Lassitude dans le camp M5-RFP : La parole prend désormais le dessus sur l’acte

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Publié le mardi 18 aout 2020 | aBamako.com

© aBamako.com par momo
Conférence de presse du M5-RFP
Bamako, le 14 Juillet 2020, le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a animé une Conférence de presse au siège de la CMAS.

C’est une lapalissade de dire aujourd’hui que le facteur temps joue en faveur du président IBK et de son régime dans le bras de fer qui les oppose à leurs contestataires réunis au sein du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP). Trois mois après le début de la contestation, les acteurs semblent s’essouffler dans les manifestations. Rien de tout ce qui avait été annoncé lors du dernier rassemblement en date, celui du 11 août dernier, n’a été perceptible dans la cité jusqu’à ce jour.

Dispersés à coups de gaz au lendemain de ce rassemblement à la place de l’Indépendance à Bamako, les manifestants qui venaient ainsi de passer leur première nuit sur place, ont été dissuadés à mettre prématurément fin à ce qu’ils appelaient par sit-in et veille permanents. Dès lors, plus rien à se mettre sous la dent mais le M5-RFP feint de dissimuler le poids économique des manifs sur son budget ainsi que l’effet des appels à la retenue venant notamment de Nioro du Sahel et d’autres horizons.

La suite, c’est du dilatoire qui ne dit pas son nom. Le verbe prend le dessus sur l’acte. En témoigne la conférence de presse tenue hier lundi ; occasion à laquelle les responsables du M5-RFP ont encore annoncé des mesures dont la concrétisation semble chimérique. A l’image des forcenés ne sachant plus à quel saint se vouer pour assouvir leur soif démesurée, les meneurs de la contestation ont ‘’exigé’’ : « des excuses pour les propos inacceptables et diffamatoires tenus par M. Ibrahim Boubacar Keita lors du dernier sommet des chefs d'état de la CEDEAO contre notre Mouvement et son Autorité morale l’Imam Mahmoud Dicko, nous qualifiant d’islamistes voulant installer une Etat théocratique ». Exiger des excuses de celui à qui on réclame la démission a une connotation onirique, a t-on appris de certains salons feutrés de la place car, explique t-on, un chef ne peut céder à la fois son poste convoité et sa dignité d’homme.

Autres mesures quasiment irréalisables, le M5-RFP a décidé une intensification de la lutte à travers des caravanes, marches et processions à travers les six communes de Bamako, Kati et les quartiers de Sénou et Kalaban-Coro, mais également dans les villes et campagnes, sur les grands axes routiers interurbains et frontaliers, le tout couronné par de grands rassemblements et sit-in populaires, et ce, jusqu’à l’atteinte de l’objectif qu’il s’est fixé: la démission de M. Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime. Et comme pour signifier indirectement que ceux qui sont appelés à manifester de la sorte n’ont pas forcément assez ménagé leurs montures pour aller si loin, le M5-RFP a à peine voilé son ‘’SOS’’ à l’endroit de la communauté internationale.

« Le M5-RFP appelle toute la Communauté internationale à soutenir le Peuple Malien dans sa quête de paix et de réconciliation nationale, de démocratie véritable et de mieux-vivre, à travers l’ouverture d’une Transition républicaine, la tenue de concertations nationales pour convenir de solutions endogènes à la crise créée et entretenue par M. Ibrahim Boubacar Keita, et permettre ainsi de sauver le Mali. » Peut-on lire à la chute de la déclaration qui a sanctionné la conférence de presse d’hier.

André SEGBEDJI/abamako.com

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