Alassane Dramane Ouattara (ADO), a annoncé ce jeudi 6 août sa candidature à la présidentielle d’octobre prochain en RCI. Après avoir, au mois de mars dernier, solennellement déclaré ne pas se représenter pour un autre mandat et désigné son dauphin, Amadou Gon Coulibaly, de porter les couleurs du parti au pouvoir, Rhdp.
Alpha Condé, pour sa part, a officialisé le mercredi 2 septembre 2020 son intention de poursuivre ses actions à la tête de la guinée, après avoir simulé un dilemme quant à la perspective d’un troisième mandat présidentiel,
Tous les deux présidents ont un même dénominateur commun : le tripatouillage de la Constitution pour se maintenir au pouvoir au-delà des limites constitutionnelles fixées à deux mandats. En Côte d’Ivoire comme en Guinée, ces candidatures ont provoqué l’ire des opposants au motif qu’elles sont « illégales et anticonstitutionnelles».
Ces manifestations gagnent en ampleur tout le pays de Félix Houphouët Boigny. Où des affrontements intercommunautaires ont fait des dizaines de victimes. Et le risque d’une guerre nouvelle civile interrégionale voire interethniques est plus que jamais présent. Le fossé s’approfondit sans cesse entre les différentes composantes de la nation.
Le concept de « l’ivoirité », introduit durant les règnes des présidents Bédié et Gueï et qui a servi de principal terreau à la guerre civile des années 2000, resurgit. Considérés comme des étrangers les Dioulas, communauté majoritaire du nord, sont sommés par leurs compatriotes de quitter la Côte d’Ivoire.
Quant à la candidature d’Alpha Condé, elle est jugée illégale par le Front National pour la Défense de la Constitution qui appelle ses partisans à se mobiliser pour s’opposer à la volonté du président sortant de se maintenir au pouvoir. Depuis plus d’un an, l’opposition soupçonnait le «raïs guinéen» de se préparer, au moyen d’une nouvelle Constitution, les conditions de pouvoir briguer un troisième mandat. Raison pour laquelle elle a multiplié les manifestations. Dans ce pays, les morts d’opposants se comptent aussi par dizaines, les manifestations étant violemment réprimées par les forces de l’ordre. La Guinée aussi peut à tout moment basculer dans une guerre civile
ADO comme Condé, qui n’ignorent guère les nombreux risques de fractures communautaires ou ethniques suscités par leur candidature, doivent avoir la sagesse de se retirer de la compétition présidentielle. Car ils ne sont ni providentiels ni immortels. Leurs pays ont tous les moyens de leur trouver des dignes successeurs. Qu’ils transcendent, pour l’intérêt supérieur de la nation, leur égocentrisme. Ils ont déjà fait deux mandats. Qu’ils dégagent !