Candidat à sa propre succession, le directeur général sortant de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), le Nigérien Mohamed Moussa, a été reçu hier à la Base B par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Mohamed Moussa était venu demander conseil au chef de l’État et solliciter son soutien. «Il y a quatre ans, les chefs d’État m’ont fait confiance pour diriger cette organisation. Arrivé à la fin de mon mandat, il était nécessaire que je vienne rendre compte de l’exécution de ce mandat. Je viens d’expliquer au président de la République la situation actuelle de l’Asecna et lui demander son soutien pour un second mandat», a déclaré le diplomate nigérien à sa sortie d’audience.
Cette volonté de rempiler s’explique, selon Mohamed Moussa, par sa détermination de mener à termes des projets innovants entrepris et chers aux chefs d’États. «Les chefs d’État ont décidé de créer un marché unique de transport aérien pour l’Afrique.
Depuis le 10 août, nous avons lancé le projet de ciel unique pour l’Afrique nécessaire à cet effet. Nous avons déjà lancé un signal expérimental qui permettrait aux avions de naviguer, de circuler, de voler, d’atterrir, de rouler grâce à un signal satellite», a-t-il confié, précisant que c’est certainement le plus grand projet jamais réalisé en matière d’aviation civile parce que «nous avons un espace trop grand».
Pour y arriver, l’Asecna a, sous son leadership, obtenu l’accord de toutes les instances : l’Union africaine et l’Union européenne qui a financé les études déjà terminées. Mohamed Moussa ajoutera qu’il est arrivé déjà à faire voter les textes par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) pour avoir le statut de fournisseur de service espace pour l’Afrique et l’océan Indien.
«Mais ce n’est qu’en 2022 que nous pourrons utiliser ces systèmes satellites. Il faut une longue période d’expérimentation et beaucoup de certification», a expliqué le directeur général sortant de l’Asecna.
Moussa Mohamed juge «positif» le bilan de son premier mandat, ajoutant que les quatre années qu’il a passées à la tête de l’organisation ont été marquées «par un travail constructif et de dialogue avec les travailleurs».
Grâce au soutien de tous, des avancées technologiques inimaginables pour l’Afrique ont été faites et toutes les capitales ont été dotées de guidage radar, a-t-il expliqué. «J’ai reçu à faire surveiller tous les avions qui naviguent dans l’espace de 16 millions de km2, soit une fois et demi l’Europe entière. Une prouesse réalisée par les techniciens africains», a insisté le diplomate nigérien. Et de marteler que les pays qui peuvent prétendre avoir cette capacité technique de couvrir un espace aussi grand par satellite et d’y visualiser en temps réel, sont rares.
«Au regard de ces réalisations, le président de la République m’a encouragé pour le travail abattu en quatre ans et m’a demandé de faire en sorte que l’Asecna soit toujours en capacité d’assurer la sécurité arienne, particulièrement au Mali qui est un pays enclavé comme le Niger».
Pour mémoire, l’Asecna compte 18 États membres, dont 17 pays africains que sont le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée-Bissau, la Guinée Équatoriale, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad, le Togo, les Îles Comores et la France. Son directeur général est élu pour un mandat de quatre ans, renouvelable une seule fois.