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La CEDEAO finira par nous vendre : l’aiguille qui servira à la coudre.
Publié le mercredi 26 aout 2020  |  L’Informateur
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© aBamako.com par AS
Les émissaires de la CEDEAO rencontrent la cour constitutionnelle
Bamako, le 24 Août 2020, les émissaires de la CEDEAO ont rencontré la cour constitutionnelle.
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Les sanctions prises par l’instance sous-régionale s’apparentent plutôt à un épouvantail qui ne fait peur qu’aux moineaux tant les économies sont si imbriquées si bien qu’elles vont affecter l’ensemble des Etats voisins.
Qui souffrira le plus des sanctions de la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ? Gageons que si un institut de sondage posait cette question, beaucoup de personnes interrogées élimineraient les pays côtiers voisins du Mali. Eh bien, elles auraient tort ! En fait nombre de nos voisins seraient dans le peloton de tête des victimes collatérales. Sous nos yeux ahuris la lampe d’Aladin fait surgir ces temps-ci d’étranges paradoxes. La pose de verrous aux frontières ne peut s’éterniser comme l’asticot dans le fruit. Quoi qu’on en dise de la faiblesse des échanges intracommunautaires, les économies sont si imbriquées que lorsque le Mali tousse toute la sous-région éternue.
Tenez ! Le Sénégal n’a pas les reins suffisamment solides pour tourner dos à des centaines de milliards de F CFA dépensées par son principal client, le Mali, de loin le plus gros utilisateur du port de Dakar. Sa bouche agonise en comptabilisant le ciment – deux usines installées à proximité de la frontière arrosent le Mali – le sel marin. En retour, le bétail malien permet de calmer la tension des prix sur les marchés sénégalais, sans omettre le citron, entre autres.
Vulnérable est aussi l’économie ivoirienne, locomotive de la sous-région. Par ses deux ports de San Pedro et d’Abidjan transitent une grande cohorte de marchandises à destination de notre pays – notamment des biens d’équipement. La Côte d’Ivoire abrite le plus gros contingent – 3 millions selon les estimations officielles – de la diaspora malienne.
La Guinée va entendre les coups de rabot du menuisier des trépassés. Du fait de sa proximité et des frais d’approche jugés très compétitifs de ses installations portuaires, bien d’opérateurs économiques – surtout des importateurs de véhicules d’occasion – s’étaient détournés d’autres destinations à son profit même si le port de Conakry n’est pas en eau profonde, qui ne facilite l’accostage de gros bateaux.

Un épouvantail qui ne fait peur qu’aux moineaux
Nul doute que l’organisation sous-régionale n’a pas les moyens de nous étouffer. D’ailleurs, le fait qu’elle ait mis la pédale doute est significative du risque lié à l’utilisation d’un couteau à double tranchant : on coupe, on se coupe avec. Exit les hydrocarbures, les produits alimentaires et pharmaceutiques, les sanctions frappent les biens d’équipement, entre autres. Ainsi, elles s’apparentent plutôt à un épouvantail qui ne fait peur qu’aux moineaux.
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