Les interrogations fusent de toutes parts, depuis quelques temps, sur les énormes sommes annoncées dans le cadre de la pandémie du coronavirus. Il s’agit de centaines de milliards de nos francs ayant fait rêver plus d’un et prévus pour la prise en charge de malades, de mesures préventives ainsi que des efforts d’accompagnement des effets économiques de la pandémie. Mais les acteurs du secteur de la santé sont formels sur le fait que la manne annoncée n’est en réalité fictive au regard des facilités dont ils sont sevrées quant à s’acquitter des lourdes tâches qui leur sont dévolues dans le combat contre le Covid. Certes le trésor public rencontre autant de difficultés pour recouvrer le budget annoncé par les plus hautes autorités, mais la pandémie génère actuellement plus de sources internes dans les différents pays de la sous-région qu’elle ne cause de dégâts. Figurez-vous par exemple que le test de dépistage exigible des passagers aériens, depuis l’ouverture des frontières, coûte 30 000 francs par voyageur au Mali, soit le même montant que les frais de transport rentre Bamako et Dakar par la route.
L’équation de la crise malienne mal équilibrée par les magistratsPosté le 10/08/2020
Après les murmures et protestations consécutifs à la dissolution unilatérale de la Cour constitutionnelle, les membres du Conseil supérieur de la magistrature ont finalement eu l’occasion d’affronter leur président dans le cadre de la désignation de leurs trois représentants dans le collège des 9 Sages. Ce n’était pas forcément l’occasion de vider la totalité des attentes en suspens.
La rencontre s’est toutefois soldée par le règlement de nombreuses instances dont les importantes décisions en rapport avec le fonctionnement de la Cour suprême par exemple. Mais les échanges se seraient surtout axés autour des approches ayant prévalu à la gestion de la crise, d’autant que les collègues magistrats d’IBK se sont offusqués d’avoir été écartés sur une question relevant pourtant de leurs platebandes. Et les magistrats d’imputer à cette posture nombreux d’autres manquements à la légalité constitutionnelle. Il en est ainsi de la mesure de dissolution de la Cour constitutionnelle, disent-ils, pour laquelle le respect de la loi fondamentale n’aura pas été de rigueur. Mais comble de paradoxe, leur dogmatisme constitutionnel ne transparaît nullement dans les solutions et schémas de sortie de crise proposés au président de la République. Tout en admettant par exemple que l’arrêt de Manassa Danioko est légalement inattaquable, les illustres conseillers nuancent en même temps les pouvoirs conférés par ledit arrêt. En proposant par exemple que l’actuel président de l’hémicycle, pourtant consacré par la même décision de justice, ne jouisse pas du droit de désigner parmi les nouveaux membres de la Cour reconstituée ni de celui de présider la cérémonie de leur prestation de serment.