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Meilleure gouvernance et gestion de la situation sécuritaire durant la transition : l’ONG HumanRight Watch réclame justice pour les atrocités commises au Mali
Publié le jeudi 3 septembre 2020  |  Le Pays
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Après le renversement du pouvoir d’IBK au Mali, l’une des préoccupations les plus fondamentales de l’ONG Human Right Watch demeure le respect et la protection des droits humains. Dans un communiqué publié le 27 aout dernier, l’ONG a recommandé aux nouvelles autorités militaires de rendre à la justice toute son indépendance et de soutenir les efforts visant à poursuivre les auteurs d’abus commis dans le passé.
Selon ce communiqué de Human Right Watch,les militaires maliens ont renversé le régime du président Ibrahim Boubacar Keita, le 18 août dernier, au nom d’une meilleure gouvernance et gestion de la situation sécuritaire au Mali. Donc, « Le gouvernement de transition du Mali a l’opportunité de promouvoir un plus grand respect des droits humains, de la justice et de l’État de droit dont dépendent la stabilité et les progrès du pays », a indiqué la directrice pour l’Afrique de l’Ouest à Human Right Watch, Corinne Dufka avant d’ajouter : « Y [à la justice ndlr]renoncer signifierait la poursuite des cycles de violence et de représailles. »

Pour cela, la première responsable de Human Right Watch dans la sous-région estime qu’il faut une justice indépendante à tous les niveaux, sans discrimination : « Les dirigeants de la transition devraient respecter scrupuleusement les droits humains et l’indépendance du pouvoir judiciaire, et soutenir les progrès dans les enquêtes sur les atrocités du passé commises par toutes les parties, y compris l’armée », a-t-elle recommandé.

Mais avant, elle rappelle que les autorités militaires de la junte doivent d’abord garantir aux anciens responsables gouvernementaux arrêtés, un traitement humain, comme l’ont demandé les gouvernements partenaires, l’ONU et la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.

Selon Human Right Watch, les poursuites à l’encontre de ces hommes doivent être faites sur la base de chefs d’accusation légalement reconnus, sinon autrement l’Organisation internationale de défense des droits de l’hommesuggère leur libération.

L’ONG indique également que ces responsables arrêtés doivent avoir accès à un avocat tout comme à leurs proches.

Par ailleurs, Human Right Watch a déploré la détérioration de la situation sécuritaire au Mali, malgré une intervention militaire internationale dirigée par la France en 2013, un Accord pour la paix en 2015. Une situation qui a vu naitre, selon elle, la multiplication des attaques de groupes armés islamistes dans le centre ainsi que l’exacerbation des tensions entre communautés agraires et pastorales avec comme conséquences dangereuses, de violations graves et atteintes au droit international humanitaire et aux droits humains : « L’histoire récente du Mali a été rythmée par des massacres et autres atrocités commis par des forces qui tuent, brûlent et pillent sans crainte d’être traduites en justice », a déclaré Dufka. Selon elle, « ce climat d’impunité alimente le soutien aux milices abusives, compromet le développement et fragilise la confiance dans les institutions étatiques. »

Par conséquent, Human Right Watch réclame que justice soit faite à toutes les atteintes et violations aux droits humains dont se sont rendus coupables les groupes armés islamistes, les forces de sécurité de l’État ainsi que les milices ethniques.

HumanRight Watch n’a pas manqué de citer également la responsabilité de l’État qui s’était engagé à plusieurs fois sans succès, à désarmer et dissoudre les milices de mieux en mieux armées et qui seraient responsables de ces attaques.

HumanRight Watch a indiqué que dans de nombreuses localités, ce sont ces milices qui contrôlent les checkpoints, extorquent les villageois et font régner leur propre loi.

Enfin Human Right Watch a aussi pris acte de la non-assistance rapide des autorités de l’État aux urgents appels d’interventionlancés par des villageois sous menace de groupes armés.



Issa Djiguiba
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