Le mardi 18 août dernier, le Mali a connu une rupture constitutionnelle, par l’intrusion des militaires sur la scène politique. Cette situation est consécutive à la crise socio-politique que le pays vit depuis la proclamation des résultats des législatives de mars et avril derniers par la Cour constitutionnelle.
Cet acte qu’il faudra désormais appeler de son vrai nom, à savoir un putsch, a été consommé, après avoir contraint IBK à la démission pour se donner bonne conscience. Cette démarche empreinte de tromperie est irrecevable.
Que vaut juridiquement une démission obtenue par la force? Elle est nulle et non avenue.
Les aventuriers, constitutés de militaires, conseillés par des psdo- démocrates, ont officialisé, dans l’après midi d’hier, le nom de l’homme fort du régime: Col Hassimi Goita.
Dans leur déclaration, lue aux environs de 4h30 du matin, le groupe d’aventuriers fait une profession de foi. Sans évoquer le respect des libertés, de toutes les libertés, surtout celle d’expression, gage d’une société libre et démocratique.
Ce qui est souhaitable, c’est bien le retour à une vie constitutionnelle normale, bien qu’il soit difficile et compliqué dans le contexte actuel.
Le retour à une vie constitutionnelle normale s’impose. Si des réalités objectives, soutenues par le réalisme politique, empêcheraient le retour d’IBK aux affaires, les vrais constitutionnalistes, pas ceux qui sont politisés, doivent nous trouver une succession, en dehors des putschistes aventuriers. Par exemple le président de la Cour constitutionnelle ou de la Cour suprême.
Le Mali, étant au dessus de nous tous, la classe politique actuelle doit se retirer du jeu politique pour laisser émerger une nouvelle race d’hommes politiques, pour la paix, la sécurité et le vivre ensemble.
Quant aux aventuriers, ils doivent savoir qu’ils marchent sur des oeufs, même s’ils ont l’onction des politiques qui ont créé les conditions objectives du putsch.
Ils doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas gérer le pays, sans la Communauté internationale ( CEDEAO, UA, UE, ONU et les autres).
De ce fait, ils ne pourront pas conduire une transition. Leurs places, c’est bien le centre et le nord du Mali.
Le changement de régime par les armes est un crime imprescriptible, alors que même la Constitution n’a pas été suspendue par les hors la loi.
En 2012, le putsch scélérat de Sanogo a bénéficié d’une amnestie non conforme à la loi fondamentale. Quid des aventuriers actuels?