Le ministre de la Justice, Garde des sceaux et des Droits de l’Homme, Me Kassoum Tapo a, au cours d’un point de presse, hier, répondu aux leaders du M5 qui l’accusent d’être à la base des » condamnations expéditives de leurs jeunes « . A ses dires, il » n’a donné aucune instruction de répression » contre les militants du mouvement de contestation.
Au moment où l’on constate que la désobéissance civile tourne aux poursuites judiciaires, des voix, dont celle de Me Mohamed Ali Bathily, se sont élevées pour critiquer, avec ardeur, le nouveau ministre de la Justice.
Ce dernier a répliqué hier en précisant qu’il n’est pas intervenu dans les jugements et n’a pas donné instruction de répression contre les jeunes du M5. Selon lui, les faits de fermer les lieux de travail et de barricader les routes sont une entrave à la liberté publique et de circulation. Lesquels faits sont, précise-t-il, interdits et punis par la loi.
Le ministre dit avoir plutôt instruit aux procureurs de ne pas maintenir les détenus sous mandat de dépôt pendant un mois voire trois, sans jugement. Toute chose qui justifie, selon lui, la » comparution immédiate des personnes interpellées devant des juges du siège « . Cet avocat, devenu ministre, estime que » force doit rester à la loi « , même si, déclare-t-il, » je n’ai aucune envie particulière d’envoyer qui que ce soit en prison « . Et d’ajouter : » Je ne suis ni formé, ni habitué à cela « .
Pour ce qui est des enquêtes pour situer les responsabilités des tueries et des destructions de biens, des 10, 11, 12 juillet dernier, Me Tapo révèle qu’une information judiciaire est en cours. Il affirme avoir demandé que la MINUSMA et la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) soient associées aux investigations pour garantir une enquête indépendante. Il a promis que toutes les responsabilités seront situées dans cette affaire.