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La chute d’IBK : Coup de génie ou combines ?
Publié le mercredi 26 aout 2020  |  L’Informateur
Troisième
© aBamako.com par AS
Troisième rencontre entre la CEDEAO et le CNSP
Bamako, le 24 août 2020 la délégation de la CEDEAO a rencontré pour la troisième fois le comité National pour le Salut du peuple au ministère de la défense
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Du jamais vu dans l’histoire d’un coup d’Etat militaire au Mali ! Un coup de génie ou un heureux hasard fait que le président de la République et son Premier ministre ont été cueillis au même endroit sans aucune résistance.
Était-il planifié ? Récapitulons toute l’histoire ! L’ex- président IBK peinait à résoudre la souffrance du peuple qui l’a ouvert grandement les portes du pouvoir en 2013. Et des bisbilles l’opposaient dès son premier mandat à ses alliés qui réclamaient leur part de gâteau. Assoiffé de pouvoir suprême il ne s’est pas laissé non plus intimider par ses opposants, qui figuraient dans le cercle restreint de ses amis en 2013 quant il arrivait au pouvoir. Il a procédé à un forcing pour briguer un second mandat en 2018 malgré un bilan jugé calamiteux pour beaucoup. Après de nombreuses contestations, IBK s’est maintenu au pouvoir. Son principal concurrent Soumaïla Cissé chef de file de l’opposition, avec ses alliés se sont retrouvés au sein du FSD (Font de sauvegarde de la démocratie) au lendemain de la présidentielle de 2018.

Après de nombreuses actions IBK et son Premier ministre d’alors, Soumeylou Boubeye Maïga, sont parvenus à tenir tête avec l’Accord politique donnant naissance à un gouvernement d’union nationale sans la participation de l’URD, le parti de Soumaïla Cissé qui n’en voyait pas l’opportunité. A préciser que cet Accord politique était une des recommandations fortes du Dialogue National Inclusif (DNI) organisé en vue d’une décrispation du climat sociopolitique.

Refusant toute proposition de rapprochement au pouvoir, certains du FSD sont allés jusqu’à affirmer qu’ils rendront ce pays ingouvernable pour le régime. C’était les prémices d’une effervescence sociale consécutive à des grèves dans presque tous les secteurs (éducation, santé, magistrature etc.). Combinée à la montée en puissance de l’insécurité du Nord progressant vers le Centre du pays et des scandales en cascades portant sur l’achat d’équipements militaires, précédé de controverses sur le nouvel avion présidentiel. Enflant une grogne populaire qui prenait une nouvelle tournure avec l’entrée en scène de l’icône Mahmoud Dicko réclamant le départ de Soumeylou Boubeye Maïga à la tête de la primature appuyé par le chérif de Nioro Bouyé Haïdara. Ainsi Boubou Cissé, ministre de l’Economie et des Finances sous le Premier ministre sortant s’est vu nommé à la tête de la primature avec comme principale mission de mettre en exécution les recommandations du DNI et la gestion des dossiers brûlants, notamment les équipements militaires (avions nouvellement acquis mais cloués au sol). Sur ce terrain, il a peiné à donner satisfaction à la hauteur des attentes formulées.

Boubou s’est lancé dans l’organisation des élections législatives conformément au DNI. En dépit des réserves d’une frange de la classe politique qui invoquaient des problèmes sécuritaires, il s’est évertué à organiser des législatives.

La suite des événements s’est chargé de lui donner tord. Le chef de file de l’opposition, député sortant qui s’était aventuré dans sa circonscription électorale en a payé un lourd tribut. Des mauvaises langues attribuent à présent son rapt à un coup bien planifié.

Après un premier tour, le deuxième fût très contesté, l’image de la Cour constitutionnelle déjà mise à rude épreuve recevait le coup de grâce, faisant pencher la balance vers un bricolage électoral.

Moussa Timbiné, candidat en commune VI, remis en scelle par la Cour s’est retrouvé à la tête de la sixième législature. Un affront pour les vieux politicards, pour la plupart frustrés par le régime et sa gestion calamiteuse des affaires de la nation. Cette limite qu’il ne fallait pas franchir jetait le feu dans leur tanière. A la quête cruelle de légitimité, l’imam Dicko jouait son va-tout. Très vite, ils se sont regroupés au sein du Rassemblement le 5 juin –Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Avec personnalité morale l’imam Mahmoud Dicko, lui et sa coordination (CMAS) ont joué un rôle déterminant pour redonner espoir à ce peuple qui n’aspire qu’à la stabilité perdue depuis 2012.

Après de nombreuses sorties populaires et des tentatives d’apaisement du régime, IBK n’est pas parvenu à donner satisfaction aux revendications du M5-RFP. Le reste du film est connu !

La logique possible !

Soumaïla Cissé un opposant dont la côte de popularité ne crevait pas le plafond, victime de ses écarts de langage pendant qu’il occupait le poste de ministre de l’Economie et des Finances. Sans remuer sa langue, il avait vertement soutenu que « pain est un luxe » pour les Maliens qu’ils tançaient pour leur consommation jugée abusive du sucre. Ces propos lui collent encore à la figure, entravant quelque peu son but ultime, son accession au pouvoir.

IBK K.O, alors qui pour tenir la baraque au terme de la Transition ? L’espoir renaît surtout au lendemain des lettres remises à sa famille assimilées à une preuve de vie. Un heureux hasard ou un jeu politique ? IBK et Boubou pris ensemble, Karim en fuite et l’épouse d’IBK absente. Le régime a été balayé en un clin d’œil sans aucune résistance, donnant des idées à des augures que le tapis rouge est déployé sous les pieds de Soumi une fois libre !

Ousmane Mariko
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