Dans la journée du mardi 18 août 2020, un groupe de militaires a mis fin au règne du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), qui a annoncé tard dans la nuit sa démission, la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement.
Ce coup de force, intervient après plusieurs mois de mobilisation du peuple sous la bannière du M5-RFP, à l’intérieur comme dans la diaspora, avec comme mot d’ordre: le départ d’IBK et de son régime.
Certes, le renversement d’un régime démocratiquement élu est condamnable et regrettable, il pourrait cependant être l’amorce d’une nouvelle ère pour notre pays et pour notre peuple.
Visiblement, ce vaillant peuple a trop souffert des affres d’une gouvernance oligarchique et prédatrice au sein de laquelle l’intégrité était un délit, la corruption, le népotisme et le déni de justice, érigés en mode de gestion publique dans une ambiante atmosphère d’impunité.
Cette énième rupture de l’ordre constitutionnel (4ème quatrième du genre pour notre pays) est l’expression clinique de la fragilité de notre système démocratique et institutionnel. Et il représente une opportunité pour redresser notre pays et notre processus démocratique.
Au- delà des débats sur la légalité et l’opportunité de l’intrusion des militaires sur la sphère républicaine et des concerts de condamnations, la complexité et la profondeur de la situation, interpelle à un sursaut national pour faire face aux immenses défis de l’heure.
Pour ce faire, les nouvelles autorités politiques (Comité national pour le salut du peuple) doivent de toute urgence prendre langue avec les forces vives de la nation, pour définir ensemble les termes de référence et le calendrier d’une conférence nationale souveraine.
Pour notre part, cette conférence nationale souveraine doit brosser l’état de la nation, définir les organes de la transition, ses missions et sa durée, et plancher sur la question de l’année scolaire et de l’éducation nationale, de la paix au nord et au centre, la défense nationale et la gouvernance etc.
En outre, cette opportunité doit être mise à profit pour opérer des reformes politiques, structurelles institutionnelles, et territoriales pour la sauvegarde de la démocratie, la refondation de l’État sur des bases nouvelles, pour un nouveau Mali.