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Résolution de la crise institutionnelle malienne : La CEDEAO ne peut se substituer au peuple souverain
Publié le jeudi 27 aout 2020  |  le pelican
Troisième
© aBamako.com par AS
Troisième rencontre entre la CEDEAO et le CNSP
Bamako, le 24 août 2020 la délégation de la CEDEAO a rencontré pour la troisième fois le comité National pour le Salut du peuple au ministère de la défense
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Le Mali est aujourd’hui confronté à un problème existentiel comme pays souverain. C’est un pays en guerre constante depuis 2011 contre un ennemi invisible (ou fabriqué de toute pièce). Quand des communautés ethniques ne s’affrontent pas au nord comme au centre du pays. Les 4/5 de son intégrité territoriale, en dépit d’une présence massive de troupes étrangères dont Barkhane et la MINUSMA, échappent au contrôle de l’Etat qui est en déliquescence. Aucun segment de la société ne marche convenablement. La CEDEAO devrait plutôt aider le Mali à ressusciter qu’à lui imposer des sanctions injustes, par ce que simplement son peuple souverain a courageusement obtenu à déposer son Chef d’Etat despote. Que chaque pays membre balaye dans sa propre cour !
Depuis le début de la contestation, il y a quatre mois, du M5-RFP contre le régime d’IBK jusqu’à l’obtention de la démission de celui-ci, par l’intervention de militaires patriotes du Comité national pour le Salut du Peuple (CNSP), la CEDEAO ne cesse de s’agiter pour, indique-t-elle, aider les maliens à régler leurs différends politiques. A cet effet, l’ancien président nigérian, Googluk Jonathan, le médiateur de l’organisation ouest africaine, aura effectué au moins trois séjours en terre malienne.

Mais lorsque l’on fait la synthèse des différentes discussions qui ont lieu entre les leaders du M5 et la médiation CEDAO, tout comme entre celle-ci et les membres du CNPS, l’on est en droit de comprendre que les Chefs d’Etat de la CEDEAO se moquent éperdument de la souffrance endurée par le peuple malien pour privilégier le fauteuil de ses dirigeants et leurs peaux.

Cette assertion se vérifie aisément à travers les agissements de la médiation CEDEAO. Sinon, comment peut-on vouloir aider efficacement un pays membre à transcender ses différends sociopolitiques quand les responsables de la CEDEAO œuvrent en réalité à se substituer au peuple souverain de ce pays. En lui imposant ses solutions standards de sortie de crise et des sanctions économiques et financières?

C’est notamment cette mission d’inféodation du peuple malien que les émissaires des Chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale ouest africaine sont en train de mener inlassablement dans notre pays. N’ayant pas pu empêcher la chute du régime despotique d’IBK, ils font maintenant tout pour sauver sa tête et celles des autres dignitaires qui l’aidaient à bâillonner et assujettir le peuple malien.

En faisant procédant au chantage des jeunes dirigeants du CNSP, auxquels ils ont promis d’infliger de lourdes sanctions économiques au Mali et à leur encontre, les émissaires n’ont-ils pas déjà obtenu la quasi relaxe de l’ex dirigeant despotique dont le sort devrait être réservé à la justice de son pays? IBK est désormais autorisé d’aller se faire soigner dans un pays de son choix ou d’aller résider là où il désire au Mali. Mais l’appartenance de notre pays à la CEDEAO peut-elle spolier celui-ci de sa souveraineté à pouvoir résoudre soi-même ses différends sociopolitiques ? Certainement pas !

Ainsi le CNSP, qui a indiqué avant-hier, lors d’une conférence de presse au ministère de la Défense, n’avoir obtenu aucun compromis avec la médiation de la CEDEAO, hormis l’acceptation de la liberté de circulation de l’ancien président, doit la faire comprendre qu’il ne peut seul engager l’ensemble du peuple malien. Qu’il faut forcément attendre l’installation de la Transition. Une Transition dont la CEDEAO doit cesser de dicter au CNSP sa future architecture.

Comme l’a réitéré Ismaël Wagué, le Porte-Parole du CNSP, le choix des membres et du président de la future Transition ne sera obtenu que par les soins de l’ensemble des Forces vives du Pays. Que la CEDEAO comprenne cela en cessant de trop s’immiscer dans nos problèmes. Car ceux de notre pays sont différents de ceux de la Guinée ou de la Côte d’Ivoire. Il en est de même pour les autres pays membres.

Le Mali est aujourd’hui confronté à un problème existentiel comme pays souverain. C’est un pays en guerre constante depuis 2011 contre un ennemi invisible (ou fabriqué de toute pièce). Quand des communautés ethniques ne s’affrontent pas au nord et au centre du pays. Les 4/5 de son intégrité territoriale, en dépit d’une présence massive de troupes étrangères dont Barkhane et la MINUSMA, échappent au contrôle de l’Etat qui est en déliquescence. Aucun segment de la société ne marche convenablement. La CEDEAO devrait plutôt aider le Mali à ressusciter qu’à lui imposer des sanctions injustes, parce que simplement son peuple souverain a courageusement obtenu à déposer son Chef d’Etat despote. Que chaque pays membre balaye dans sa propre cour !

Gaoussou Madani Traoré
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