Les Maliens comprendront-ils à temps que leur pays est dans la ligne de mire de déstabilisateurs de tous poils qui ne visent qu’à désintégrer la République pour faire le lit à une entité forte de l’Azawad appelée à sortir du giron de l’État originel? Grave question existentielle.
Le Mali est dans la tourmente, c’est peu dire. Le drame, c’est que les plus hautes autorités du pays sont prises dans la spirale des complotistes qu’elles croyaient être leurs alliés sur la scène internationale. Malheureusement, ceux-là qui ont donné à croire à Ibrahim Boubacar Keïta qu’ils le soutiendront envers et contre tout sont aujourd’hui ceux qui sapent son régime, avec la volonté manifeste de conduire le Mali à la partition pour parvenir, d’abord à accorder une large autonomie à l’Azawad, et ensuite à proclamer l’indépendance de ce territoire riche en ressources naturelles.
Et c’est au moment où le pouvoir malien est acculé par une fronde sociopolitique de plus en plus virulente, qu’il se trouve pratiquement pris à la gorge, qu’un lobbying international de mauvaise saison le prend pour cible aux fins de pressions et de chantages. À peine apprend-on, en effet, que deux principales branches de l’irrédentisme kidalois ont fusionné pour constituer un mouvement armé plus costaud et plus efficace, c’est la hiérarchie militaire malienne qui est prise pour cible. Les officiers supérieurs de l’armée nationale, à travers des figures respectées, sont présentés comme les complices actifs des milices qui font régner la terreur partout dans le pays.
Le très respecté Général Kéba Sangaré est ainsi indexé comme responsable de la deuxième tuerie massive d’Ogossago par négligence, si ce n’est pas par soutien tacite, et il aurait même fait à sa hiérarchie un rapport mensonger. De quoi discréditer pour de bon un officier considéré par ses troupes comme un chef militaire exemplaire qui a vissé à l’âme le serment de servir la patrie jusqu’au sacrifice suprême. Mais la cinquième colonne contre nos forces armées est au cœur même du système des Nations-Unies dont on connaît la volonté et la détermination de scinder le Mali comme ce fut le cas avec le Soudan. Le complot fomenté de l’extérieur ne souffre d’aucun doute. L’Accord d’Alger, cancer dans le poumon malien, doit s’appliquer, vaille que vaille.
La cabale vise singulièrement le Général Moussa Diawara, patron des services de renseignements du Mali, pour plusieurs raisons. L’homme est suffisamment informé de plusieurs intrigues internationales contre l’intégrité du territoire malien. En plus, de toute évidence, il est dorénavant l’unique pilier sur lequel reposent maintenant IBK et son régime. Abattre le Général Moussa Diawara est le moyen le plus efficace pour arracher à IBK, non plus une large autonomie pour Kidal, mais la pleine administration de cette région par les mouvements armés séparatistes et ouvertement indépendantistes. Général Moussa Diawara serait ainsi celui qui a mis pression sur le gouvernement souverain du Niger pour obtenir l’élargissement de malfrats qui lui payent mensuellement de substantiels émoluments. Un comble inimaginable.
Mais c’est aux Maliens d’ouvrir les yeux et de se rendre à l’évidence que l’on vise la destruction de leur pays à travers la culpabilisation et la déstabilisation de l’institution militaire. Après les Généraux Moussa Diawara et Kéba Sangaré, les pamphlétaires serviront bientôt d’autres feuilles de choux pour saper le moral de tous. Il convient de s’y préparer.