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Le président du FPR, Mamadou Lamine Siby : -‘’Tous ceux du mouvement démocratique doivent suivre IBK dans sa retraite’’ : -‘’La durée de la Transition n’est pas importante, mais plutôt ce qu’on fera’’
Publié le lundi 7 septembre 2020  |  Le challenger
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Le président du Front Patriotique pour la République, Mamadou Lamine Siby, se dit Citoyen avant d’être politique. Persuadé que ce que nous vivons aujourd’hui résulte de la mauvaise gouvernance de la génération issue du mouvement démocratique, la chute du régime IBK nous offre l’opportunité de refonder un Mali nouveau. Peu importe le temps que cela pourrait prendre tant le fossé entre le peuple et ses dirigeants est profond. Dans une interview qu’il a voulu nous accorder chez lui à Baco Djicoroni-Golf, le président du parti qui se veut de la rupture nous révèle sa vision de ce nouveau Mali.


Bonsoir, qui est Mamadou Lamine Siby ?

Mamadou Lamine Sidibé, Président du Parti Front Populaire Républicain (FPR) le parti de la rupture.

Quel est votre parcours politique ?

J’ai commencé par militer dans des associations sur le plan estudiantin ici au Mali et en dehors du pays. Avant, j’ai aussi été membre de certaines associations. J’étais toujours responsable de classe et quand on formait une équipe, on me donnait la charge de la conduire. C’était un peu partout : au collège, au lycée etc. C’est aussi une façon de faire la politique puisqu’il s’agit de diriger un groupe, de s’intéresser à son entourage, sa collectivité. Ces éléments m’ont permis de situer dans un passé relativement lointain mon parcours politique.

Parlez-nous de votre parti : son idéologie, son implantation…

Le Front Populaire Républicain (FPR) le parti de la rupture, est un jeune parti porté par des hommes et des femmes qui ne sont pas jeunes en politique et savent lire entre les lignes. C’est important de le souligner. Même si le parti est jeune par rapport à son âge, parce que le récépissé de création de déclaration, au ministère de l’Administration territoriale date de 2019.

Nous travaillons à son implantation et, comme tout début, ce n’est pas facile. Surtout, dans le contexte politique actuel au Mali où personne ne croit quasiment à rien. Ça n’est pas facile d’implanter un jeune parti quand on sait que l’argent détermine tout. Mais nous espérons y parvenir avec la conviction qui nous anime. Car le discours que véhiculons est entrain de toucher de plus en plus de cibles. Aussi convaincues que nous, ces personnes sont prêtes aux mêmes sacrifices que nous.

Pourquoi ‘’parti de la rupture’’ ? Rupture avec quoi ?

Le FPR est né d’un constat. ‘’C’est dans l’indignation que l’indigné se retrouve ’’,comme dirait l’autre. On s’est indigné à partir de 2012, avec la décente aux enfers commencée cette année-là suite aux événements que vous savez.

Quand l’Etat vient à perdre son autorité sur un pan de son territoire, c’est un coup dur pour l’orgueil national, pour la fierté nationale. Et quand les criminels de tout acabit viennent s’accaparer de votre souveraineté, c’est très embêtant. Nous sommes de ceux qui se sont indignés. Et c’est la force de cette indignation nous a permis d’aller dans l’action politique pour créer le Front Populaire Républicain (FPR) pour en faire le parti politique de la rupture. Rupture par rapport à cette gouvernance qui nous tient depuis presque 30 ans. C’est-à-dire depuis le 8 juin 1992.

C’est cette rupture que nous voulons consommer, rompre avec cette gouvernance. C’est cela le sens de notre rupture. Même si le FPR apparaît au moment où le paysage politique malien compte plus de 200 formations.

Mais si nous ne sommes pas capables d’engager ce combat, l’existence du parti n’aura pas son sens. Donc, nos rompons avec les façons devoir et d’agir de la génération de 1992, sa conception de l’action politique. Nous avons engagé le combat contre toutes ces choses-là.

