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Mali: coups de feu dans un camp militaire proche de Bamako
Publié le mardi 18 aout 2020  |  AFP
CAMP
© AFP
CAMP DE KATI: l`opération "sanya" neutralise les mutins
Kati, le 03 Octobre 2013 au Camp Soundiata Keita. Une opération conduite par l’état-major général des armées, Dahirou Dembélé a abouti à la neutralisation sans violence des éléments impliqués dans des évènements du lundi dernier au camp Soundiata de Kati
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Les raisons de ces coups de feu restent encore inconnues.

«Ce matin, des militaires en colère ont pris les armes au camp de Kati et ont tiré en l'air. Ils étaient nombreux et très nerveux», a déclaré à l'AFP un médecin de l'hôpital de Kati. «Ça tire, ça tire en l'air à Kati. Ce sont des militaires», a confirmé une source sécuritaire malienne sur place.


Les raisons de ce coup de colère des militaires n'étaient pas immédiatement claires. «Nous suivons attentivement la situation. La hiérarchie militaire est entrée en contact avec les troupes, on fera une déclaration officielle dans la journée», a déclaré à l'AFP une source au ministère de la Défense, qui s'est refusée à parler de «mutinerie».

L'ambassade de France au Mali a recommandé la prudence. «Compte tenu des tensions rapportées ce matin 18 août à Kati et Bamako, il est instamment recommandé de rester chez soi», a indiqué sur Twitter l'ambassade. Le Mali, épicentre de la menace jihadiste au Sahel depuis 2012 , est confronté depuis juin à une grave crise socio-politique.

Nouvelles manifestations cette semaine

Lundi, l'opposition a annoncé de nouvelles manifestations cette semaine pour réclamer le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta, avec en point d'orgue l'occupation d'une place symbolique au cœur de Bamako vendredi et samedi. À ces revendications politiques s'ajoute une «situation sociale délétère», a souligné lundi une responsable syndicale, Sidibé Dédéou Ousmane.

Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques du Mali (M5-RFP), qui mène depuis juin la plus importante contestation du pouvoir depuis le coup d'État de 2012, est une coalition hétéroclite de guides religieux, d'opposants politiques, de membres de la société civile et de syndicalistes. Il a refusé jeudi dernier une rencontre avec le président Keïta proposée par le médiateur des États ouest-africains, l'ex-président nigérian Goodluck Jonathan, fixant notamment comme préalable la fin de la «répression» contre ses militants.

Le weekend du 10 juillet, une manifestation à l'appel du Mouvement du 5 juin a dégénéré en trois jours de troubles meurtriers. L'opposition évoque un bilan de 23 morts et plus de 150 blessés. Le Premier ministre, Boubou Cissé, a parlé de 11 morts et l'ONU de 14 manifestants tués.

La crise actuelle est partie de l'invalidation d'une trentaine de résultats des législatives de mars-avril par la Cour constitutionnelle, dont une dizaine en faveur de la majorité du président Keïta.

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