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Les putschistes à l’école de Moussa Traoré
Publié le mardi 8 septembre 2020  |  le Temoin
Moussa
© AFP par FRANCOIS ROJON
Moussa Traoré
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Le général Moussa Traoré continue d’être une référence. Précédemment hissé au rang de «républicain» par le président déchu, il est le seul ancien président à avoir mérité la visite des tombeurs d’IBK. La junte des Colonels en est ressortie la besace pleine de conseils, à en juger par les propos de leur hôte. Apparemment très satisfait de son apparition publique, le Général Moussa Traoré a confié aux confrères de l’Ortm avoir donné des orientations et partage son expérience avec ceux qu’il a désignés comme ses enfants. Il se susurre que dans les coulisses que le tombeur et probablement bourreau de Modibo Kéïta a également conseillé au CNSP de traiter prioritairement avec le M5-RFP dans le processus d’installation de la transition. Ce qu’il s’est bien gardé de faire, c’est un jugement sur l’opportunité d’un coup d’Etat après s’être impliqué dans la recherche de solutions à la crise socio-politique. Pas étonnant pour un ancien putschiste ayant promis de rendre aussitôt le pouvoir aux civils en 1968 mais qui a gardé les rênes de l’Etat 23 années durant. Aussi a-t-il peut-être conseillé à ses frères d’arme de s’adosser sur le M5-RPM pour les besoins d’une cause similaires. Dans ce cas, la démocratie malienne acquise aux dépens de GMT ne sera pas sortie de l’auberge avec Assimi Goïta et compères.

Difficile réglage des compteurs politiques à zéro

Avec les ruptures provoquées par la chute du régime, la configuration de la scène politique accuse un soudain bouleversement. Caractérisée jusqu’alors par une nette démarcation entre partis politiques de la majorité et de l’opposition, celle-ci fait place désormais à une donne nouvelle avec notamment l’émergence du M5-RFP, la démission d’IBK suivie de la prise du pouvoir par la junte des Colonels. Ce qui devrait logiquement ramener les forces politiques à équidistance du nouveau pouvoir de fait, à défaut de tenir compte des représentativités issues des précédentes élections. Autrement dit, aucune proximité avec les détenteurs du pouvoir réel ne devrait se manifester par une différence de traitement. Il en va de l’équilibre et de l’impartialité de la junte, mais le M5-RFP ne l’entend point de cette oreille. Ses leaders l’ont laissé entendre, à la faveur du rassemblement d’hommage aux martyrs de ce mouvement. Son autorité morale, Mahmoud Dicko, quoiqu’il souffle depuis quelques jours dans une trompette différente, est montée au créneau en personne pour rappeler tacitement à la junte que le fait d’être intervenue pour parachever leur combat la rend plus redevable au M5 qu’aux autres composantes du pays dans ses démarches d’organisation de la transition. Notons que nombre de composantes politiques du M5 tablent sur la situation pour reconquérir un nouveau souffle politique qui passe manifestement par un coup de pouce de la transition.

Un avion présidentiel pour les tournées de la junte ?

Après son coup de force du 18 juillet dernier, les nouveaux maîtres de Kati s’emploient visiblement à conforter leurs assises politiques. Ainsi les offensives de charme s’intensifient, depuis deux semaines, avec des tournées de sensibilisation dans les régions de l’intérieur ainsi que dans nombre de pays voisins, dans la perspective notamment de la conférence des chefs d’Etat de la Cédéao sur le Mali. Objectif : ratisser large en termes de légitimité nationale et tenter de s’assurer une fréquentabilité à l’international. En attendant les résultats d’une telle démarche, il n’est point superflu de s’interroger sur l’origine des moyens utilisés pour le déploiement des émissaires d’une junte qui s’était montrée plutôt modeste et autonome au point de refuser toute aide externe. Si pour l’intérieur du pays l’entreprise semble moins onéreuse, il n’en est pas de même pour le déplacement dans la sous-région pour lequel la délégation du Colonel Diaw avait eu besoin de se servir d’un moyen qui incarne le plus la rupture entre le président déchu et le peuple malien. Il s’agit du très somptueux et coûteux avion présidentiel, doté d’un luxe propre à reléguer ses défis du pouvoir au profit de ses oripeaux. Et que dire des moyens colossaux nécessaires pour mettre l’appareil en marche à chaque déplacement. On est en définitive bien loin du nouveau Mali que les tombeurs d’IBK ont promis.

Rassemblées par la Rédaction
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