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Rencontre CEDEAO-CNSP : -Voilà les points qui ont fait l’objet de compromis: -Aucun accord sur la transition -vers la levée des sanctions contre le Mali ?
Publié le mardi 25 aout 2020  |  Le Pays
Troisième
© aBamako.com par AS
Troisième rencontre entre la CEDEAO et le CNSP
Bamako, le 24 août 2020 la délégation de la CEDEAO a rencontré pour la troisième fois le comité National pour le Salut du peuple au ministère de la défense
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-Aucun accord sur la transition
-vers la levée des sanctions contre le Mali ?

Après trois jours de discussions, la délégation de la CEDEAO conduite par Goodluck Jonathan et les membres du Comité national pour le salut du peuple ont eu des compromis sur certains points. La CEDEAO affirme avoir été rassurée par l’ancien président lui-même qu’il n’a pas été contraint à la démission. Quant aux militaires, ils affirment avoir fait certains compromis pour que les sanctions soient levées contre le Mali.

Le rétablissement de IBK dans les fonctions de président de la République n’est plus à l’ordre du jour ; l’ancien chef de l’État serait dans une résidence de son choix et pourra faire des contrôles médicaux à l’étranger quand il veut ; le sort du Mali quant aux sanctions sera décidé par les chefs d’État de la CEDEAO au cours du sommet extraordinaire prévu pour ce mercredi ; rien n’a été décidé concernant la future transition, ni de la taille, du président encore moins du gouvernement…telles sont , entres autres, les conclusions des rencontres de trois jours entre la délégation de la CEDEAO et les membres du CNSP.

IBK dit avoir démissionné de son propre gré !

Selon le médiateur de la CEDEAO, l’ancien président nigérian, sa délégation a demandé et obtenu avec les militaires une visite au président déchu. « Nous avions demandé aux militaires que nous voulions d’abord rendre visite au président déchu. Ils ont accepté notre demande et nous ont conduit au lieu où est détenu le président de la République », a-t-il laissé entendre. A la délégation de la CEDEAO, IBK affirme avoir démissionné de son propre gré et dit ne plus être prêt à revenir au pouvoir. « Nous lui avons demandé, en tant que président de la République, quelle est la voie à suivre. Le président Ibrahim Boubacar Keita nous a fait savoir qu’il a rendu sa démission, qu’il n’a pas été contraint à le faire et qu’il n’a pas envie de retourner aux affaires de ce pays », a précisé Goodluck Jonathan. Ces propos de l’ancien président nigérian ont été soutenus par le colonel major Ismaël Wagué, porte-parole de la junte. « Dès son arrivée, la délégation a cherché à voir M. Ibrahim Boubacar Keita, savoir son état de santé. De façon spontanée, nous les avons transportés au lieu de sécurisation de M. Ibrahim Boubacar Keita. On les a laissés s’entretenir avec lui. ET M. Ibrahim Boubacar Keita a dit clairement qu’il a démissionné sans contrainte. Il dit qu’il est même soulagé d’être là. Il a dit qu’il n’a aucune intention de revenir au pouvoir quand la médiation lui a demandé », a indiqué l’officier supérieur.

Selon Goodluck Jonathan, IBK souhaite la mise en place rapide d’une transition. « Ce qu’il souhaite, c’est une transition rapide pour permettre au pays de retourner dans un règne civil le plus rapidement possible. Un régime qui pourra interagir avec le reste du monde pour le développement économique et la sécurité du Mali. On s’est trouvé à l’aise avec cette idée du président », a déclaré, devant les médias, le missionnaire de la CEDEAO.

Aucune décision sur la transition

Pendant ces trois jours de discussions, les deux partis ne se sont entendus sur rien quant à la transition. « L’autre question que nous avons débattue, c’est la structure et la durée du gouvernement intérimaire. Nous avons fait part de la vision du protocole d’accord de la CEDEAO sur la bonne gouvernance », a indiqué Goodluck Jonathan qui a ajouté : « La CEDEAO ne viendra pas ici pour imposer un gouvernement au peuple malien. Que ça soit un gouvernement élu ou transitoire, la décision revient au peuple malien. Le devoir de la CEDEAO, c’est de faire comprendre à tous qu’il y a un protocole en vigueur qui régit la région. Nous allons transmettre ce que nous avons retenu aux Chefs d’État de la CEDEAO qui vont décider le mercredi ».

Le porte-parole du CNSP, le colonel major Wagué aborde dans le même sens : « En ce qui concerne la transition, on a eu des échanges par rapport à l’équipe de transition, au président de transition. Chacun a donné son idée de la transition. Les représentants de la CEDEAO ont parlé de leur compréhension de la transition. Nous avons aussi dit ce que nous pensons de la transition ». Pour le colonel major, tout sur la transition se décidera au Mali, entre Maliens. « A ce stade, rien n’est arrêté, rien n’est décidé et nous, à notre niveau, l’architecture finale de la transition sera discutée et décidée entre nous », a-t-il dit.

Levée des sanctions contre le Mali

Les deux partis ont échangé aussi sur la nécessité de lever des sanctions contre le Mali, cela du moment où IBK même a dit avoir démissionné de son propre gré. Pour obtenir la levée de ces sanctions, les membres du CNSP ont fait certains compromis parmi lesquels la permission accordée de la délégation de la CEDEAO pour rendre visite à IBK. Un autre compromis, c’est d’alléger les conditions de sécurisation de M.Ibrahim Boubacar Keita : qu’il soit sécurisé dans un endroit de son choix et qu’il ait la possibilité de se soigner et le droit d’aller et de revenir quand il veut. Mais à ce niveau, la CEDEAO s’est engagée à faire revenir IBK en cas de besoin, selon le colonel major Wagué. Pour cet officier supérieur de l’armée malienne, ils sont obligés de faire ces compromis pour obtenir la levée des sanctions contre le Mali. « On a exigé, au regard des constats qui ont été faits, comment lever les sanctions parce que tout ce qui nous importe, c’est de faire en sorte que le peuple ne souffre pas. Les sanctions, c’est un problème. Si on ne fait pas de compromis, les sanctions ne seront pas levées. Or, ces sanctions feront souffrir le peuple », a-t-il justifié.

A ce sujet, Goodluck a affirmé que ce sont les Chefs d’État qui jugeront de la levée ou pas des sanctions au cours de leur sommet extraordinaire prévu pour ce mercredi.



Boureima Guindo


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