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Mousse M’Baye, commissaire adjoint du 17e arrondissement : “Nous avons mis hors d’état de nuire beaucoup de voleurs”
Publié le mardi 1 septembre 2020  |  Mali Tribune
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© Autre presse par DR
police malienne
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Le quartier Hippodrome II est libéré des malfrats après l’ouverture du commissariat du 17e arrondissement. Moussé M’baye, commissaire adjoint du 17e du commissariat, explique comment ils sont arrivés en si peu de temps à endiguer le mal.
Mali Tribune : Quelle est la situation sécuritaire dans les secteurs que couvre votre commissariat depuis son ouverture ?

Moussé M’baye : Le commissariat qui couvrait la zone Hippodrome II était celui du 3e arrondissement avant l’ouverture du 17e. Vu la distance qui séparait la zone du commissariat, chargé de sa sécurité, les vols et les pillages à mains armées étaient inévitables parce que l’accès à la zone était très difficile. Cela a poussé les hautes autorités à songer à ouvrir un commissariat proprement dit au nom du quartier, qui désormais serait chargé de faire des patrouilles dans les trois quartiers : Hippodrome I et II et une grande partie de Sikoroni qui ne relève pas obligatoirement de leur zone de couverture.

Mali Tribune : Comment êtes-vous parvenus à déloger les nids des grands bandits qui opéraient habituellement dans la zone dès votre arrivée à l’Hippodrome II ?

M’B. : Dès l’ouverture du commissariat, nous avons commencé à cibler les refuges des délinquants. Cela nous a permis de traquer et déloger beaucoup de grands bandits. Cette opération a été un nettoyage total pour les quartiers de l’Hippodrome I, II et de Sikoroni.
Après une longue opération et de poursuites sans cesse, les bandits non retrouvés se sont dissimulés parmi les autres habitants desdits quartiers. Vu que l’entente était prônée entre les habitants fatigués de braquages et d’attaques, nous, policiers du commissariat du 17e arrondissement, sommes parvenus à identifier ces bandits mêlés aux habitants sensibilisés.

La tâche était au début très difficile, mais après tant de sensibilisations auprès des populations, nous avons mis hors d’état de nuire beaucoup de voleurs qui vivaient dans ces zones.

Mali Tribune : Avez-vous de nos jours des dossiers concernant des cas de crimes dans le secteur ?

M.M’B. : Entre autres, nous avons un dossier d’assassinat concernant un certain S. Niaré qui aurait été assassiné par un de ses amis pour 2000 F CFA. Nous avons été sollicités par la population de Sikoroni afin de l’aider à faire la lumière sur ce crime odieux. Il y a eu aussi un cas de braquage.

Mali Tribune : Quel est votre mode opératoire pour traquer les personnes suspectées dans ces zones ?

M.M’B. : Le commissariat dispose d’un système de recherche qui nous permet de détruire les clans des bandits dans le district de Bamako et environs : l’attaque de l’agence BSIC à Faladié, l’assassinat du Dr. Kodio qui a eu lieu tout récemment.

Les malfrats de ces deux forfaitures ont été recherchés et mis à la disposition de la justice grâce au courage et à la compétence de la brigade de recherche qui est sur pied jour et nuit inlassablement à la recherche des personnes mal intentionnées.

Indépendamment de ces enquêtes, il est difficile pour notre brigade de recherche de faire une semaine sans intervenir dans les quartiers des zones qui relèvent de notre secteur de sécurisation soit, pour exercer une mission de la police administrative à travers des sensibilisations, des échanges et des conseils ou des missions de la police judicaire.

Mali Tribune : Espérez-vous pouvoir empêcher les braques à mains armées et toutes formes de violences dans votre secteur de sécurisation ?

M.M’B. : Il ne peut y avoir de sécurité absolue malgré que nous nous mettions à l’œuvre quotidienne la mission qui nous a été confiée, celle de sécuriser les populations et leurs biens, mais nous continuons à recevoir jour et nuit des plaintes ordinaires dont nous prenons compte. Il faut aussi comprendre qu’après une longue opération dans la zone et le ratissage que nos éléments de recherche ont menés, il y a aujourd’hui moins de plaintes concernant des cas d’attaques et de braquages à domicile qu’avant l’implantation de notre commissariat.

