Au sommet extraordinaire de la CEDEAO, tenue par visioconférence le 26 juillet, Alassane Dramane Ouattara et Alpha Condé ont été, selon des sources crédibles, les plus bavards et les plus malveillants face à la contestation du Mouvement né le 05 juin sur la Place de l’Indépendance, pour gagner les régions du Mali et une bonne frange de la Diaspora malienne.
Le jeudi 06 août, nous avons compris que la vertu républicaine ne sied pas à ces deux vieillards cacochymes qui, à 78 ans pour l’un et 82 ans pour l’autre, ont déclaré leurs candidatures pour un 3ème mandat. Les heures de lucidité dans une journée du président guinéen se comptent sur les doigts d’une main tandis que Alassane Ouattara ne fait pas trois cérémonies officielles sans donner des signes inquiétants d’une santé déclinante. L’âge cumulé des deux pépés fait 160 ans alors que l’espérance de vie en Guinée et en Côte d’Ivoire ne dépasse pas 58%. Au même moment 80% de leurs populations ont entre 0 et 30 ans !
Être seulement candidat dans ce contexte relève de la sorcellerie et lorsque cette candidature est imposée au prix d’un minable forcing, ça devient satanique !
Et pourtant, c’est ce qu’ont fait nos « deux indispensables » en prenant l’initiative de réformes constitutionnelles qui n’avaient d’autre but que de servir de prétexte à une candidature par effraction. « Nous sommes dans une nouvelle République et on remet les compteurs à zéro ! ». Deux chefs d’Etat qui s’amusent ainsi avec la Constitution de leurs pays ne pouvaient que choisir le camp de IBK pour l’aider à étouffer le M5-RFP, de crainte d’une dangereuse contagion chez eux. Ces hommes qui nous gouvernent ont perdu toutes les batailles. D’abord, celle de la gestion efficace et performante de l’Etat. Les taux de croissance à deux chiffres de Ouattara masquent à peine une pauvreté qui ne recule pas ; Alpha Condé ne brandit devant ses visiteurs que quelques hôtels, un bout d’électricité et un peu d’eau courante pour montrer qu’il a mieux fait que le général Conté mais la Guinée attend encore le développement. IBK complète bien le trio avec ses routes défoncées, y compris au cœur de L’ACI, révélant un gouvernement qui ne construit rien de nouveau mais se révèle incapable d’entretenir les infrastructures héritées.
Mais l’histoire jugera encore plus sévèrement ces « drogués du pouvoir » pour manquement à la morale. Quel démocrate africain ne s’est soucié des déboires de Alpha Condé lorsqu’il escaladait le mur de l’ambassade du Sénégal à Conakry pour s’y réfugier et échapper aux sbires de Lansana Conté. Ses détracteurs l’avaient même surnommé le « margouillat » pour sa prouesse à faire le mur. Qui ne se souvient aussi de ses engagements en 2010 sur le respect scrupuleux de la Constitution guinéenne ?
Alassane Ouattara a surfé sur une émotion encore plus forte. Le vieux roublard a tellement su se mettre dans la peau d’une victime que les démocrates africains ont accepté et même demandé que la Constitution ivoirienne fut mise de côté pour permettre au fils de Dramane de participer à la compétition électorale. Mieux, les Africains trouvèrent des excuses à la rébellion de septembre 2002 qui avait placé Gbagbo devant le choix de laisser ADO devenir candidat ou prendre le risque d’une partition de la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui Guillaume Soro, le faiseur de roi est en exil et on ne compte pas les morts en Guinée pour cause de refus d’un 3ème mandat. Tous ceux qui ont milité pour l’ascension de ces hommes rasent les murs de honte et de culpabilité.
Comme si tout cela ne suffisait pas comme capitulation morale, IBK a installé son fils à l’assemblée nationale pour mieux le placer au cœur du système. Ibrahim Ouattara alias « Photocopie » est le frère de Alassane avec rang de ministre d’Etat à la présidence de la République pour être la Tour de contrôle de la distribution des privilèges et des prébendes.
Mohamed Condé, le fils de Alpha, est un homme d’affaires prospère, gavé jusqu’à l’overdose aux marchés d’Etat.
Toutes ces impostures ne resteront pas sans réponse des peuples. Il va y avoir du sport dans l’espace CEDEAO !
Le M5-RFP, qui a fait œuvre pionnière dans la mobilisation contre la mauvaise gouvernance, doit faire preuve d’une détermination redoublée dans la lutte pour mieux inspirer nos frères et voisins à refuser énergiquement l’inacceptable.