Une cérémonie d'hommage aux deux hussards parachutistes de Tarbes tués samedi au Mali, le 1ère classe Arnaud Volpe et le brigadier-chef de première classe S.T., se tenait ce mercredi après-midi au quartier Larrey, au cœur de Tarbes, en présence de la ministre des armées, Florence Parly et du chef d'état-major de l'armée de terre.
C'est une image qui se répète, toujours plus lourde, dramatique. Il y a à peine plus d'un mois, le 28 juillet déjà, Florence Parly, la ministre des armées, ornait de la légion d'honneur la dépouille du brigadier Tojohasina Razafintsalama, tué au Mali, où le 1er régiment de hussards parachutistes est massivement déployé depuis le début de l'été. "Je sais qu’à des milliers de kilomètres d’ici, avec courage, vos frères d'armes n’ont jamais cessé leur mission, et vous rendent ainsi le plus bel hommage." Une mission pour laquelle les Hussards ont payé ce samedi un lourd tribut.
Ce mercredi, le même silence, toujours plus pesant, ceint la place d'armes du quartier Larrey, à Tarbes. Cette fois, deux cercueils font face à la ministre, portés au pied d'un drapeau en berne par leurs frères d'armes. Celui du brigadier-chef de première classe S.T. et celui du hussard de 1ère classe Arnaud Volpe, tous deux enveloppés d'un drapeau tricolore. L'émotion est à la hauteur du désarroi et de la détresse éprouvés au sein du régiment, de toute une ville et un département, représentés, au cours de cette cérémonie, par les frères d'armes des deux militaires tués, les épouses des soldats, les anciens du régiment, mais aussi les autorités civiles et militaires. Une même communauté qui fait corps dans la peine autour des familles meurtries des deux hussards parachutistes auprès desquelles Florence Parly va demeurer un long moment, avant de prendre la parole. "Septembre, ce sont les rires des enfants qui rentrent en classe, a entamé la ministre. Hélas tous les enfants n'ont pas cette chance. Ceux de Tessalit au Mali ne trouvent pas toujours les portes de leur école ouvertes. C'est pour leur venir en aide et leur offrir un avenir, qu'on vous a envoyés en reconnaissance dans cinq écoles. Cette mission n'était pas sans danger. La visite s'achevait quand l'ennemi a attaqué. Votre noble mission s'est heurtée à leur ignorance et à leur haine, vous qui étiez habités par la volonté d'un monde meilleur."
"On se souviendra de votre courage sans répit avec admiration"
Florence Parly, accompagnée du chef d'état-major de l'armée de terre, Thierry Burkhard, a passé en revue les troupes du 1er RHP, au son de la musique de l'artillerie de Lyon, la fanfare du 1er RHP étant mobilisée au Mali. Elle a eu un mot pour le troisième hussard impliqué samedi, très gravement blessé, luttant encore pour sa vie avec "ardeur". "Sans retenue, vous avez embrassé de choisir la France, de la servir et de la défendre corps et âme, a déclaré la ministre qui n'a pu retenir ses sanglots, empreinte d'émotion. Vous avez tout donné pour notre pays. La France ne l'oubliera jamais. Je veux que vos parents, que vos frères et sœurs sachent combien nous sommes fiers et reconnaissants de les avoir comptés dans notre armée. Votre pugnacité et votre ardeur nous obligent. Vous incarnez le souffle de nos armées, fait de passion, d'enthousiasme et de liberté. Ce souffle que vos frères d'armes ont retenu aujourd’hui avant de repartir accomplir leur mission dans le désert malien. C’est avec admiration qu'on se souviendra de votre courage sans répit et de la grandeur de vos âmes de paras."