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Après leur rencontre avec le PM : Réactions des acteurs politiques
Publié le jeudi 21 juin 2012   |  Le Républicain


Hammadoun
© Autre presse
Hammadoun Amion Guindo, secrétaire général de la CSTM


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Hamadoun Amion Guindo, Président de la Coordination des associations patriotiques du Mali (COPAM)

« Nous ne somme pas de son avis par rapport à la mise en place d’un organe consultatif »

A priori, le Premier ministre est dans un processus de dialogue. Notre regroupement a été reçu le mardi 19 juin 2012, de 10 heures à 11 heures 30. Je sais qu’il était prévu qu’il reçoive d’autres regroupements après nous. Lorsque nous arrivions à cette rencontre, nous n’avions aucune idée de l’ordre du jour. Mais comme on avait été invité par une autorité du pays, nous sommes allés la rencontrer. Et, c’est pendant la réunion que nous avons compris que nous avions été conviés pour un entretien sur deux points : discuter de l’organe consultatif qui sera composé par des éléments de l’armée, des représentants de partis politiques et de la société civile et un entretien sur la situation du nord en vue de la mobilisation nationale pour libération de notre territoire.

En clair on devait analyser avec le Premier ministre l’appui des pays amis du nôtre qui veulent nous aider. Nous avions estimé qu’au regard de la sensibilité du dossier, qu’il serait intéressant qu’il approfondisse la question avec l’armée. Et, nous avions tenu à lui dire que, s’il est nécessaire que des troupes étrangères aux côtés des troupes maliennes, notre pays doit avoir l’initiative de la demande, parce que nous ne voulons pas cette intervention prenne l’allure d’une invasion. Aussi, malgré que nous soutenions le Premier ministre et le Gouvernement, nous lui avons dit que nous n’étions pas de son avis par rapport à la mise en place d’un organe consultatif. Nous voulons que les Maliens, dans leur unité plurielle, s’asseyent pour discuter des grandes lignes de la transition.

Nous le soutenons, mais nous croyons qu’il est dangereux de laisser le pays au bon vouloir d’un Premier ministre bombardé de pleins pouvoirs. Les Maliens de toutes les régions et de toutes les sensibilités doivent être conviés à une conférence nationale bis pour déterminer les institutions de la transition et leurs prérogatives. Nous avons aussi dénoncé le fait qu’aucune disposition ne soit prise pour dissoudre la CENI actuelle, étant donné que les élections ne sont pas encore à l’ordre du jour. Et, on a attiré l’attention du Premier ministre sur la censure inacceptable planifiée et exécutée de main de maître sur les antennes de la télévision nationale.

Assane Koné

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Amadou Koïta, Secrétaire politique du Front uni pour la Sauvegarde démocratie et de la République (FDR) / « Nous saluons cette initiative qui a tardé »

A l’invitation du premier ministre, le FDR a cru bon d’honorer de sa présence cette rencontre de prise de contact. Le premier ministre a expliqué sa vision du Mali, ses préoccupations et son souhait d’être accompagné par la classe politique malienne notamment par le FDR. Il a souhaité la mise en place d’un organe consultatif pour accompagner les autres organes de la transition afin de pouvoir gérer à hauteur de souhait les défis auxquels le pays est confronté. Le FDR était présent avec une forte délégation de tous les partis composant le regroupement. Nous saluons cette initiative qui a tardé, il faut le reconnaître.

Deux mois et demi, de la prise de fonction, il a cru bon faire appel à la classe politique malienne. Nous pensons aujourd’hui que les défis auxquels le pays est confronté sont énormes. Aucun homme à lui seul, aucun regroupement à lui seul, aucune force politique à elle seule ne peut trouver des solutions appropriées.

Il faut la conjugaison des efforts, il faut l’union sacrée de l’ensemble du peuple malien tant politique que société civile pour qu’ensemble nous mettions l’intérêt supérieur de la nation au dessus de nos propres intérêts. Le FDR reste toujours disponible à toute solution qui peut aider le pays à retrouver sa dignité. Depuis plus deux mois, les deux tiers du pays sont sous occupation. Depuis trois mois, nos sœurs sont violées nos parents sont soumis à des contraintes, nos mausolées sont profanés et depuis trois mois le Mali est à la une mais malheureusement ce n’est pas une très bonne image.

Il ya aussi la tentative d’agression du président de la république, toute chose qui n’honore pas l’image du pays, qui n’est pas en réalité le vrai visage du Mali. Voilà pourquoi nous nous sommes réjouis de cette rencontre. Mais nous pensons apporter notre contribution et nous avons promis au premier ministre que nous avons pris bonne note de ces propositions et nous allons transmettre aussi par écrit nos préoccupations et nos propositions de sortie de crise. Parce que nous demeurons convaincus que le nord ne peut trouver une solution que lorsqu’ici les acteurs politiques s’impliquent.

L’ordre du jour était la proposition du premier ministre qui est la mise en place d’un organe consultatif, il ne nous a pas donné tous les détails. Ce sera un organe qui appuiera le gouvernement, qui sera un organe de suivi et d’évaluation par rapport à la feuille de route du gouvernement.

Nous nous rendons compte que pour une transition qui doit durer douze mois, en deux mois déjà le gouvernement tarde à décoller. En deux mois, les Maliens du sud souffrent et les Maliens au nord sont dans les conditions désastreuses. Il n’y a aucune initiative et ce sont les autres qui parlent au nom du Mali. Ce sont les autres qui font la médiation au nom du Mali, qui se soucient plus du Mali que nous les Maliens mêmes.

Pourtant, nous avons des expertises, des compétences, il suffit seulement de se mettre autour de la table pour que chacun se donne la main. En nous donnant la main et ayant un gouvernement représentatif qui connaît les réalités du pays.

Des gens qui ont vécu ces trente dernières années et qui ont partagé les préoccupations du peuple malien, ce sont eux aujourd’hui qui peuvent, à ma connaissance, trouver des solutions par rapport aux défis. Nous disons que nous sommes dans un pays où les vertus du dialogue et de la paix sont des valeurs ancestrales et nous pensons que cette initiative doit continuer pour que le débat ne se fasse pas dans la rue que l’ensemble des forces politiques et sociales se retrouve autour du premier ministre et du président de la transition. Qu’on échange pour le Mali, qu’on laisse les intérêts partisans de coté.

Propos recueillis par Aguibou Sogodogo

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