Depuis le renversement du régime IBK, le 18 août 2020, le Mali peine à instaurer une transition politique. Pour connaitre l’avis des citoyens au sujet de cette situation politique, la fondation Tuwindi a effectué un sondage duquel il ressort que la majorité des Maliens concernés par ledit sondage sont favorables à une transition militaire de trois ans.
Sur la gestion de la transition politique au Mali, les avis des citoyens divergent. En tout cas, c’est ce que nous prouve un sondage effectué par la fondation Tuwindi dans dix (10) localités du Mali.
Sur les 842 réponses recueillies par cette organisation de la société civile, il en ressort que pour la gouvernance de la future transition politique, 63 % des Maliens interrogés estiment qu’il faudrait confier le pouvoir aux militaires. C’est seulement 37 % qui sont favorables à une gouvernance par les civils.
Quant à la durée de la transition, sur les personnes interrogées, 7 % proposent une transition de moins d’un an pendant que 20 % sont favorables à une transition d’une année. 25 % des sondés se sont dits favorables à une transition de deux ans. Quant à la proposition faite par le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) à la Cédéao, une transition qui s’étendra sur trois ans, la majorité (38 %) des personnes interrogées par Tuwindi s’y montrent favorables. Seuls 10 % sont pour une transition de plus de trois ans.
Au regard de ces données recueillies par cette organisation de la société civile, nous comprenons que la plupart des Maliens approuvent une transition dirigée par un régime militaire. En un mot, ils sont d’accord avec les propositions du CNSP. Cette tendance prouve tout d’abord une rupture de confiance entre les citoyens et la classe politique. Ensuite, elle est la marque de la soif de changement qui gagne le peuple malien.
Ce sondage, dont Tuwindi s’apprête à rendre public, fait comprendre également la désapprobation des Maliens des sanctions prises par la Cédéao contre le pays. Au sujet de cette sanction, seuls 10 % des personnes interrogées approuvent ces mesures de l’organisation ouest-africaine contre 76 % qui les désapprouvent et 14 % de personnes qui décident de rester neutres.
Rappelons que la Cédéao a conditionné la levée progressive des sanctions au transfert du pouvoir aux civils. Toutefois, ces tendances montrent une décrédibilisation de cette organisation ouest-africaine.
Un autre volet abordé dans ce rapport de Tuwindi est les actions que les Maliens jugent comme des priorités, après la chute du régime Ibrahim Boubacar Kéïta. En tête de ces priorités, nous avons la sécurité, ensuite l’éducation. La justice et la santé occupent respectivement la troisième et la quatrième position pendant que la révision constitutionnelle constitue la dernière priorité.
Quant au sort à réserver au président déchu, 27 % des personnes sondées estiment qu’il faut le laisser en liberté alors que 42 % recommandent qu’il soit jugé. Enfin, 31 % demandent à ce qu’il soit gardé pour l’instant.
Ces chiffres sur le sort de l’ex-président laissent comprendre que le retour à la stabilité au Mali passe par l’instauration d’une véritable justice. La majorité des Maliens, qui ont pris part à ce sondage, jugent nécessaire que l’ex-président IBK soit jugé. Cette demande n’est pas fortuite. Elle serait liée aux tueries des 10, 11 et 12 juillet 2020 au cours des manifestations de la désobéissance civile du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP).