C’était une carte postale destinée à dépeindre l’unité dans les terres vastes et fragiles qui étaient autrefois les colonies françaises: le président Emmanuel Macron aux côtés des dirigeants de cinq pays d’Afrique de l’Ouest où la France mène une guerre contre le terrorisme depuis 2013.
«Nous sommes tous convaincus que la victoire est possible», a déclaré Macron lors du sommet en Mauritanie.
C’était il y a moins de deux mois. Aujourd’hui, l’un des cinq dirigeants est tombé. Ibrahim Boubacar Keita, le président du Mali – le pays au centre de la bataille contre les extrémistes islamistes – a été évincé la semaine dernière par un coup d’État. Mais un Macron inflexible se presse, refusant de retirer les 5100 soldats français d’Afrique de l’Ouest, même si les attaques extrémistes se sont multipliées et que la victoire ressemble à un mirage dans les dunes de sable en forme de croissant qui ont donné le nom à l’opération française Barkhane.
«L’opération Barkhane… se poursuit», a tweeté la ministre française de la Défense Florence Parly la semaine dernière, après le coup d’État sans effusion de sang au Mali par une poignée d’officiers militaires qui ont arrêté Keita et son Premier ministre. La réponse rapide de la France a montré que sa détermination à maintenir une présence militaire en Afrique de l’Ouest reste intacte malgré des poches de sentiment anti-français et des questions quant à savoir si cela pourrait devenir la guerre sans fin de la France.