On en sait un peu plus sur les raisons qui ont motivé les militaires à exprimer leur mécontentement ce mardi matin. Des coups de feu ont été entendus dans la matinée au camp militaire Soundiata-Keïta de Kati, situé à 15 km au nord de Bamako. Des hommes armés ont fait irruption dans le camp à bord de pick-up, avant que des tirs ne soient échangés avec les militaires présents sur le site. Ensuite le cap est mis sur Bamako pour l’arrestation de hauts gradés puis du président IBK et son premier ministre Boubou Cissé
A l’origine de ce qu’on pourrait appeler par coup d’Etat, un limogeage et la publication d’un document qui porte sur les conditions d’avancement des militaires. En effet, à la veille, le président de la République avait procédé à un limogeage susceptible d’ouvrir la boîte à Pandore par ces temps si fragiles où lui et son régime sont fortement secoués par la rue. Le Lieutenant-Colonel de la Gendarmerie Ibrahim TRAORÉ, jusque-là, chef de la Sécurité Présidentielle a été remplacé par le Colonel-major Ibrahim NOMOKO qui cumule désormais le poste de l’Aide de Camp et de Chef de la Sécurité du Président IBK. Le locataire de Koulouba ignorait peut-être qu’il pouvait faire les frais d’une telle décision. Ce limogeage n’a nullement reçu l’adhésion des hommes de rang proches de la victime.
Dans la foulée de ce changement brusque dont Dieu seul connaît les fondements, l’Etat-major des armées sort un document dans lequel sont détaillées les conditions qu’un militaire est censé réunir pour jouir d’un avancement dans les grades. C’est sans compter sur l’exaspération de la situation dans les garnisons où certains militaires n’attendaient qu’un moindre alibi pour gonfler le thorax. C’est désormais chose faite. Le président IBK et son Premier ministre Boubou Cissé sont désormais aux arrêts et emmenés au camp de Kati pour des discussions selon les propos du chef de la mutinerie.