Que faites-vous en dehors de la politique ?

Je suis un fonctionnaire, un haut cadre de l’Etat, je suis conseiller des Affaires étrangères.

Comment le FPR apprécie-t-il la situation actuelle du Mali ?

D’abord, rien de tout ce qui est arrivé ne nous surpris. Comme je l’ai dit, les premiers acteurs de la démocratie ont échoué. Ce sont les conséquences de leur gouvernance que nous sommes entrain de subir. C’est tout un système, toute une génération d’hommes politiques qui doivent rendre compte car responsables de cette situation.

Mais au-delà des causes, je rappelle la métaphore du verre : faut-il le boire à moitié vide ou à moitié plein ? Nous nous disons qu’il faille le boire à moitié plein. Nous maintenant, il s’agit d’essayer de rebondir. Nous avons l’opportunité de nous retrouver, de tout remettre à plat, de refonder. Nous ne sommes pas dans une situation de vie normale, mais on peut en faire une occasion pour refonder le Mali. Il y a du boulot à faire.

Quelle devrait être, selon vous, la durée de cette période exceptionnelle ?

Vous voulez parlez dela transition ? Nous ne sommes pas trop exigeants sur sa durée comme je l’ai dit. Nous restons cohérents. On veut un travail de fond? Alors on ne peut pas vouloir précipiter les choses, ça serait incohérent. Donc, ce que nous disons en filigrane, c’est le travail de fond, de refondation, c’est-à-dire,jeter les bases d’un Mali véritablement nouveau. Donc, à partir de là, est ce qu’il est prudent de dire trois, ou quatre ans ça et là ? Moi je pense que ce n’est pas le temps que la transition prendra qui est important. Ce qui l’est, c’est qu’on en fera. Il faudrait que l’on concentre et converge les énergies sur ça. On a raté 2012, parce que tout simplement ce sont les gens du mouvement démocratique de 1992 à travers IBK qui l’ont récupéré après.

Et si on rate 2020 encore, c’est parce que eux, ils seront là pour récupérer après. Je vous dis que dans 5 à 7 ans, sans vouloir être un oiseau de mauvais augure, un autre coup d’Etat pourrait se produire ! Parce que, le peuple devient exigent et l’élite ne voit pas cela. Nous disons tout simplement que les Maliennes et les Maliens se retrouvent et prennent le temps nécessaire à la vraie rupture avec ce système de gouvernance qui nous tient depuis des années et qui nous a conduits droit dans l’abime.

Vous parlez de travail de fond, qu’est-ce que vous voulez dire exactement par là, quel peut être le contenu de ce travail selon vous ?

Travail de fond, car, il y a tellement de choses à mettre là-dans ! Je parle de travail de fond, je fais allusion à la citoyenneté par exemple. Le gros du boulot des prochains leaders doit porter sur la formation de l’homme surtout.

Mais qu’est-ce que vous reprochez à la citoyenneté ?

Mais, c’est patent, ça se voit ! Le rapport entre le Malien et sa patrie, entre l’homme et son environnement immédiat, sa collectivité, ….C’est le premier mal qu’il faudra soigner. Parce que les nations, ce sont des Hommes d’abord. Les Hommes doivent être prêts à porter leur nation. C’est à travers le système éducatif qu’on pourra sortir de ça. Les bases doivent être jetées au cours de cette transition-là. La priorité doit être donnée à l’Education, laquelle forme les citoyens dans tous les pays du monde. Ensuite viennent les autres secteurs de la vie nationale.

Comment voyez-vous la transition?

