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Après le CMLN, le CTSP et le CNRDRE, voici le CNSP aux commandes: A quand la fin de l’interminable cycle de coups d’Etat au Mali ?
Publié le vendredi 21 aout 2020  |  Infosept
Rencontre
© aBamako.com par AS
Rencontre entre le président du CNSP et le Secrétaire Général du Ministère de la Défense
Description: Bamako, le 19 août 2020. Le président du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), le colonel Assimi GOÏTA a rencontré le Secrétaire Général du Ministère de la Défense
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Pour la quatrième fois de son histoire, le Mali vient de connaitre ce mardi 18 Août 2020 un autre coup de force, mettant fin à sept ans de règne du régime Ibrahim Boubacar Keita. Ce coup d’Etat, différent des trois précédents, a été salué par une écrasante majorité des maliens qui en avaient assez de la gestion chaotique des affaires par IBK et ses proches. Les nouveaux hommes forts du Mali ont promis de rendre le pouvoir aux civils après des élections transparentes et crédibles. Quant à la gestion de la transition, ils se disent prêts à définir ses contours avec toutes les forces vives de la Nation. Faudrait-il avoir confiance en ces militaires qui ont pris le pouvoir, quant à leur volonté de rendre le pouvoir au terme de la transition ? La classe politique devrait-elle diaboliser les putschistes ou collaborer avec eux ? Quel doit être le sort à réserver aux désormais anciens dignitaires du régime IBK ?
Les maliens se sont réveillés ce mercredi 19 Août avec cinq nouveaux visages, méconnus de la majorité des maliens, qui sont désormais les maitres de leur destin. Cinq officiers autour d’une table filmés par l’ORTM au milieu desquels un certain colonel Ismaël Wagué lisant l’adresse à la nation, tel a été le plat servi par les nouveaux hommes forts du Mali. Leur déclaration avait été précédée par celle du Président de la République sortant IBK, qui a accepté de rendre sa démission, de dissoudre l’Assemblée Nationale et le Gouvernement. Qui pouvait imaginer un tel scénario après le stupide coup d’Etat perpétré par une autre junte dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo un 22 mars 2012 ? Et pourtant, depuis trois mois, le spectre d’un coup d’Etat planait sur le Mali. Un Mouvement créé le 5 juin et regroupant des forces politiques et d’associations de la société civile, avait entamé un combat sans répit avec un seul mot d’ordre la démission d’IBK et de son régime pour incompétence et incapacité à résoudre les problèmes majeurs de notre pays. Les revendications de ce mouvement étaient celles d’une frange importante de notre pays, c’est pourquoi le coup de force a été suivi par un nombre important et imposant des citoyens.
Face à l’inaction, à l’indifférence du régime et à l’exacerbation des crises à la fois sécuritaire, avec son lot des morts, de déplacés et une grave crise sociopolitique, caractérisée par un manque criard des services sociaux de base et des élections législatives dont les résultats ont été tripatouillés par la Cour Constitutionnelle aux ordres du pouvoir, les maliens avaient les regards tournés vers l’armée pour débarrasser le pays du régime corrompu d’IBK. Elle a fini par descendre dans l’arène politique, en mettant fin au calvaire du peuple.
Pour rappel, ce coup de force est différent de celui du 22 mars 2012, car le pays est aujourd’hui au bord du chaos, sa gouvernance est la moins vertueuse et les maliens souffrent le martyr depuis sept ans. Pourquoi ne pas applaudir un coup d’Etat dans un pays où les 75 % du territoire échappent au contrôle de l’Etat central ? Comment l’armée peut-elle s’accommoder des conditions exécrables, victime de corruption et payant un lourd tribut, sans réagir ? En effet, les officiers mutins se sont rendus compte que la colossale somme qui a été déboursée dans le cadre de la loi de programmation militaire a atterrie dans les poches de certains hauts gradés proches de la famille présidentielle. Conséquences de ces détournements ce sont les hélicoptères qui sont cloués au sol ou des blindés en cartons exposant les militaires au danger de mort face à des terroristes bien armés. Donc la coupe était entièrement pleine pour agir et mettre hors d’état de nuire celui qui cristallise toutes les frustrations, à savoir IBK. A la question de savoir s’il faut faire confiance aux mutins ou pas, la réponse est bien entendu oui, car sachant bien que la communauté internationale n’acceptera pas que les militaires gardent longtemps le pouvoir, ils respecteront les délais consensuels fixés de concert avec les forces vives de la nation. En plus du regard de la Communauté internationale, les officiers mutins sont des intellectuels. C’est pourquoi ils ont mené avec professionnalisme le coup d’Etat sans effusion de sang. Ils sauront être à la hauteur. Donc, après des signes d’ouverture, les putschistes méritent d’être accompagnés pour mener le bateau de la transition à bon port au grand bonheur des maliens.
Youssouf Sissoko
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