Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition et président de l’URD est depuis cinq mois aux mains des terroristes. Si des efforts sont en cours pour sa libération, un fait semble l’empêcher de revenir à la maison.
Après plusieurs mois sans contact avec les membres de sa famille, le CICR vient de donner espoir à la famille de Soumaila Cissé. L’institution humanitaire qui a pour mission de protéger et d’assister les personnes victimes de conflit armé et d’autres situations de violence, dit avoir « remis à un membre de la famille de Soumaila Cissé des lettres de la part de ce dernier ». Alors, recevoir des lettres de la part du président de l’URD veut dire quoi ? Même si nous ignorons la date à laquelle les lettres ont été rédigées, elles pourraient être le signe que le chef de file de l’opposition est en vie.
Cette révélation du CICR corrobore ce qu’avait dit l’ancien Président de la République à savoir que son « frère Soumaila Cissé se porte bien et qu’il va bientôt nous rejoindre ». Depuis la sortie d’IBK, les maliens avaient espérer, jusqu’à perdre patience. Par la suite, des commentaires fusaient de partout sur l’identité des personnes qui ont enlevés Soumi-champion et les raisons de leur forfait. A ce sujet, un journal malien est allé jusqu’à dire que le chef de file de l’opposition est détenu dans un bunker à Sébénikoro (Quartier de Bamako où se trouve la résidence privée du Président IBK). Le lendemain, l’URD à travers son premier vice-président, le Pr Salikou Sanogo, a fait une déclaration pour interpeller les autorités sur les propos tenus par le journal et l’obligation pour elles de retrouver leur champion.
Fouille du « bunker »
Pour démentir les allégations du journal, le Président IBK a autorisé une inspection des locaux de sa résidence. La suite, est connue. Soumi n’était pas dans le « bunker » d’IBK, encore moins chez Diawara. Où se trouve-t-il et avec qui ? Selon nos informations, Soumaila Cissé se trouve bien entre les mains de groupes terroristes. Ces personnes aimeraient bien le relaxer mais sous certaines conditions. En plus des rançons, les terroristes exigent un échange de prisonniers. Ils veulent obtenir la libération de leurs camarades faits prisonniers, dont certains seraient des « têtes pensantes » de leur organisation. Où sont détenus ces prisonniers auxquels ils font allusion ? D’après nos informations, ils seraient détenus dans certains pays voisins qui interviennent dans la lutte contre le terrorisme. Pour les ravisseurs, la libération du chef de file de l’opposition malienne est conditionnée à la libération de leurs « responsables terroristes ».
Dans un passé récent, tout avait été mis en œuvre et les parties en face s’étaient compris pour procéder aux échanges, mais par la suite les choses ont pris une autre tournure. Du coup, l’espoir de libération de Soumi, qu’avait suscité les autorités maliennes n’a pas eu lieu. Toutefois, l’espoir est toujours permis quant aux chances de retrouver sain et sauf l’ancien patron de l’Uemoa.
Soumaïla Cissé, 70 ans, a été enlevé le 25 mars 2020 avec une douzaine de membres de sa délégation alors qu’il se déplaçait dans son fief électoral de Niafunké, dans la région de Tombouctou, dans le nord du Mali, en campagne pour les élections législatives du 29 mars 2020. Son garde du corps a été tué et deux autres membres de sa délégation blessés.