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Au Mali, les putschistes pourront-ils résister aux pressions internationales?
Publié le dimanche 23 aout 2020  |  jdd
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© aBamako.com par AS
La CEDEAO rencontre le CNSP
Bamako, le 22 Août 2020, les émissaires de la CEDEAO ont rencontré le CNSP à l`hôtel Salam.
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Les militaires qui ont renversé le président malien Ibrahim Boubacar Keïta ont promis des élections rapides et bénéficient d'un soutien populaire. Ils font aussi face à d'énormes pressions et ont été sanctionnés par l'Union africaine et la Cedeao.
Des soldats du Comité national pour le salut du peuple lors d'un rassemblement de partisans au coup d'Etat, vendredi à Bamako.
Des soldats du Comité national pour le salut du peuple lors d'un rassemblement de partisans au coup d'Etat, vendredi à Bamako. (Reuters)
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Retour sur terre pour les putschistes maliens. Après la grande "fête" vendredi dans les rues de Bamako où ils ont été acclamés, les officiers du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) qui ont renversé le président ­Ibrahim Boubacar ­Keïta (IBK) mardi ont rencontré hier une délégation de la Cedeao emmenée par l'ancien président nigérian ­Goodluck ­Jonathan. S'ils ont ­affirmé recevoir ces émissaires avec "plaisir", les nouveaux hommes forts du pays savent pourtant qu'ils marchent sur un fil et qu'ils devront faire preuve d'ingéniosité pour ne pas en tomber.

Jusqu'à présent, la junte est parvenue à se donner un semblant de crédibilité. Après quelques heures de troubles qui ont suivi le coup d'État, les militaires ont aisément fait revenir le calme dans la capitale. En signe d'"ouverture", ils ont aussi libéré deux de leurs dix-neuf "prisonniers" et autorisé samedi la délégation ouest-africaine à rencontrer le président déchu, détenu au camp militaire de Kati. Promettant des élections rapides, ils ont également rencontré des représentants du parti jusqu'alors au pouvoir. Les putschistes peuvent enfin se targuer d'un indéniable soutien populaire et de la bénédiction du M5, ce ­mouvement anti-IBK né en juin.

Sanctions régionales
Cela sera-t-il suffisant pour résister aux énormes pressions auxquelles ils font face? Dès mercredi, l'Union africaine suspendait le Mali de ses instances. Le lendemain, les chefs d'États de la Cedeao optaient pour des sanctions économiques en maintenant la fermeture de toutes leurs frontières terrestres et aériennes ainsi que l'arrêt de toutes les transactions financières et ­commerciales avec le Mali.

Face à cet isolement régional, le destin de la junte pourrait dépendre de l'attitude des grandes puissances impliquées dans la région, la France en tête. Même si Paris a condamné le coup d'État et exigé la libération d'IBK, elle n'a pas, à la différence de la Cedeao, explicitement demandé qu'il soit rétabli dans ses fonctions. Une façon de temporiser? L'essentiel pour Paris et ses 5.100 soldats engagés au Sahel est, comme l'a rappelé ­Emmanuel ­Macron mercredi, "la stabilité" du Mali afin de poursuivre la lutte contre les mouvements djihadistes. En quête de soutien, les officiers pourraient être tentés par les avances de la Russie. Vendredi, son ambassadeur était ainsi parmi les premiers à être reçu au camp de Kati.
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