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Administration de la justice : Me Kassim Tapo cloué au pilori
Publié le mercredi 12 aout 2020  |  L’Informateur
La
© aBamako.com par AS
La cérémonie de prestation des membres de la cour constitutionnelle du Mali
Bamako, le 10 Août 2020, les nouveaux membres de la cour constitutionnelle ont prêté serment devant l`Assemblée nationale et la cour suprême réunies.
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A peine installé dans son fauteuil de ministre de la Justice, Me Tapo essuie la fronde de l’Association malienne des procureurs et poursuivants (AMPP) qui vient de suspendre toute collaboration avec lui et son cabinet.
Dans ce vent qui agite les cèdres et les roseaux, les procureurs et poursuivants réunis en association ne sont pas allé avec le dos de la cuillère. Son président, Cheick Mohamed Chérif Koné fixe l’éparpillement des remarques ou extraits d’interventions du tout nouveau ministre de la Justice en une entreprise de démolition de l’Administration où tout semble sens dessous dessus. Dans un brûlot sans précédent, elle s’est insurgée contre « l’imposition d’un magistrat non méritant, voire un néophyte du ministère public à la tête du parquet de la Cour suprême, aux mépris des observations pertinentes du Conseil supérieur de la magistrature, aux seules fins abjectes d’organiser l’impunité des prédateurs de l’économie, convaincus de malversations financières et de détournement de deniers publics. »

Au besoin, elle s’appuie sur des règles universellement admises régissant le fonctionnement du parquet et la carrière de ses membres pour désapprouver toute nomination à des postes de responsabilité dans le secteur de la Justice, fondée sur des considérations autres que celles tenant au mérite, à la compétence , à l’expérience et la qualité professionnelle. Des pratiques en cours assimilées à un « cafouillage heurtant et l’éthique et la morale, et n’ayant autre but que d’organiser le dysfonctionnement de la Justice, pour les besoins d’une cause manifestement illicite et d’une entreprise profondément immorale. »

Divorce consommé

Comme un papillon de nuit attiré par les pauvres lumières, Me Kassim Tapo n’a pas hésité à froisser délibérément la Cour suprême dans l’optique d’un hypothétique gain politique, réduisant le parquet à « sa chose ». Le hic est que ses membres « de par leur statut et leurs missions, n’ont pas d’instructions à prendre auprès du ministère de la Justice, d’avis à recevoir de lui, ou de compte à lui rendre »

La désillusion est frappante, poignante. Me Kassim Tapo ne trouve plus grâce aux yeux de l’association qui vient de suspendre toute collaboration avec lui et son cabinet jusqu’à nouvel ordre, annonce une déclaration en date du 10 août signée de son président.

Me Kassim Tapo serait-il abonné aux critiques acerbes ? Son passage à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait soulevé un torrent de controverses. Le gouvernement à l’époque dirigé par Ibrahim Boubacar Keïta avait laissé filer le temps et découvrir que le calendrier électoral était très serré avant de précipiter le pays aux urnes dont le résultat a été vivement contesté. Me Mountaga Tall, leader du Congrès national d’initiative démocratique (CNID, calé dans l’opposition) très remonté lui avait lancé quelques flèches auxquelles il avait répliqué par une volée de bois verts.

Georges François Traoré
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