Qu’est-ce qui doit être la priorité de la transition ? Son architecture et les sanctions de la Cédéao ? Ce sont de sujets que nous avons abordés avec le président du Réseau d’action sur les armes légères au Mali et en Afrique de l’Ouest (Rasalao/Wansa), Amadou Maïga dans un entretien à bâton rompus.
Pour le président de la Réseau d’action sur les armes légères au Mali et en Afrique de l’Ouest (organisation de la société civile ouest-africaine), Amadou Maïga, cette transition doit être surtout mise à profit pour rappeler le peuple malien à l’ordre. “Je pense qu’il y a trop de désordre au Mali. Tout le monde est intouchable. Il revient au Comité national du salut du peuple (CNSP) de rappeler à nos compatriotes que nous sommes des citoyens avec des droits et des devoirs. Il est temps de respecter les lois de la République. Pour moi c’est l’urgence. Il faut que l’autorité de l’Etat s’applique à tout le monde y compris aux autorités elles-mêmes”, souligne M. Maiga.
Il poursuit : “Il faut que le CNSP fasse en sorte que les Maliens croient en leurs leaders et pour cela il faut que les autorités donnent le bon exemple. Vous avez vu quelque part tout le monde est d’accord avec ces militaires parce que chacun se reproche quelques chose”.
A propos de l’architecture de la transition, M. Maïga précise que le CNSP ne peut pas satisfaire tout le monde. “Pour moi, l’erreur du CNSP serait de vouloir aller avec tout le monde durant la phase de la transition, car on ne peut pas satisfaire tout le monde même si on peut consulter tout le monde. Il faut reconnaitre qu’on ne peut jamais faire des omelettes sans casser des œufs et y a un système qui est établit par les politiques qui doit prendre fin”, avertit M. Maïga. Quel est donc ce système ? “Il s’agit des changements de vestes des politiciens qui sont là à tout moment. Pour moi pour la participation du M5-RFP ne pose pas de problème compte tenu de son engagement dans cette lutte. En plus du M5-RFP, il revient aux militaires de faire appel aux gens en fonction de leur sensibilité”, propose notre interlocuteur.
Pour ce qui est des sanctions de la Cédéao, le président Rasalao pense que c’est surtout un problème de compréhension de la Convention de la Cédéao par nos communautés.
“Le Mali a ratifié les conventions et les traités de la Cédéao qu’ils appliquent à notre pays. Ce que l’organisation sous-régionale a pris comme sanction, c’est certes dure pour nous Maliens, mais je pense que nous devons soutenir le CNSP pour qu’il puisse avoir des circonstances atténuantes auprès de la Cédéao sinon rien de sert de dire qu’on va quitter cette organisation sous-régionale”, préconise-t-il, invitant nos compatriotes à se donner la main pour faire face aux différents défis et aller à des élections apaisées.
“Il faut bien préparer les élections et je devine que les élections prochaines seront les meilleures car aucun Malien n’est prêt à être volé et je suis confiant que les gens vont sortir pour les urnes”, prédit le président du Rasalao.
Il réaffirme tout son soutien à la signature du protocole de paix entre les communautés songhay et arabes à Gao à la suite du récent affrontement survenu dans cette ville.
“Nous savons que ce sont les armes qui alimentent ces genres de conflits communautaires et les autres formes de violence, c’est pourquoi au Rasalao/Wansa, nous avons toujours dit de criminaliser le port d’arme illégal et que les armes soient détenues par ceux qui sont autorisées par la loi et je demande aux nouvelles autorités de tenir compte de cet aspect”, déclare M. Maïga. Il invite les Maliens au pardon, à l’union sacrée autour des nouvelles autorités. Il conseille aux partis politiques de taire leurs rancœurs pour une transition apaisée.