C’est à croire que le sieur Boubacar Sidki Samaké cherchait une couverture d’immunité parlementaire pour consolider son impunité, en se présentant aux dernières législatives à Bamako, sachant bien qu’une pile de plaintes étaient déposées contre lui pour escroquerie, abus de confiance et émission de chèques sans provision portant sur des dizaines de millions de Fcfa pour une seule de ses victimes.
N’eut été certainement la protection qui lui garantit une impunité narguant presque ses victimes, Boubacar Sidiki Samaké se serait retrouvé sous les verrous, au lieu de continuer encore à se pavaner en ville à bord de sa rutilante voiture 4X4 dont la valeur, à elle seule, pouvait régler l’un de ses nombreux contentieux.
Ce candidat à la députation en commune III de Bamako lors des élections législatives passées avait curieusement pour slogan “Tous pour le changement”. Changement pour être à son image, c’est ce que le Mali souhaite le moins. Jugez-en !
Tout Malien, à la place de Boubacar Sidiki Samaké, serait aujourd’hui entre quatre murs après les chèques sans provision émis depuis 2017 au profit de son bienfaiteur devenu sa victime, Chérif Boucader Haidara.
Cherif qui l’a connu par l’intermédiaire d’un ami, lui avait accordé un prêt de 51 millions Fcfa pour satisfaire sa demande insistante de lui porter assistance pour régler une affaire urgente. Le montant a été versé au sieur Boubacar Sidiki Samaké en deux tranches, notamment le 12 octobre 2017 par le chèque No 0022486 d’un montant de 25 millions FCFA et le lendemain, 13 octobre 2017, par le chèque No 0022488 d’un montant de 26 millions Fcfa.
Depuis ce jour, même pas un début de remboursement de l’argent. De 2017 à nos jours, de l’eau a coulé sous le pont de l’Histoire qui retient que malgré ces faits, le sieur Samaké a dépensé de l’argent, beaucoup d’argent, pour battre campagne afin de chercher à se faire élire comme député à l’Assemblée nationale. Quelle que soit l’origine des fonds dépensés en politique, la volonté de les obtenir et de les dilapider ainsi pouvait prévaloir pour rembourser Cherif Boukader Haïdara. Mais hélas !
Surtout que les chèques que Boubacar Sidiki Samaké a remis à son bienfaiteur sont la preuve de l’escroquerie, puisque restés sans provision. Ils sont d’ailleurs tirés sur un compte ouvert, mais jamais alimenté.
Pourtant, avant de soutirer à la victime les 50 millions de Fcfa, il a d’abord utilisé la technique dite de l’hameçonnage, très prisée par les escrocs. Elle consiste à appâter la cible pour ensuite l’hameçonner. De façon plus claire, avant d’emprunter 51 millions de Fcfa à Cherif Boukader Haïdara, Boubacar Sidiki l’avait d’abord sollicité pour 13 millions de Fcfa, payés exactement le jour convenu, c’est-à-dire le 12 octobre 2017. Question donc de mettre la victime en confiance pour mieux frapper. Ce qui fut fait et avec fracas car c’est 51 millions de Fcfa qui ont été soutirés par Samaké qui, depuis lors, joue au chat et à la souris avec son créancier.
Cela fait donc autant d’éléments de preuves justifiant une action judiciaire comme le veut la victime qui a tapé à toutes les portes, mais finit par se rendre compte qu’une justice à deux vitesses au Mali, ce n’est pas de l’affabulation, mais une pure réalité.
En effet, après moult tentatives, Cherif Haïdara réussit à attraire en justice Boubacar Sidiki Samaké qui n’en est pas à son premier coup puisqu’il a séjourné quelques mois en prison pour des faits similaires et une pile de plaintes déposées par ses victimes restent à instruire au niveau des tribunaux.
Mais il n’est pas exclu que le sieur Samaké se trouve fortement couvert par une garantie d’impunité pour narguer ses victimes car il s’en tire toujours à bon compte, malgré toutes les preuves. La reconnaissance de dette signée de sa propre main, il n’en a cure ! Il se contente de mener son train de vie qui divorce d’avec celui d’un homme fauché au point de ne pouvoir payer ses dettes, surtout après avoir signé des chèques sans provision depuis quatre ans. La preuve de sa capacité financière, il vient de se voir attribuer un marché de près de 2 milliards de Fcfa par la Banque mondiale.
En plus, il se dit qu’il a payé plusieurs dizaines de millions à des ravisseurs contre sa libération. Mais pourquoi diantre se comporter de la sorte pour quelqu’un qui voulait être un élu national et surtout en prônant le changement !
En tout cas, le cas de Boubacar Sidiki Samaké ne joue pas en faveur d’une bonne image de la justice car toutes ses victimes commencent à se convaincre de son impunité et se posent la question : qui le protège pour qu’il se permette ce genre de comportements face à des citoyens comme lui, censés être égaux devant la loi !