J’entends les gens dire: ‘’il faut donner le pouvoir aux civils d’autres aux militaires’’.Au FPR, qu’il soit civil ou militaire, ce n’est pas là la question.Mais le premier piège à éviter, c’est de faire en sorte que nous ne retombons plus dans cette gouvernance qui nous a mis là. Et les acteurs sont encore là, actifs dominants dans la scène politique et qui rodent. Le piège c’est quoi ? C’est qu’on a mis toute les énergies ensemble pour faire partir IBK. Il a été désigné comme étant le mal absolu. Mais IBK n’était qu’une infime partie du problème. Certes la situation a pourri sous IBK mais la décomposition avait commencé depuis le 8 juin 1992 avec les mauvaises graines. Tous ceux du mouvement démocratique doivent suivre IBK dans sa retraite. Qu’on ne se leurre pas : après 30 ans d’actions politiques, que voulez attendre de ces gens-là encore ?

Ce qui nous reste à faire, c’est de choisir d’autres Maliens parmi les 20 millions qui est a une masse critique d’intelligence, de talents qui sont enfouis un peu partout, ici au Mali et dans la diaspora. Il faut éviterque les gens du mouvement démocratique reprennent les choses en main. Or, sous l’aura de l’Imam Dicko, ils ont pu se donner une nouvelle virginité si j’ose le dire ainsi. C’est eux qui veulent saisir, tirer les dividendes de ce fabuleux mouvement qu’a été le M5. Ça, il faudra l’éviter à tout prix. C’est notre crainte. C’est l’occasion de rompre d’avec l’ancien système et de jeter les vraies bases d’un Mali nouveau avec une nouvelle génération de patriotes.

A votre avis, le Mali nouveau devrait ressembler à quoi ?

Le Mali nouveau doit ressembler au Mali de 22 septembre 1960. Suite à l’éclatement de la Fédération du Mali, Modibo a dit : « Ce territoire s’appelle désormais Mali et que le Mali sonnera comme un gong dans les oreilles de tout ceux qui ont travaillé à l’effondrement de la Fédération». Le Mali nouveau, effectivement doit sonner comme un gong. C’est le Mali des Soudanais, les Modibo, les Hamadoun Dicko, les Fily Dabo que je souhaite parce quec’est ce Mali-là qui nous permettra de retrouver la dignité,et de reprendre le contrôle de ce qu’on a perdu. Plus de 4000 soldats de la Barkhane, de la MINUSMA pour faire quoi ? Parce que nous ne contrôlons plus rien.

Quand il aura de nouveaux citoyens maliens, c’est en ce moment qu’on pourra dire que le coup d’Etat contre IBK aura été un succès.

Et si l’on vous appelle dans le gouvernement de transition ?

Nous nous ne sommes jamais posé cette question. Quand on est politique, on a vocation à exercer le pouvoir. Mais, ce n’est pas ce qui est important pour nous. Mais, si c’est un gouvernement qui peut nous permettre de travailler, c’est important, nous connaissons nos visions, nous ne naviguons pas à vue. On sera là pour servir le Mali sans calcul politicien. En revanche, s’il s’agit de nous amener pour nous faire taire, vous n’allez pas voir le FPR s’embarquer dans une telle aventure.

Entretien réalisé

Par D. Togola & M. Diarra

Le leadership ne se force pas, il se prépare

Pour Siby, le leadership ne s’improvise pas, ça se forge, c’est une école. Il y a un aspect que je considère comme étant inné. Quand au-delà de vos propres besoins et intérêts, vous êtes capables de sentir la douleur des autres, vous êtes capables de vous identifier, vous pourrez être un leader. Ça ne suffit pas. Encore faut-il, pour être confirmé, se former sur le plan des idées, ce qui vous permettra de les structurer, d’avoir des lignes, de forger votre conviction. C’est à partir de là que vous devenez un leader.

Une fois convaincu après cette étape, ce qui vous reste, c’est de chercher à convaincre les autres. Parce que déjà, vous avez des idées, elles sont structurées, vous avez des lignes et vous êtes convaincu de ce que vous dites, donc, vous pouvez être un leader.

Source : Le Challenger
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