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Edito : Les Mauvais conseillers d’IBK
Publié le mardi 1 septembre 2020  |  Ségou tignè
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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De par son âge, de par son expérience, de par son patriotisme avéré, de par les services rendus à la nation, de par son éducation et son cursus intellectuel, IBK (El Hadj Ibrahim Boubacar Keita) ne méritait pas un tel sort, une si triste fin. Malheureusement il a été mal conseillé, mal servi par ceux-là qui devaient le servir en l’informant des vraies réalités du pays. Où étaient-ils ces fameux conseillers quand la crise éclatait jusqu’à ce que cela aboutisse à la chute du Président ? Pourtant cette crise était bien gérable sans que le pire n’y soit. Là où la volonté politique devait mettre d’accord les différents protagonistes, il s’est trouvé de faux conseillers parés de tous les diplômes qui ont rendu le président aveugle et sourd à toutes les revendications pourtant bien visible pour un observateur impartial. Ce n’est pas les « gros diplômés », ce n’est ni la valeur académique encore moins les théories calquées et importées qui gèrent les problèmes mais plutôt la force des idées basées sur des analyses approfondies par rapport à la situation qui prévalait. Qu’on se rappelle certains de ces grands docteurs et théoriciens qui ont fait étalage de toutes leurs connaissances sur les écrans de télé dans le seul but de montrer que tous ceux qui sont opposés au président étaient dans l’illégalité. Malheureusement, ils ont oublié ou ont feint d’ignorer que certaines théories même fondées s’écroulent devant la réalité du moment, elle-même liée à la circonstance qui prévaut. On n’a ni besoin d’être dans la majorité ni dans l’opposition pour savoir que lorsqu’une manifestation draine au moins un million de participants dans la rue, il ne faut pas la minimiser. Il faut plutôt chercher à anticiper sur les évènements qui peuvent en découler. Malheureusement, il s’est trouvé des soutiens d’IBK qui, au lieu de dire la vérité, ont fait croire que ceux qui sont sortis manifester ne représentaient pas le peuple. Et pourtant dans l’histoire, à la veille de la révolution Française de 1789, quand le peuple français marchait sur la bastille, il n’y avait pas un tel monde. Lorsque la cour constitutionnelle a tripatouillé les élections législatives au profit du seul RPM, les conseillers d’IBK ont trouvé cela normal et, au lieu de s’attaquer à la véracité des revendications, certains ont crié « haro sur le baudet » en accusant les plaignants de mauvais perdants. Et pourtant en dehors de toute position partisane, il fallait chercher à savoir ce qui ne va pas au lieu de chercher à se claquemurer dans des positions aux issues incertaines. N’avait-il pas dit le Président du haut conseil Islamique du Mali que l’arrêt de la cour constitutionnelle n’était pas le coran et qu’il fallait examiner ensemble et voir ce qu’il n’allait pas et donner raison à qui de droit ? Et pourtant dans sa logique pourtant médiane, certains ont trouvé cette déclaration de Ousmane Cherif Madani Haïdara ridicule. S’il avait été écouté, on n’en serait pas là aujourd’hui. Moussa Timbiné et tous ces complices n’ont pas rendu service au président car, sans vouloir jeter l’anathème sur lui, par honnêteté morale, il devait refuser d’être élu président de l’assemblée nationale parce que déjà, il était contesté depuis la base.
Vouloir s’abriter derrière les 134 députés qui l’ont élu à ce poste, c’est faire semblant d’ignorer les réalités, les magouilles qui ont sous-tendu cette élection. En vérité Moussa Timbiné est au courant, lui-même, de tout ce qui s’est passé, les dessous de son élection à ce poste. Il est clair que la déchirure était visible au sein du RPM au point que certains, au fond d’eux-mêmes, ne sont pas mécontents de la situation qui prévaut actuellement.

En ne démissionnant pas, le premier ministre Boubou Cissé n’a pas rendu service au vieux. En acceptant d’être à la fois ministre des finances et premier ministre, les maliens ont vu en lui un homme voulant tout ramener à lui-seul. Sa gestion des affaires du pays a été un échec surtout pour le centre du pays où il a été décrié par une ethnie et l’éducation dont il a été le fossoyeur. Devenu impopulaire, sa démission réclamée à cor et à cri, il devait vraiment s’en aller pour rendre la tâche facile à IBK. Mais hélas, les cloches de la désinformation ne cessaient de tinter à ses oreilles.

Karim Keita, fils du président, dans son extravagance et son goût à la Dolce vitae, n’a rien fait pour faciliter la tâche à son père. Son nom a été mêlé dans toutes sortes d’histoires malsaines qu’il faut chercher à éclairer parce que méritant d’être jugées. Que nous revienne à l’esprit l’assassinat du journaliste Birama Touré ! Karim Keita n’avait rien à foutre comme président de la commission défense surtout au détriment d’hommes plus indiqués mais cela est arrivé parce que c’est le fils du président. Le pauvre IBK, en passif en a fait les frais.

Et la cour constitutionnelle, c’est elle qui a asséné le coup de grâce à IBK. Alors qu’on appelle les membres de la cour constitutionnelle les neuf (9) sages ; où a été leur sagesse ? Pensant que leur arrêté est inattaquable, ils se sont comportés comme des demi-dieux en faisant ce qu’ils voulaient, du moins certains parmi eux. Voulant arranger le président avec une majorité confortable, ils se sont laissés allés dans une sorte d’exagération qui crève l’œil. Qu’on se rappelle encore les propos d’un des députés spoliés de la commune V qui disait à ses partisans de ne pas manifester et qu’il s’en remettait à Dieux. Oui, Dieu est au-dessus de tout et un homme a beau être puissant, il n’est rien devant le tout puissant.

Une mauvaise conseillère, c’est aussi sa femme qui a confondu son rôle de première dame avec celui d’IBK Président de la République. Elle a fait penser à une Marie Antoinette dominatrice sur le roi Louis XVI. Le beau parent Issiaka Sidibé s’est empressé d’être le Président de l’Assemblée Nationale alors qu’il n’en était pas le mieux indiqué. A la faveur des élections législatives contestées il était le Président de la haute cour de justice comme si l’Assemblée Nationale était devenue comme une affaire de famille. Où étaient les conseillers de IBK ?

Qu’on le répète, ceux qui devaient servir IBK ne l’ont pas servi. C’est triste, voire regrettable mais que faire ? Cet homme, El Hadj Ibrahim Boubacar Keita ne méritait pas ça.





M.M Dembélé
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