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Situation et propositions de sortie de crise du Mali: Les recommandations pertinentes de Mohammed Alamine Y. H. Dicko
Publié le mardi 1 septembre 2020  |  aBamako.com
Mohammed
© Autre presse par DR
Mohammed Alamine Y.H.Dicko
L`éditorialiste Mohammed Alamine Y.H.Dicko
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Les évènements de ces dernières semaines ne cesse de surprendre les maliens. Chacun se demande que sera ou doit être l’après IBK. Pour répondre à ces préoccupations plusieurs Hommes politiques, organisations de la société civile, ONG n’ont pas hésité à faire des propositions au comité National pour le Salut du Peuple(CNSP) présidé par le colonel Assimi Goïta afin d’aider les militaires pour une sortie de crise au Mali. Pour sa part Mohammed Alamine Dicko fait son analyse sur la situation et propose des solutions.

Dans son analyse de la situation de la crise multidimensionnelle malienne , Mohammed Alamine Dicko affirme que le contexte national politique, social et sécuritaire répond à une énième crispation étant la suite d’élections législatives décriées, d’une crise COVID difficilement gérée, de l’enlèvement et de la séquestration du numéro 2 politique, chef de file de l’opposition, par des terroristes, d’un front social totalement embouti (enseignement, santé etc), d’une révolte insurrectionnelle qui dure depuis des mois, de tueries régulières dans l’arrière-pays, d’une défiance de la population .

Il poursuit que les politiques, les autorités, l’armée et même les responsables religieux ; l’assassinat de 06 français au Niger par des terroristes narcotrafiquants supposément protégés par des rouages clés de l’appareil militaire du Président Ibrahim Boubacar Keita et le passage à la lumière de ces actes et noms par des médias étrangers et rapports onusiens vont nous emmener à la semaine du 18 aout 2020.

Pour Mohammed Alamine Dicko, les militaires ayant poussé IBK à la démission ont fait une déclaration le 19 août 2020 sur l’ORTM, la télévision nationale du Mali. Ils ont des noms, des visages et sont regroupés au sein du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP).
Le porte-parole du Comité, le Colonel-major Ismael Wagué, expliquait les raisons de ce coup de force : « Afin d’éviter au pays de sombrer, nous, forces patriotiques regroupées au sein du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), avons décidé de prendre nos responsabilités devant le peuple et devant l’histoire d’assurer la continuité de l’Etat et des services publics ».

Par ce même discours, du 19 août 2020, le CNSP fermait les frontières du Mali, qui seront ouvertes 48 heures plus tard, et instaurait un couvre-feu de 21 heures à 5 heures du matin qui sera allégé dans le même laps de temps.
« Nous ne tenons pas au pouvoir, mais nous tenons à la stabilité du pays … une transition politique civile sera mise en place avec pour mission d’organiser des élections générales ».

Le CNSP est présidé par le Colonel Assimi Goita, il est secondé par un Vice-président, le Colonel Malick Diaw récemment revenu de la grande Russie (août 2020) et non moins chef adjoint du camp Soundiata Keita de Kati.

Certains observateurs qualifient le CNSP de « brigade internationale » et pointent du doigt l’implication étrangère dans l’acte du 18 aout 2020 et les influences des puissances en son sein : Russie, France, USA, Allemagne ; en parlant une nouvelle fois d’ingérence étrangère et de manipulation dans les affaires du Mali.

L’importance donnée au M5 RFP inquiète la classe politique qui y voit déjà une exclusion de ceux qui n’étaient ni pro IBK, ni pro M5 mais juste pas partie prenante.
Les politiciens du M5 RFP sont estimés au même degré de probité et d’honnêteté, par la population, que les autres, c’est-à-dire pas très haut.

Les terroristes et les ennemis du Mali, vont-ils rester de simples spectateurs de ces évènements ?
Les conséquences directes de l’acte du 18 aout 2020 sur ses acteurs principaux : que deviennent les hommes, quel sera le sort de ces personnes et de leurs biens, des procès sont-ils prévus ? Dans quelles conditions ? Les diverses feuilles de route proposées inquiètent par certains aspects : L’implication, à nouveau, dans la vie politique des pouvoirs religieux, le silence sur le retour immédiat de l’armée dans les casernes, le silence sur la continuité des accords d’Alger, le sort réservé aux personnes arrêtées.

Comme solution, Dicko recommande la mise en place d’un Gouvernement de Mission pour le Salut du Peuple(GMSP). Ce GMSP aura en son sein les représentants du CNSP à travers ses acteurs principaux. Il sera également composé de représentants de la Société Civile, du monde politique et d’experts dans leurs domaines respectifs.

Qu’aucun acteur politique ou religieux de 2012 à 2020 du GMSP et sera composé de 15 personnes : le Chef de l’Etat / Président du CNSP ; Le Ministre de la Guerre, de la Communication de Guerre et Défense ; Le Ministre de l’Economie et des Finances ; Le Ministre des Affaires étrangères ; Le Ministre des Ressources vitales (mines, hydrocarbures, eau, énergies), de l’Industrie et du Commerce ; Le Ministre de l’Education ; Le Ministre de l’Agriculture, Elevage, Pêche ; Le Ministre du Travail (fonction publique, emploi) ; Le Ministre de la Citoyenneté, de la Jeunesse ; Le Ministre de la Santé ; Le Ministre de la Justice ; Le Ministre de l’Aménagement du territoire, infrastructures, transports ; le Ministre de la Culture et de la Solidarité ; Le Ministre de l’Audit et du Contrôle (2010-2021) et le Ministre de la Réforme – Constitution, Accords d’Alger,

Décentralisation.
La répartition se fera comme suit : 4 postes de ministres pour le CNSP ; 3 postes de ministres pour la Société Civile , 4 postes de ministres les Experts techniques, 4 postes de ministres pour les Organisations Politiques.

Chaque ministre déclarera ses biens publiquement et justifiera leur achat et possession en sortant du GMSP, cela fera l’objet d’une enquête dont les résultats seront publiés 30 jours après l’installation du nouveau Président de la République.
Chaque ministre du GMSP fera l’objet d’un statut particulier équivalent à celui d’un ministre de la République.

Le Chef de l’Etat présidera le Conseil des ministres et remplira les fonctions de premier ministre durant toute la transition.
A la fin de la mission du GMSP, chaque ministre aura une pension et un statut spécial pour service rendu à la nation (prise en charge électricité, eau..).

A la fin de la mission du GMSP, le Chef de l’Etat bénéficiera officiellement du statut d’ancien Chef d’Etat de la République du Mali.
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