Les suspects que nous envoyons dans les institutions judiciaires reviennent de la prison après avoir purgé leur peine et ces bagnards libérés ne tardent pas à commencer à commettre davantage de vols et de braquages car ils sont habitués à l’emprisonnement et aux crimes qui ne leur font plus peur. Parmi ces bandits, les 80 % que nous mettons à la disposition de la justice se retrouvent en état de liberté provisoire après quelques mois ou années d’emprisonnement. Ce qui nous rend le travail très difficile encore.



Propos recueillis par
SECURITE

Hippodrome II retrouve sa sécurité

Hippodrome II était la cible d’attaques de toutes sortes par les bandits. Depuis l’ouverture du commissariat du 17e arrondissement dans le quartier, ces attaques ont considérablement diminué.

Situé en Commune II du district de Bamako, aux flancs des collines de Sikoroni et N’gomi, la situation géographique de l’Hippodrome faisait de lui un quartier où les bandits n’hésitaient pas à y résider et à se livrer à des attaques de toutes sortes. A l’Hippodrome II, ils sont nombreux à saluer l’arrivée de la police dans la zone.

O. Diawara dit qu’il n’est pas étonnant de voir la population de l’Hippodrome II vivre sécurisée de nos jours depuis l’ouverture du commissariat de 17e Arrondissement. L’habitant se souvient encore des années difficiles que la population a endurées de 2013 à 2019. “La population de l’Hippodrome II vivait sous la coupe des petits groupes de bandits qui logeaient un peu partout dans la zone. Le marché qui demeure inoccupé depuis sa création, était l’un des lieux où habitaient ces grands délinquants avant que le commissariat ne soit installé. Ils passaient toute la journée à observer et cibler des familles auxquelles ils voudraient s’attaquer dès que la nuit tombait”, explique M. Diawara avant de poursuivre, “vu que l’accès à certaines localités du quartier était difficile avec des engins à quatre roues, ce qui empêchait d’ailleurs les policiers du 3e arrondissement de sillonner toute la zone. Ce fléau favorisait davantage les bandits de passer à des multiples opérations fréquemment”, nous précise-t-il.

Selon un autre locataire du quartier, on risquait sa vie même à sortir pour un besoin nécessaire à certaines heures tardives de la nuit. “Je vivais ici avec ma famille depuis quelques années. Et un jour quand mon enfant résidant à l’étranger m’a envoyé de l’argent afin que je puisse résoudre certains problèmes de la famille, le jour même où l’argent m’est parvenu, j’ai été attaqué dans mon domicile la même nuit par des individus à mains armées. Quand les malfrats ont fait irruption, ils ont forcé la porte et sont parvenus à entrer dans ma chambre principale. Subitement, ils m’ont fixé une arme à feu en me demandant de leur remettre l’argent. Je n’ai pas voulu le faire et ils m’ont tiré dessus. Dieu merci les balles m’ont blessé au niveau de mon ventre. Après des soins médicaux, j’ai retrouvé ma santé. Ils ont réussi à emporter l’argent”, nous confie B. Coulibaly. “Nous sommes très heureux quand même de voir l’ouverture du commissariat du 17e arrondissement dans notre quartier car depuis fin 2019 où ce commissariat a été implanté ici, nous sommes vraiment très sécurisés aujourd’hui qu’avant”.

Cette arrivée de la police a été un acte plus salutaire. A entendre Mme Diarra F. Koné “la zone auparavant était devenue un lieu de rencontre des bandits de toutes sortes qui opéraient sans crainte. Il a fallu un moment où la population avait décidé de mettre sur place une brigade de surveillance pour leur propre sécurité avant l’ouverture du commissariat du 17è arrondissement”.



Sita Sidibé

(stagiaire)
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