La participation de l'imam à la marche d'aujourd'hui est une stratégie pour l’homme de se faire entendre jusque dans les locaux de la primature. Après les tueries survenues lors des manifestations précédentes, l'Imam est plus que jamais déterminé à faire le ménage, c'est à dire écarter son fils loin du fauteuil de chef de gouvernement malien dont il avait joué le principal rôle en le proposant au poste du Premier ministre.
Quelles seraient les vraies raisons de ce désamour soudain? Est-il lié aux événements du mois précédent ou à sa convocation pour avoir révéler une chose censée rester secrète entre père et fils? En tout cas les choses ne sont plus comme au premier jour du PM à la primature accompagné de la ''baraka ''de son cher père, le sage Dicko.
En tout cas aujourd'hui entre le très éclairé Imam Dicko et son fils de la primature, les choses tournent au vinaigre, la connexion n'y est plus et le climat est plus que jamais tendu. Depuis les événements des 10, 11 et 12, la confiance et l'amour entre père et fils se sont officiellement éteints en laissant s'installer la méfiance et la colère au sein de la famille. Au cours de son point de presse tenu dimanche dernier, l’Imam apparait comme une personne qui semble définitivement sur ses grands chevaux. Un homme qui envisagerait de déguerpir son fils une bonne fois pour toute de la primature
A vrai dire, tout commença lorsque le fils osa demander des comptes à son bienfaiteur de père au sujet d'une révélation concernant les véhicules blindés jugés non fonctionnels lors de son meeting tenu au palais de la culture Amadou Hampaté Bah. En plus de cet incident, se sont ajoutés les événements tragiques survenus le mois dernier. Des scènes d'horreurs qui lui donnèrent des arguments solides pour demander la démission de celui qu'il avait mis à la tête du gouvernement pour succéder à Soumeylou Boubèye Maïga, l'ex-homme fort de la primature. Après des divergences de point de vue entre les deux hommes, le faiseur de roi veut remédier à la chose en réclamant la démission de celui qu'il avait affectueusement appelé "mon fils" « C'est Boubou Cissé le problème et pour son honneur et l’intérêt du Mali, il doit démissionner ». Comme pour dire que le choix qu'il a encore fait n'a pas marché.
Le PM Boubou Cissé en réponse à la demande de l'éclairé Imam, oppose une fin de non-recevoir à l’exigence de Dicko, en estimant que sa démission n’est pas à l’ordre du jour. Pour ce dernier, seul le président de la République est celui qui a cette prérogative de nommer son Premier ministre et éventuellement, de le faire démissionner s’il n’est pas satisfait. « Pour l’instant, le Président IBK ne m'a pas du tout montré cela, au contraire. Je suis en totale phase avec le Président IBK par rapport à tout ce qui se passe, par rapport à la tentative de solution de sortie de crise. » A t-il déclaré
Béchir Ben Haidara