L’imam Mahmoud Dicko a apporté au cours de sa conférence de presse, une énième preuve de l’intrusion de la France dans la gestion du Mali au point qu’on se demande ce que fait IBK à Koulouba. Dans un indécent jeu de rôle, il a laissé les rênes du pays à la France contre la quiétude de ne rien risquer à jouer les rois fainéants, pas même la colère du peuple malien que l’Elysée et le Quai d’Orsay réduisent à une clameur islamiste.
Quand les Maliens avaient dit leur rejet total et irrévocable de Soumeylou Boubeye Maiga, c’est derrière la France qu’il s’était abrité pour plaider sa cause. Les réseaux politiques ou de barbouzes avaient été mobilisés pour nous expliquer combien ce Premier ministre était indispensable alors que le Centre se consumait sous ses yeux, les élections étaient truquées et les scandales financiers dans les dépenses militaires et de sécurité étaient légion. Les Maliens n’avaient pas démordu de leur volonté de chasser proprement SBM et ont fini par s’imposer à IBK et à la France.
Aujourd’hui, c’est Boubou Cissé qui se cache sous le parapluie français pour être maintenu vaille que vaille à la Primature. Quel scandale de voir Macron s’immiscer dans les questions gouvernementales maliennes jusqu’à poser son veto contre le départ d’un Premier ministre que la Majorité présidentielle conteste et que le M5-RFP ne reconnaît pas ?
Le Mali n’est plus seulement sous tutelle, nous sommes devenus un Protectorat français. Tantôt, l’armée malienne n’a pas le droit d’entrer à Kidal, tantôt on impose au forceps l’application du faux accord d’Alger, une autre fois, c’est le sort du PM qui se règle à l’Elysée. IBK a transformé notre pays en serpillière, tout le monde s’y essuie les pieds: CEDEAO, MINUSMA et surtout la France qui actionne tous les leviers. Cette dernière reste en embuscade tant que les autres peuvent faire le job mais se dévoile lorsque la tâche se révèle plus ardue que prévu. Il en a ainsi été des recommandations scandaleuses de la CEDEAO. Le Quai d’Orsay, face à la résistance du M5-RFP est lui-même monté au créneau, faisant la preuve que ces solutions absurdes avaient été écrites sous sa dictée.
La France et la CEDEAO ne sont même pas gênées par les violations de leurs propres recommandations. C’est le sommet extraordinaire qui avait décidé de la démission de Moussa Timbiné de la présidence de l’assemblée nationale. Timbiné ne se contente pas de leur faire un doigt d’honneur, il va jusqu’à désigner 3 membres de la Cour constitutionnelle. Sans scrupule, Goodluck Johnathan et compagnies couvrent la forfaiture d’une Cour illégalement constituée par leur présence à la prestation de serment. Les cyniques diront toujours que la France et la CEDEAO ont raison dès lors que celui qui prétend être leur président a abdiqué tout courage et toute fierté de défendre les intérêts du Mali.