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Mot de la semaine : Transition
Publié le vendredi 28 aout 2020  |  Infosept
Rencontre
© aBamako.com par AS
Rencontre entre le CNSP et le M5-RFP
Kati, le 26 août 2020. Dans les tractations devant définir les modalités de la transition politique post IBK, le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) a reçu les membres du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), les contestataires qui ont été à l`origine de la déchéance du régime IBK.
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Après avoir parachevé le combat mené pendant de longs mois par le Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces patriotiques, M5 RFP, la junte militaire conduite par le Colonel Assimi Goita semble être dans des calculs absurdes. Ecoutant plusieurs sons de cloche, elle risque de s’embourber dans des schémas à la fois utopiques, irréalistes voir dangereux pour la stabilité du Mali. Le Colonel Goita et ses frères d’armes doivent comprendre que tout schéma de gestion de la transition élaboré en dehors du M5 RFP est tout simplement voué à l’échec. En effet, les informations qui nous parviennent en provenance de de Kati font état d’une velléité de la junte à diriger la transition, en tout cas tel semble être la proposition faite par certaines délégations reçues par le CNSP.

A force d’écouter ceux qui ont contribué à la déliquescence de l’Etat et dont le souhait est de voir échouer la transition, la junte risque de passer à côté de l’objectif, celui de jeter les bases d’un nouveau Mali. Par ses tergiversations, son imprudence et ses ambitions démesurées la junte militaire est en passe de prolonger la souffrance du peuple malien, alors même qu’elle a la clef pour résoudre la question de la transition en prenant langue avec le M5 RFP.

Si tant est qu’Assimi Goita et ses frères d’armes ont obtenu la démission du Président de la République pour non seulement sortir du blocage dans lequel le Mali se trouvait pendant des mois, mais aussi et surtout pour éviter un autre bain de sang, après celui des 10, 11 et 12 juillet 2020. Alors ceux qui ont été à la base de ce bain de sang et ceux qui ont pillé les deniers publics ne doivent plus être associés à la gestion de la Transition, mais ils doivent plutôt répondre de leurs actes devant la justice. En attendant que les conditions soient réunies pour traduire devant les tribunaux tous ceux qui ont transformé les deniers publics en patrimoine familial ou clanique, tous ceux qui ont tiré ou donné l’ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants, le CNSP doit songer à mettre en place les organes de la transition de concert avec le M5 RFP.

Que le Colonel Assimi Goita ne se trompe de combat, ni d’adversaire, son allié principal est sans nul doute le M5 RFP qui a la légitimité populaire, et sur lequel il peut compter pour contrer toute velléité de la communauté internationale à prendre des sanctions contre le Mali. Le M5 RFP est la couche protectrice de la junte contre toute tentative de déstabilisation et de sabotage, car ce mouvement regorge des cadres compétents et d’hommes politiques expérimentés.

Ainsi pour mener à bien la transition, le CNSP et le M5 RFP doivent accorder leurs violons afin de constituer l’ossature de l’équipe qui doit diriger le pays pendant cette période intérimaire. Les deux mouvements pourraient s’accorder sur la répartition des rôles dans les instances dirigeantes de la transition. Pour ce faire ils doivent nommer un homme consensuel qui ne serait pas issu d’aucun des deux mouvements, mais qui jouit d’une bonne intégrité morale et physique.

Ensuite le CNSP et le M5 RFP pourraient convenir du choix d’un premier ministre, lui aussi consensuel, pour conduire l’équipe gouvernementale. C’est seulement après le choix des personnalités pour les deux postes clés, à savoir le Président de la Transition et le Premier ministre, que les deux mouvements pourraient associer les autres forces vives de la nation. Dans ce second cercle l’ex majorité, la société civile, les leaders religieux pourraient être associés pour la composition des organes de la transition comme le gouvernement et certainement la Constituante qui ferait office de l’Assemblée Nationale.

En somme, il ne faut surtout pas que les militaires cèdent au tintamarre des opportunistes et autres chercheurs de place qui leur proposent de s’assumer et de diriger la Transition ou tout au moins d’occuper sa Présidence, ce qui serait dangereux et synonyme de sanction de la communauté internationale, à commencer par la CEDEAO.

Youssouf Sissoko
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