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M5-RFP : Demain mardi le test d’existence et de survivance
Publié le lundi 10 aout 2020  |  le Temoin
Grand
© aBamako.com par A.S
Grand Rassemblement du M5-RFP
Bamako, le 10 juillet 2020, le Mouvement du 05 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a organisé un grand rassemblement pour demander le départ du Président IBK.
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Secoué et agité tant par les clivages internes que par le recours à une désobéissance civile aussi subversive qu’inopérante, le M5-RFM pourrait jouer son devenir et son va-tout avec la manifestation de demain mardi. Celle-ci intervient notamment dans un contexte de baisse très apparente de l’ardeur à l’action en même temps que sa cohésion est éprouvée par les divergences d’intérêts, d’approches et de méthodes.
«Le 11 (août ndlr), notre peuple, auquel on a prévu l’essoufflement le 5 juin – et qui est devenu plus fort le 19 juin et plus fort encore le 10 juin (sic) démontrera au monde entier son rejet de ce régime. C’est pour cela que nous demandons à tout le monde, à toute cette majorité silencieuse, de sortir massivement à Bamako, dans les capitales régionales, dans les grandes villes, dans la diaspora pour que le monde entier voit clairement que le peuple malien a définitivement tourné le dos à ce régime et qu’il l’a renvoyé dans les poubelles de l’histoire».

C’est par cet appel que Choguel Maïga a conclu, samedi après-midi, une adresse du Comité stratégique aux militants du mouvement contestataire, à quelques encablures d’un rassemblement que le M5 organise dans la foulée d’une exhibition de ses contradictions internes au grand jour. Et les ténors du RFP ne se sont guère contentés de la seule intervention solennelle de leur porte-voix attitré. Plusieurs autres caciques défilent depuis quelques heures sur les réseaux sociaux ainsi que sur d’autres canaux appropriés pour inviter les concitoyens à accompagner la nouvelle vague de la contestation – dont les organisateurs ont mis la barre plus haut, en promettant de ne pas rentrer avant d’obtenir la démission du président IBK. Il faut dire que l’enjeu est de taille puisque le M5-RFP prendra date avec sa première démonstration de force, depuis que ce mouvement affiche des signes d’une mort plausible, symptômes qu’illustre entre autres le récent épisode du coordinateur de la CMAS Issa Kaou Djim. L’intéressé est de retour dans les rangs, certes, mais après une brève excommunication consécutive à ses sorties sporadiques, annonces malencontreuses et menaces de rupture de la CMAS avec les composantes partisanes du Rassemblement des Forces Patriotiques. Ce ne sont pas les seules frasques de celui qui a juré de ne plus servir de chair à canon pour quiconque. Il s’est aussi retrouvé par moment au cœur de démêlées qui mettent en évidence les malaises qui minent les rangs des contestataires du régime – lesquels clivages ont parfois atteint les proportions d’hostilités ouvertes sur fond de querelles de leadership et de positionnement, de divergences d’approches et de choc d’ambitions inconciliables. Tandis que d’aucuns s’illustrent par leur raideur sur le contenu initial du mémorandum, d’autres fléchissent au gré de leurs aspirations à quelques maroquins annoncés dans le cadre du gouvernement d’union nationale, quand certains ne traînent comme des boulets des présomptions de monnayage de la nuisance collective contre espèces sonnantes. Il en a d’ailleurs résulté les apparences d’une pétaudière indescriptible et propre à désorienter les troupes pourtant très engagées dans le combat au point de consentir à y laisser des vies lors de la manifestation du 10 juillet. Le passage en force de la Cedeao, les travers de la désobéissance civile ainsi que l’observance d’une trêve forcée sont peut-être passés par là, mais par-delà l’essoufflement et la cacophonie ambiante, les militants du M5-RFP paraissent tout autant désemparés par les équivoques qui planent sur la position de leur plus haute autorité morale, en l’occurrence le Cherif de Nioro – dont l’adoubement au mini- gouvernement d’obédience «hammaliste» jure avec le rejet par l’Imam Mahmoud Dicko de toute équipe d’union nationale qui épargne le choix du Premier ministre.

C’est dans cette atmosphère peu rassurante que le mouvement que tout annonçait pour mort tente de rebondir en renouant avec ce qui lui a jusqu’ici mieux réussi : la démonstration de force par les rassemblements géants à la mythique Place de l’Indépendance. Ce faisant les contempteurs du régime d’IBK ne saurait fonder leurs espoirs sur les viviers d’un Cherif qui trouve manifestement son compte dans l’attelage gouvernemental actuel, ni ne peuvent reposer la totalité de leurs stratégies sur un Imam ayant visiblement opté pour plus de retenue et dont la verve contestataire est d’autant moins spontanée qu’elle éprouve le besoin d’être périodiquement stimulée par les partenaires politiques. Le rendez-vous de demain mardi sera en définitive moins déterminant dans le dessein irréaliste de faire démissionner IBK que pour jauger l’audience réelle du M5-RFP dans l’opinion ainsi que sa capacité à drainer sans ses ressources confessionnelles. De cette épreuve dépendra en tout cas sa raison d’être comme épouvantail qui bouscule les déterminants classiques de la représentative politique.



A KÉÏTA
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