité anti-terroriste), avec plus de 200 blessés grièvement.
En outre, selon les porte-parole du Comité stratégique, un autre projet axé sur la publication d’un Livre Blanc pour éclaircir davantage et vulgariser à l’échelle nationale et internationale les objectifs du M5-RFP est envisagé. Au passage, le Président du MPR, Dr Choguel Kokalla Maïga et président du Comité stratégique du M5-RFP, assure que le rassemblement de ce 11 août, c’est pour faire aboutir les objectifs du M5-RFP qui sont de faire partir le Président IBK à tout prix.
Selon un autre haut responsable du mouvement, renoncer à cette lutte déclenchée, c’est décevoir le nouvel espoir naissant du peuple malien tout entier. Ainsi, dans leurs slogans hostiles au pouvoir en place, le leitmotiv est : « Nous ne reconnaissons plus Ibrahim Boubacar Kéïta comme notre président de la République », « La lutte continue pacifiquement ». Dans leur deuxième communiqué officiel, les conférenciers ont laissé entendre que cette reprise des mobilisations massives et ponctuelles de leurs militants témoignera de l’attachement du peuple malien aux idéaux de la Démocratie, de la Justice, de la Paix, de la Sécurité pour tous et à la bonne Gouvernance. Ils réitèrent que le M5-RFP continuera pacifiquement ses actions, à travers le plan de désobéissance civile projeté sur toute l’étendue du territoire national pour faire triompher leurs revendications. Selon un autre responsable, le pouvoir est confisqué par une minorité d’hommes peu crédibles, un clan de corrompus gravitant autour du Président IBK et de sa famille. A cet effet, aux dires de Dr. Choguel Kokalla Maïga, il est temps d’agir inlassablement. Selon lui, le M5-RFP mettra tout en œuvre pour instaurer une nouvelle période de transition et œuvrera à la satisfaction pleine et entière de ses revendications formulées depuis le départ. Enfin, il est à retenir que, de son côté, Me Mountaga Tall tient surtout à la mise en place d’une commission d’enquêtes internationale indépendante sur les tirs meurtriers de juillet dernier afin que les responsabilités soient clairement situées et que les commanditaires soient traduits devant les juridictions compétentes nationales et du Tribunal pénal international (TPI).