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Mali: un document sur un site officiel confère au chef de la junte les prérogatives présidentielles
Publié le vendredi 28 aout 2020  |  AFP
Troisième
© aBamako.com par AS
Troisième rencontre entre la CEDEAO et le CNSP
Bamako, le 24 août 2020 la délégation de la CEDEAO a rencontré pour la troisième fois le comité National pour le Salut du peuple au ministère de la défense
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Un document publié sur le site du Journal officiel malien investit le chef de la junte des prérogatives présidentielles, au moment où les pays de la région insistent sur le retour au pouvoir des civils après le putsch de la semaine passée. Ce document, baptisé "Acte fondamental", a été publié dans l'édition en ligne du 27 août du Journal officiel, à la veille d'un nouveau sommet extraordinaire consacré au Mali de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui se tenait vendredi par visioconférence.En ouverture de ce sommet, le président en exercice de la Cédéao, Mahamadou Issoufou, a déclaré que la question du "retour à l'ordre constitutionnel, qui suppose que tous les militaires regagnent les casernes", n'était pas résolue, dix jours après le coup d'Etat.L'AFP a demandé depuis jeudi aux porte-parole de la junte si ce document était un vrai ou un faux, et si les colonels au pouvoir en assumaient ou non la paternité, sans obtenir de réponse. Le document, reproduit sur les réseaux sociaux, figurait toujours sur le site du Journal officiel vendredi.Selon ce texte de quatre pages, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), institué par les militaires, "désigne en son sein un président qui assure les fonctions de chef de l'Etat".En l'occurrence, il s'agit du colonel Assimi Goïta, 37 ans.Cet "Acte fondamental N°001/CNSP" dispose que le président du CNSP assume les prérogatives habituelles du chef de l'Etat jusqu'à l'instauration d'institutions transitoires: il "incarne l'unité nationale", est "garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire" et du "respect des traités et accords internationaux".En outre, il "nomme" les responsables civils et militaires de haut rang, "signe les ordonnances et décrets adoptés" du CNSP, et "accrédite" les ambassadeurs étrangers.C'est un "signe évident de l'accaparement du pouvoir d'Etat" par les militaires, a tweeté l'ancien ministre de la Justice Mamadou Ismaïla Konaté (2016-2017)."Le timing de la publication est surprenant, alors que les chefs d'Etat de la région refusent toute légitimité aux militaires et s'apprêtaient à se réunir pour évaluer à nouveau la situation au Mali", a déclaré à l'AFP le chercheur Ibrahim Maïga, de l'Institut d'études de sécurité (ISS) à Bamako.Selon le texte, "avant l'adoption d'une Charte pour la transition", les dispositions de l'Acte fondamental "complètent, modifient ou suppléent celles de la Constitution" de 1992.Les colonels ont promis de restituer le pouvoir aux civils dans un délai non précisé. La Cédéao s'est dite prête à accepter une transition d'un an au maximum, pourvu qu'elle ne soit pas dirigée par un militaire en exercice, mais pas deux ou trois ans comme le proposaient d'abord les militaires.
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