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Gestion des hôpitaux : Les zones rurales oubliées dans le système sanitaire malien
Publié le mardi 8 septembre 2020  |  Mali Tribune
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L’Etat des centres de Santé de Bamako se dégrade chaque jour un peu plus. Toutes les structures sont concernées. Rares sont les hôpitaux qui prennent en charge les patients avec un suivi digne de ce nom de l’état de santé de ces derniers. Les zones rurales sont les plus touchées par la carence en équipements sanitaires, pharmaceutiques… Ce qui fait assez de victimes dans ce milieu.


En effet de nos jours, chaque Malien se plaint de l’état des Centres de santé communautaire, des Centres de santé de référence et même des hôpitaux qui accueillent le plus de monde. Malheureusement le secteur de la santé n’est pas un secteur qui donne envie d’aller se soigner dans les structures de santé publique.

Les hôpitaux maliens sont des lieux où chacun craint de mettre les pieds par peur de voir son état dégradé, raison pour laquelle les cliniques sont sollicitées par ceux qui peuvent s’offrir ce luxe.

Il faut une refondation du système sanitaire. Les hôpitaux doivent être équipés pour sauver le plus de vie possible. Les quelques hôpitaux mieux équipés se situent malheureusement à Bamako. Tous les équipements sont concentrés dans la capitale.

Les régions aussi font partie du Mali, selon une étude de l’EDS (Enquête Démographique et de Santé) en 2012-2013 “le taux de mortalité maternelle était estimé à 368 %. La mortalité maternelle est plus élevée en zones rurales où l’accès aux soins obstétricaux d’urgence est limité à cause des grandes distances pour atteindre les centres de Santé”.

En plus de la distance, les ressources dans ces différents centres de santé sont assez limitées : financières, logistiques et de produits pharmaceutiques en cas de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement.

Le taux de mortalité infantile ne reste pas en marche et ne cesse de s’accroitre et la malnutrition est un défi majeur. Elle reste la seconde cause de mortalité infantile enregistrée dans les établissements sanitaires au milieu rural selon une étude de l’EDS. Le taux de mortalité est plus élevé dans le milieu rural, le taux bruts de mortalité rural s’élevait à 13,5 % et 8,5% en milieu urbain.

Et l’étude récente de l’EDS prouve que la mortalité infantile est toujours élevée en zone rural (59 % de décès des enfants de moins de 5ans en zone rurale contre 36 % en zone urbaine).

Le fait de concentrer la plupart des équipements de première nécessité dans la capitale a des conséquences néfastes dans les régions pour ne citer que la hausse du taux de mortalité (maternelle et infantile).

En cas de complication ou des diagnostique plus assidus, beaucoup de personnes vivant dans les zones rurales se retrouvent à Bamako étant donné que la plupart des spécialistes sont à Bamako. Il est aussi déplorable de constater que les professeurs, docteurs, les spécialistes passent plus de temps dans les cliniques, les hôpitaux parapublics que dans les hôpitaux et centres de santé publique.

Le système sanitaire malien doit être revu par les autorités pour une prise en charge de tous les Maliens et pour cela il faudra commencer à équiper les hôpitaux de tout le nécessaire : respirateur, oxygène, groupe électrogène, forage (château d’eau), baisse du prix des produits pharmaceutiques. La santé ne doit pas être une question de luxe sinon beaucoup de démunis risquent de mourir de simple grippe.

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Micro trottoir :

Quelle appréciation les Maliens donnent à nos hôpitaux

Le Mali dispose de quelques grands hôpitaux comme le CHU Gabriel Touré, Point G, ainsi que l’hôpital du Mali, de Kati … la prise en charge dans les hôpitaux n’est pas facile pour beaucoup. Les Bamakois se plaignent.

Aïssata Boré : (étudiante)

“Les hôpitaux du Mali doivent revoir leur gestion. Les médecins ne sont pas à la hauteur des attentes malgré leurs compétences. Des patients viennent attendre devant le bureau du médecin spécialiste mais ce dernier ne consulte que quelques-uns d’entre les patients et annule les autres rendez-vous pour se rendre dans des cliniques c’est le seul endroit où ils font leur boulot correctement”.

Broulaye Konaté : (enseignant)

“Aie pitié des Maliens démunis, nos budgets ne nous permettent pas d’aller nous soigner à l’extérieur du pays Les hôpitaux maliens sont comparables à des cimetières à la seule différence que le patient n’est pas enterré dans un cercueil. Les cliniques sont devenues nos amies étant donné que les publics sont nos ennemis et pourtant tous les citoyens ne peuvent pas se rendre dans les cliniques”.

Bassitan Diarra : (accompagnante d’un patient),

“Les hôpitaux sont notre seule chance étant donné que nous nous venons de la région et nous n’avons que des Centres de santé communautaire. Ceux-ci ne peuvent pas faire grand-chose dans notre cas. Je suis venue à Bamako pour amener mon mari souffrant je me rends compte que même se soigner à Bamako coûte cher. J’ai fait des jours pour que mon époux bénéficie d’un lit d’hospitalisation, des soins dont il a besoin et pour cela nous avons vendu de nombreux vaux et la pharmacie est devenue notre bête noire”.

Djenèbou Diakité : (entrepreneure),

“A mon humble avis, beaucoup de nos hôpitaux sont faibles. Ils ne sont pas assez équipés le manque de matériel est le plus grand défi auxquels nos hôpitaux font face. Avec la canicule, les délestages intempestifs mettent la vie de plusieurs patients en danger dans les hôpitaux. Car la moitié de nos centres de santé ne disposent pas de groupe électrogène qui doit normalement prendre le relais automatiquement à chaque coupure. Les recettes des différents hôpitaux doivent rentrer dans le cadre de l’amélioration des différents services de santé afin que chaque citoyen bénéficie des soins de qualités”.

Aïcha Sy : (comptable),

“Les hôpitaux du Mali sont tous insalubres. La situation sanitaire est déplorable. Ce n’est pas un problème à mettre dans les tiroirs, les gens vont pour se soigner, mais s’il faut attraper d’autres maladies, ce n’est pas la peine. Les malades méritent un peu de confort pour les aider à supporter la douleur qui les consume”.



Dossier réalisé par

Oumou Fofana

Source: Mali Tribune
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