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Lettre de mission au nouveau gouvernement : IBK loue les qualités du Dr Boubou Cissé
Publié le mercredi 12 aout 2020  |  la preuve
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© aBamako.com par A.S
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IBK sur la reconduction du premier ministre boubou cisse
« Je vous ai reconduit dans vos fonctions car vos compétences techniques sont avérées»



Dans sa lettre de mission au Premier ministre, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a justifié la reconduction de Boubou Cissé avant de lui donner des directives pour la bonne marche de l’Etat.

Loyal et compétent, comme le décrie la lettre de mission, le Premier ministre jouit de la confiance totale du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta.

S’il est rare de voir un Président de la République faire les éloges de son Premier ministre, Dr Boubou Cissé fait partie des exceptions.



En effet, dans sa lettre de mission au gouvernement, IBK justifie le choix de reconduction de Boubou Cissé. « Je vous ai reconduit dans vos fonctions de chef de gouvernement, le 11 juin dernier. Ce n’était là nulle complaisance, nulle faveur mais un choix dicté par le mérite : votre mérite. Vos compétences techniques sont avérées.

Votre loyauté également que j’ai eu loisir à vérifier pendant la quarantaine de jours où vous vous êtes tenu à mes côtés pour gérer la crise sociopolitique que le pays traverse. Enfin, vous avez un sens élevé de l’Etat et de l’éthique. Je n’ai aucun doute que vous vous assumerez en tant que coordinateur de l’action gouvernementale, chef de l’administration publique, chef de la majorité présidentielle, et qu’il plaise à Dieu, chef possible d’une majorité pour l’avancement et le progrès du Mali, le seul progrès du Mali», a-t-il soutenu.

Cette majorité, poursuivra le chef de l’Etat, vous savez combien je la souhaite, combien je l’ai voulue et la veux avant même qu’elle fasse partie des recommandations de la CEDEAO. Je continue d’y croire et d’y travailler. Pour lui, un gouvernement d’union nationale en ce temps d’épreuves constituerait une solide garantie. Elle sera la vitrine du Mali rassemblé, réuni et remobilisé pour le seul combat qui vaille : celui pour la sécurité et l’intégrité du territoire, celui pour le bien-être du peuple, celui enfin pour un avenir serein pour l’écrasante majorité de la population, à savoir la jeunesse, dont vous savez combien elle m’est chère, l’avenir du pays.



Les cinq grandes lignes édictées au gouvernement restreint

A en croire le chef de l’Etat, en droite ligne des recommandations du sommet de la CEDEAO tenu le 27 juillet, l’Exécutif restreint doit, de manière volontariste et dans la plus grande solidarité : Travailler au retour de la normalité, de la concorde et de la paix sociale et créer, ce faisant, les conditions propices à la formation d’un gouvernement d’union nationale ;

Diligenter une enquête minutieuse et crédible sur les pertes en vies humaines ainsi que sur les atteintes aux biens publics et privés tant à Bamako les 10, 11 et 12 juillet que précédemment lors des manifestations qui ont eu lieu à Kayes et Sikasso notamment. Toutes les responsabilités devront être situées pour que des mesures soient prises et des sanctions efficaces sur la base du droit. Il lui est également instruit d’accélérer l’opérationnalisation des mécanismes de suivi de la mise en œuvre des recommandations du Dialogue national inclusif ; d’étudier les voies et moyens de la mise en place d’un fonds d’indemnisation des victimes desdites manifestations ou de leurs ayant droit et de mobiliser toutes les énergies et les ressources requises pour l’application immédiate et complète de l’article 39.



En plus des départements régaliens qu’il vous incombe d’animer, Monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, vous devrez surveiller l’évolution globale du pays et en rendre compte. En particulier, il vous incombera de vous pencher de toute urgence sur deux aspects des plus stratégiques. Il s’agit des contingences de la saison agricole et des complexités de la pandémie du corona virus. Tous les crédits nécessaires pour une bonne campagne agricole devront être libérés, a instruit le Président IBK.

« Monsieur le Premier ministre, Messieurs les membres du gouvernement,

La recette, pour accomplir la mission ardue qui est la vôtre, sera de savoir rester humble, de garder vos portes ouvertes et vos mains tendues. Je vous en sais capable les uns et les autres. Faites en sorte que les compétences existant tant dans la majorité que dans l’opposition et la société civile puissent venir vous aider à conforter la marche du Mali. Nous sommes tous fils de ce pays, tous en soucis de ce pays, tous à la stabilité de ce pays. Cela sera à votre honneur, à notre honneur, et au seul bénéfice du grand pays que nous sommes.

Je souhaite être le président d’un Mali dont les enfants se redonnent la main. Car c’est ma conviction profonde que, malgré les incompréhensions et les malentendus, nous n’avons pas le choix, nous sommes appelés à rester ensemble. Notre destin est solidaire. Notre salut n’est pas dans les barricades. Il est dans notre complicité. Nul ne se sauvera sans les autres. Nous nous sauverons ensemble. Qu’à Dieu ne plaise nous périrons ensemble. Inchallah nous survivrons et de la plus belle façon », a déclaré le chef de l’Etat.

Oui au dialogue, mais pas au désordre

A en croire le chef de l’Etat, il est dans leur capacité à entendre les cris et les plaintes, et à répondre à une demande sociale forte. Sur ce, engage-t-il le Premier ministre. Toutefois, rappelle-t-il, la loi et l’ordre doivent prévaloir. Il est impossible de transiger là-dessus. Ce sont là les prescriptions et les préalables de l’Etat de droit que nous ambitionnons de construire, indique l’orateur. Ces prescriptions ne sont pas l’ennemi du dialogue et du rassemblement auxquels j’appelle notre peuple, ajoute IBK. Ma rencontre avec le Conseil supérieur de la magistrature, souligne-t-il, m’a rassuré quant au dire du droit dans notre pays, à la qualité de dire le droit dans notre pays. « Les magistrats maliens m’ont rassuré. J’ai vu des hommes et femmes de qualité, soucieux du droit et son effectivité au service du peuple malien. Je comprendrais également que la recherche du consensus ne doit pas se faire au détriment des urgences et de la norme. Car il y a un peuple à servir et de pressants défis à relever, il est important de fixer des délais et des garde-fous », a-t-il précisé.

Partant, le Président Ibrahim Boubacar Keïta redonne l’assurance qu’il tenterait, tout ce qui est dans son pouvoir, pour apporter aux brûlants dossiers du pays les solutions idoines.

Oumar KONATE
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